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nietzsche

  • Nihil Lied

    La vie prend des chemins d'arabesques oblongues
    pour nous tendre la main et guider nos poussières
    que des vents hasardeux arrachent à la pierre
    essaimant des ailleurs aux dents plus ou moins longues
    ce durant, il faut être, aussi savoir aimer

    La mort est une lèvre ouverte sur un gouffre
    avec les yeux postés aux quatre coins du temps
    elle aspire, elle aspire et tout passe dedans
    au bout de l'aller simple où rien jamais ne souffre
    c'est l'instant, bien certain, de devoir s'oublier

    Qu'hiers ni lendemains n'inquiètent l'aujourd'hui
    puisque, sur le chemin, la mort est dans la vie

     

    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Nietzsche et Veau

    nietzsche.jpg

    Ou personne parle et c'est intéressant, ou L'On bavarde et c'est navrant.

    Un veau dépouillé de dorure
    allongé sur son piédestal
    voit passer d'altière posture
    un homme au front philosophal

    L'homme paraissant l'ignorer
    le veau en mal de bavardage
    le harangue et veut questionner
    au fond cette personne sage :

    - Qu'appelles-tu vanité pure ?
    - Dire : "Je sais que je n’ sais rien".
    - Qu'appellerais-tu raison pure ?
    - Savoir qu'il n'est dieu ni de bien.

    - S'il n'est pas de bien quoi de bon ?
    - Tout ce que l'on jugera tel.
    - Et comment en jugerait-on ?
    - Ainsi que l'on goûte le miel.

    - Que définis-tu propre à l'Homme ?
    - Songe, parole et intention.
    - Quel en est le Pandémonium ?
    - La peur et ses compromissions.

    - Où peut se trouver le courage ?
    - À prendre la mort par le bras...
    - N'en diras-tu pas davantage ?
    - ...pour la mener où l'idée va.

    - Quoi de la vie et de la mort ?
    - Qu'il en va du chaos, de l'ordre.
    - Et d'après la vie, quoi encore ?
    - Ce qu'il peut en rester à mordre.

    - Où perçois-tu de la beauté ?
    - Au-delà des choses sensibles.
    - Qu'est-ce que l'acte de créer ?
    - Faire de la beauté tangible.

    - Qu'as-tu fait de beau, aujourd'hui ?
    - Regarder voler une mouche.
    - Et de ce vol, qu'as-tu appris ?
    - Par grand vent, de fermer la bouche.

     

    veau.jpg

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Edvard Munch, Friedrich Nietsche, 1906.

  • des craies, pis

    Grise, maussade
    une ordonnance fade
    rappelle à leur humilité
    les rangées d'ardoise pointées
    sous les longs bâtiments de craie
    éminemment livide
    aux façades humides
    dont les porches sont, bouche bée
    surpris dans leur inanité
    craignant à mon passage
    que je n'en dise davantage

    (Il est bourgeoisement notoire
    - c'est-à-dire : secret,
    que les cours intérieures
    couvent d'un gros bonnet
    les ronflements du déshonneur
    par mesure conservatoire)

    Brèves passades
    aux brusques cavalcades
    pleuvent des amours inavouées
    à l'entour d'un fleuve hébété
    de tant de fièvres empressées
    de tant de bousculades
    au long des promenades
    où ne sont jamais à l'abri
    ni des "ceux-là", ni des "ceci,
    cela", tous les murmures
    que cimentent les devantures

    Hypocrisie,
    des bourgeoisies
    le bon pain blanc de sueur
    cautionnement
    des châtiments
    friands de sourdes douleurs

    Tristes parades
    ornée de dérobades
    moiteur à vos fronts couronnée
    par tout le malheur sanctifié
    coulant à vos lippes pincées
    voici votre prestance
    et de votre existence
    l'incommensurable vertu
    par quoi L'On ne vous pendra plus
    aux terribles enseignes,
    mais tire le tribut que L'On saigne

    Ru du Non-Dit
    baigné de pluies,
    tu grossis jusqu'au fleuve
    les ventres qui s'émeuvent
    de leur maigre usufruit
    au cou la craie blafarde
    épaule une Camarde
    moins franche que la nuit.

    le bon pain blanc de sueur

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK