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carnÂges - Page 40

  • chaud effroi

    N'ayant pas autre chose à faire
    - ayant déjà tué le temps,
    Va_MIX53.JPGje te regarde l'aire
    belle carne dont se répand
    toute la haute atmosphère
    et je claque des dents

    C'est que tu es froide au-dehors
    tellement plus au demeurant
    que tu ne l'es vraiment dedans
    - et ce, par quel mystère encore ?

    Ah, c'est vrai, tu me l'avais dit
    - comme ça, j'étais prévenu,
    mais à l'instant m'est apparu
    tout de ta complexe alchimie

    C'est donc ainsi que te composent
    - contradictoires éléments,
    et des hivers le linge blanc
    et les rouges feu de la rose

    Sous le pli mongol de ton œil
    l'or en fusion de ton regard
    semble m'inviter sur le tard
    à te raboter le cercueil

    Puis tu me prends d'une main fraîche
    et je brûle de bout en bout
    le couperet au ras du cou
    au moindre mouvement revêche

    Ailleurs, le givre d'un sourire
    obture l'élan d'un discours
    pourtant je te parlais d'amour
    mais tu y percevais le pire

    Et j’entends tous les chants muets
    moucher la flamme des bougies
    d'un poignant désir éconduit
    quand l'orchestration y était

    Voilà, j'ai pris ton courant d'aire
    et cet automne où l'été fume
    je pars avec un mauvais rhume
    et je sais qu'il gèle en enfer.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • coupable innocence

    Oui, certes oui, je l'avoue
    j'ai fracassé des crânes
    coiffés de bonnets d'âne
    pour leur tirer les poux de la tête
    et je m'en suis fait plus qu'une fête
    j'y ai vraiment pris goût
    certes oui, je l'avoue

    C'est bon, je le confesse
    j'ai volé des trésors
    pillés les palais de Neptune !
    dérobé l'or pâle des lunes !
    j'embarquerai donc ces richesses
    avec moi dans la mort
    sur l'aile du condor

    Oui, ça va, j'en conviens
    j'ai lâché tous mes chiens
    après le père et sa pucelle
    pour aller tirer l'hydromel
    au fût de la mère interdite
    en jouissant de sa chair maudite
    sans plus penser à rien
    ni à mal ni à bien

    Et la présomption d'innocence ?
    c'est pas fait pour les chiens, je pense.

    Ah mais d'accord !
    vous me jugeâtes déjà sur pièces
    il n'est que de passer à la caisse
    au bout du corridor ?
    Ah oui, mais... bon, d'accord.

    Et l'on m'accuse de quoi, ma belle ?
    de forfait contre le réel ?
    et c'est un délit, ça ?
    je ne le savais pas

    Oui, nul n'est sensé ignorer nia nia nia
    il se trouve que je ne le savais pas
    quand bien même je n'y porterai pas foi
    allons, condamnez-moi
    et qu'on en reste là.

    Ah oui, mais attendez !
    ...faute avouée à demi pardonnée !
    vous me devez la moitié d'une peine
    et n'étant pas vilaine
    un baiser de vous peut vous en amender

    Justine, voulez-vous m'embrasser ?

    justice_kiss.gif

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • si renaissance il y a

    bon, tu viens, oui ?

    Les mains sur ton souvenir
    je me regarde l'intérieur
    éprouver de nos plaisirs
    l'inaltérable fraîcheur

    D'entre les parfums s'affinent
    l'âpre boisé de l'olivier
    le doux muscat de la cyprine
    le pavot dans la suée

    Une musique s'anime
    au moindre soupir déclinant
    l'harmonie des orgues intimes
    dont mon désir est friand

    Noix sombre dans le regard
    tu as su me percer à jour
    mieux que le tain de ces vantards
    ne sait me faire la cour

    Touchante fébrilité
    tes doigts partis à l'aventure
    s'en retournent plus étonnés
    patrouiller ta chevelure

    Saveur d'un pleur impromptu
    surgi dans le pli d'une lame
    mordillant sa lippe repue
    goutte un reste de nos âmes

    Dans le content de mes sens
    j'ai l'intuition d'un nouveau rêve
    où des amours la renaissance
    arpente déjà la grève

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • la musique têtue

    ...
    la musique, c’est têtu
    fillette, fillette,
    qui l’aura entendue
    celle qui, de ta tête
    s’échappe, fil ténu
    quand tu restes muette
    et les deux bras tendus
    au-dessus de gambettes
    qui ne te portent plus
    qu’à l’aube pleurant nue
    parmi les pâquerettes

    la musique s’était tue
    au bal de Jonquerettes
    on ne t’avait pas vue
    dans ta robe de fête
    suivre cet inconnu
    jusqu’à sa fourgonnette
    garée sur la Grand Rue
    « La Poudre d’Escampette »
    était inscrit dessus
    en lettres blanc écru
    ornées de pâquerettes

    Cette petite fille...la musique, c’est têtu
    fillette, fillette,
    celle qui t’a rendue
    au bal de Jonquerettes
    persiste et continue
    de nous gâcher la fête
    quand passe à l’impromptu
    certaines fourgonnettes
    au goût de déjà vu
    filant sur la Grand Rue
    bordée de pâquerettes

    on reste bras tendus
    et des lèvres muettes
    mâchent des pisse-dru.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un dessin de
    Janeczka
    (découvrez ses aphorismes et autres réjouissances linguae)

    tsé skit'dit mon profil ?
  • caresse

    caresse.jpg

    Ta main perdue dans cette chevelure
    intime
    un mouvement perdure
    sublime
    posture d'imposture
    l'abîme
    infime et dos au mur

    Ta main gravissant la courbure
    charnelle
    commune meurtrissure
    donzelle
    silhouette en plein azur
    airelle
    si belle aux commissures

    photo : ernesto timorJe l'apprends la prenant
    dans la mienne venant
    à ta rencontre

    Lamelles se mêlant
    nos doigts se courent
    à découvert
    en terrains bien connus
    s'espèrent

    C'est l'heure, pressons-nous
    C'est l'heure, te dis-je
    allons!
    que ce vertige
    absorbe tant et plus
    du bout de nos rémiges
    le sang, le jus

    Je te frôle et tu feules
    tendre et pâle
    à l'ombre d'une meule estivale

    Puis, d'une touche l'autre
    ah, le beau duel!
    à fente, écarte et scream
    entre quarte et septime
    la belle pantomime

    Alors, alors, cuillers à miel
    laissons un doigt ou deux
    au bord de l'écuelle

    2épées.jpg

    AVERTISSEMENT TARDIF
    (bourre-pif aux âmes bien nées)

    Que les yeux trop fragiles
    se détournent d'eux-mêmes
    Et de même les prudes

    car est-ce un crime, enfin
    que d'être à ce qu'on aime
    tout un, câlin comme à son habitude ?

    si, pour vous plaire à vos yeux, madame
    et vous être agréable
    d'un souffle à son revers, cette main a suffit

    sachez que pour ma mie, il y a tant à faire
    qu'il faut doubler l'usage
    et ça! de mains, monsieur, je n'en ai qu'une paire

    pour être à son affaire, convenez, je vous prie
    qu'un jeu à quatre mains
    présente tous les avantages requis

    ____________________________________________
    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    photo : ernesto timor
    photographies N&B : ernesto timor
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