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épaule droite

  • statutaire

    Je dépose à tes pieds de marbre rose et blanc
    mon oreille, mon œil, une main dans son gant
    ma lèvre, ma narine ; après quoi, je t'attends
    et marine

    Debout dans ces fragments, le menton à l'épaule,
    tu sembles l'ignorer, ce carnage
    massacre circonspect de mon âge
    Tu n'auras pas cillé devant son déballage
    et maintenant ne sais pas vibrer davantage

    Droite comme la gaule
    qu'une herbe folle frôle
    aussi lointaine et lisse
    insensible aux délices d'épices printanières
    dans un lent mouvement de l'air
    de ne savoir qu'enfer

    tu jauges ? Non, tu toises
    et gardes pour toi la framboise
    qui pointe au bout du sein
    que tu tiens ferme dans ta main

    Et telle qu'à l'autel des hautaines postures
    ta pierre est froide et dure
    statue sacramentelle
    épure insigne
    dont ne sauraient pas être dignes

    statutaire.jpgle chien qui va la truffe au vent
    le bâton qui fut un serpent
    ni le promeneur sur la rive
    arpentant l'amère salive océane
    imprégné de son chant profane
    et nourrissant le sien
    d'antiques hommages marins

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • chaud effroi

    N'ayant pas autre chose à faire
    - ayant déjà tué le temps,
    Va_MIX53.JPGje te regarde l'aire
    belle carne dont se répand
    toute la haute atmosphère
    et je claque des dents

    C'est que tu es froide au-dehors
    tellement plus au demeurant
    que tu ne l'es vraiment dedans
    - et ce, par quel mystère encore ?

    Ah, c'est vrai, tu me l'avais dit
    - comme ça, j'étais prévenu,
    mais à l'instant m'est apparu
    tout de ta complexe alchimie

    C'est donc ainsi que te composent
    - contradictoires éléments,
    et des hivers le linge blanc
    et les rouges feu de la rose

    Sous le pli mongol de ton œil
    l'or en fusion de ton regard
    semble m'inviter sur le tard
    à te raboter le cercueil

    Puis tu me prends d'une main fraîche
    et je brûle de bout en bout
    le couperet au ras du cou
    au moindre mouvement revêche

    Ailleurs, le givre d'un sourire
    obture l'élan d'un discours
    pourtant je te parlais d'amour
    mais tu y percevais le pire

    Et j’entends tous les chants muets
    moucher la flamme des bougies
    d'un poignant désir éconduit
    quand l'orchestration y était

    Voilà, j'ai pris ton courant d'aire
    et cet automne où l'été fume
    je pars avec un mauvais rhume
    et je sais qu'il gèle en enfer.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK