Lui seul au centre et l’inconnu autour
Dans l’attente fébrile, l’âme hors le jour
Il aboie des « à moi ! » au fond du puits des âges
qui ne le troublent pas ; ni moins, ni davantage
que le son de sa voix dans sa mémoire
lui disant son histoire et qu’il n’écoute pas
Lui seul comme une porte avec la clé dessus
Pas de murs – sans toi,
pas de toit – sans cible,
que le ciel invisible
et la déroute des chemins
qui lui compose des lointains comme vague contour
L’huis seul et l’alentour
Lui devant
clé en main
et soudain, plus de porte
Lui devant rien, c’est tout
Lui seul avec la clé au cou
Lui avec rien dans la culotte
au milieu d’un vague lui-même
comme un vague terrain de je
avec lui en plein dans les yeux
Lui qui s’agite alors un peu
Lui qui s’agite un peu et marmotte
des « c’est pas moi, c’est lui »
(… « c’est pas moi », c’est tout lui)
Lui comme un grand Rien tout entier
et tout à faire à sa portée
Lui qui a perdu en chemin
la clé des fous du Tout Ou Rien
Lui qui revient alors
au centre du décor
et revenant à lui
s’en dore
Lui, enfant-roi des météores
et l’univers autour
et puis la mort du jour
qui l’assure de son amour
Toute chose luisante
à lui comme une rente
viagère
Lui, trésor éphémère
attendant de sa faim première
le retour
Et quand tout l’alentour s’anime
lui comme un signe s’y imprime
De l’être deux lettres suffisent
pour qu’à ce jeu Lui s’éternise
Et
Tandis que dans tes yeux
avec le point du jour
la maison recouvre son toit
avec ses murs comme des bras
il est là, sur le seuil
ce moi nu, qui t’accueille
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK