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carnÂges - Page 37

  • par-dessus l'épaule, droite...

    par-dessus l'épaule,
    droite
    une fierté mongole
    affront dans le vent qui s'affole
    de la laisser proprement coite
    et ferme... dans son rôle
    regarde à l'intérieur
    le lent, méticuleux et âcre
    massacre du bonheur

    le marbre m'est plus chaleureux
    que le blanc de ces yeux
    et la neige moins froide
    que ce port à la pose roide

    ceinte beauté
    des saintetés
    qui fondent la ronde d’un monde au gré
    des lames fatidiques
    piochées au sabot médiumnique
    des Ordres impérieux
    où meurent d’être odieux
    les anciens règnes chimériques
    - fin des ciels Au Plus Haut Des Cieux

    et moi, là
    par-dessus la jambe
    de rire des violes de gambe

    viola_da_gamba.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • ta mise

    J'ai cru te voir
    dans l'entonnoir
    par où passait mon souvenir

    Tu n'étais meilleure ni pire
    mais tu passais quand même
    - enrobée de "je t'aime"
    et perdue pour les réjouissances,
    parmi les pensées en partances
    à travers le tamis
    au filtre de l'oubli

    Que resta-t-il de toi
    dans cet agglomérat
    tassé contre la grille ?

    Quelque rêve de fille ?
    De ta chair parfumée
    un zeste capiteux ?
    Ou ce sourire obscur
    par quoi tu mis fin à notre aventure ?

    Je ne le saurai pas
    ni ne veux en connaître
    ce qui pourrait peut-être
    nous emboîter le pas, de la porte
    où murmurent les amours mortes

    spirale_anim.gif

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à Véronique Beaufils

  • mignautomne

    Que vas-tu t'effeuiller,
    oh, mignonne, mignonne !
    aux marches de l'automne
    le ventre dénudé ?

    Aux marches tapissées
    par les feuilles d'automne
    ne passe plus personne...
    Qui veux-tu donc charmer ?

    Ton ventre déraisonne
    - il brûle un feu d'été
    qui gagne, qui friponne
    ta jupe à son ourlet

    Ta hanche polissonne
    et quittant son bonnet
    ton sein rond s'abandonne
    au baiser du vent frais

    Mignonnette d'automne
    au grain de peau clairet
    dans l'ombre qui talonne...
    Mignonne qu'as-tu fait

    de la coupe garçonne
    que je te connaissais
    où désormais moutonnent
    les plis de ton connet ?

    Fantôme, je frissonne
    - hélas, je n'y peux mais !

    car, si tu m'as, naguère
    un tant soit peu aimé
    j'appartiens à l'hiver passé
    à présent que tu m'as assassiné

    Lil_automne.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration, d'après
    Lilou Libertine.

  • lettres mortes

    1049350325.jpgNe pas l’ouvrir et tout savoir

    de ce pli sur mon écritoire ;

    déjà suffise à mon bonheur

    d’en percevoir la douce odeur

     

    Ah, l’être ! …l’être que contient

    cette enveloppe qui me vient

    d’un ailleurs aussi véritable

    que des pensées les plus aimables

     

    tant attendues, tant espérées

    pour encore un temps cachetées

    tout au plaisir de différer

    le plaisir d’en lire le trait

    à s’ensuivre

     

    Ne pas l’ouvrir – pas maintenant !

    Savourer cet ajournement

    plus intense que la venue

    du cadeau qu’on a tant voulu

     

    Ah, lettre ! … lettre, jour de fête !

    J’ai cette griserie en tête

    où se mêlent tous les refrains

    des « je te veux », des « allez, viens »

     

    Et ça bourdonne des printemps

    les vivaces débordements

    qui portent l’âme à s’émouvoir

    d’un rais lumineux sous le soir

    et m’enivrent

     

    Ne pas l’ouvrir qu’avec les yeux

    et respirer encore un peu

    de sa lointaine provenance

    la fine et précieuse éloquence

     

    Ah ! l’être (lettre), c’est magie !

    C’est commencer où tout finit

    signé le dernier caractère

    dans les mains du destinataire

     

    C’est l’envol des félicités

    allant sous l’aile repliée

    porter à l’autre en quelques pages

    Delaporte_Salmigondis.jpgle plus intime des messages

    comme un livre

     

    Ne pas l’ouvrir – comme toujours,

    la joindre à tes lettres d’amour

    que jamais le rêve n’en sorte…

    Oh, magnifiques

    Oh, rhétoriques lettres mortes

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 60

    illustration (ci-dessus) : Janine Delaporte.

  • Quant à toi

    Quand tu me vois, j'existe
    Oh, ça y est ! je suis là
    ferme, plein, rassemblé
    riant comme l'enfant à son tour de jouer
    joint son rire à la fête
    de l'être ! de l'être !
    et de l'art d'être aimé
    soi-même, pour de vrai

    Quand tu m'entends, j'existe
    je suis une chanson
    sans accordéoniste, piano, flon-flon
    je suis le chant du monde
    et je sonne et je sonne
    au vent je m'abandonne
    à la mouche au plafond
    à l'arbre qui frissonne
    tout le monde à l'oreille
    pareil

    Quand tu me tiens, j'existe
    je viens, j'insiste
    et tu ne dis pas non
    mais mon nom, ce murmure
    fasse que la vie dure
    nous soit douce aventure
    en cet avénement
    du temps présent
    palpable
    et comme ton sein blanc, véritable
    d'où renaît chaque foi
    ce moi en toi
    ce partage
    avançant résolu notre âge

    mmmmmm

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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