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carnÂges - Page 41

  • forbidden zone

    natte1.jpg(coquinerie libertine et amoureuse, fondée sur les cinq interdits fondamentaux)



    ne délie pas tes longs cheveux
    noués en tresses
    je les rassemblerai par jeu
    comme une laisse
    par quoi je conduirai le feu
    d’entre tes fesses
    à hue, à dia et, plaise à Dieu
    foin de caresses !

    hardi, ma femelle sœurette !
    il nous faut chevaucher la nuit
    en branle mettons la charrette
    avant que des bœufs de l’ennui
    le lourd train-train ne nous arrête

    ne roule pas sur ton mollet
    ce bas résille
    à sa frontière en liseré
    ta peau frétille
    plus sûrement que dénudée
    et trop gentille
    j’y éprouverai mieux l’attrait
    qui me titille

    de nos enfants c’est moins la mère
    que la femme au tempérament
    aussi impétueux qu’incendiaire
    dont je veux être le fervent
    amant jouissant de l'éphémère

    ne t’en vas pas quitter trop tôt
    ce doux rempart
    qu’il retarde un peu mes assauts
    hausse la barre
    afin de remettre à niveau
    nos grands écarts
    et livrer bataille à nouveau
    sous l’étendard

    je sais que tu voudras mourir
    plus d’une fois avant la fin
    je sais qu’il me faut parcourir
    tous tes avens, tous tes chemins
    je sais que cela va sans dire

    ne couvre pas d’obscurité
    tes charmes pleins
    qu’ombre et lumière et leur ballet
    servent enfin
    à la hauteur de ta beauté
    entre mes mains
    livrée à l’authenticité
    du cri qui vient

    plus sûrement que le mot dit
    il est une vérité pure
    logée dans chacun de ces cris
    que nous arrache la morsure
    du plaisir et son appétit

    ne remets pas sur ton épaule
    cette lanière
    et laisse donc rouler le khôl
    sur ta paupière
    que mes deux mains, à tour de rôle
    à leur affaire
    fébrilement lisses te frôlent
    paume et revers

    quel délice de gourmander
    après de vigoureux efforts
    les reliquats de ce banquet
    déclinant nos petites morts
    en friandises parfumées

    bon, je peux me rhabiller ?on ne peut désirer sa sœur
    on ne peut dévorer sa mère
    aucun mensonge n’est au cœur
    d’aucune passion singulière

    et cependant, la transgression
    anime un savoureux mystère

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • tisanière

    pffffflà, sur la table du salon
    tout près, paré pour la tisane

    objet de douce tentation
    plus foncé que sucre de canne
    sur son plateau de bois laqué
    son culot de rotin tressé
    aux côtés de la tasse en grès
    et la cuiller qui l’accompagne
    le pot de miel va décoller
    et répandre de la campagne
    en volutes dans l’escalier

    je suis cette abeille ouvrière
    volant vers toi, la tisanière

    au choixlà, sur la table de chevet
    encombrée des romans du soir
    j’attends que tu aies déposé
    (avant de plonger dans le noir
    notre niche où la nuit se meurt)
    la tasse aux relents de douceur
    que je t’ai montée tout à l'heure
    pour qu’enfin viennent à régner
    le miel nouveau et la sueur
    aux confins de notre chambrée
    siège de nos tendres bonheurs

    je suis l’abeille et te butine
    de la corolle à l’étamine

    libation mielleuselà, sur la table de ton ventre
    je recueille une perle ambrée
    qui s’est écoulée jusqu’au centre
    où ma langue vient déloger
    des humeurs les plus adorables
    toutes les saveurs ineffables
    et la fragrance incomparable
    preuves de passion florissante
    - et profonde et si délectable,
    qui disent mieux que tu ne chantes
    à quel point je te suis aimable

    je suis abeille et te déflore
    mon amie, encore et encore

     

    cuiller-appeau
    antique joyau
    cuit hier à Pau

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    à Lucia et May, les tisanières invétérées.

    bawoui kwué!
  • Meredith swing

    tour de biteElle dansait
    aux rives de mes hanches
    sa peau de femme, blanche
    en lames déferlantes, cambrée
    éprouvait la charpente
    en appréciait l'allure
    exhalant ses embruns dans la voilure
    de mon navire aimant
    partir à sa conquête
    par grand vent, calme plat, feune ou tempête

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    dans l'arche de mes bras
    pointe sous l'entrelacs
    de son cheveu boisé, le sein
    défiait le grappin
    le harpon, le filin
    et se jouait, mutin, de mes rapines
    attribut de sirène
    narguant un capitaine
    désireux de goûter cette poitrine

     

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    le phare intermittent
    d'un regard chavirant
    amarre aux quatre vents, larguée
    le plaisir évident
    paillette au bout du cil
    perle d'un océan plus volubile
    dardait l'éclat divin
    que cherche le marin
    familier de si quotidiens périls

    noeud-noeud ?

    Elle dansait
    balance dans la brume
    bite me not!éparpillant l'écume
    dans un rayon de lune, salée

    Reverrai-je jamais
    son pied nu sur ma bite
    à bout de quai m'attendre Meredith ?

    A dieu vat!
    et qu'au Diable ne plaise
    j'en aurai vu le cul sur la falaise.

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • Vers au beau fixe

    vasistas.jpg
    Empanne sous le ciel comblé
    Ô mon saoul-marin, qu'en apnée
    je voie flotter les nuées grises
    Amour, veux-tu que je te dise
    comment la vague me submerge ?
    Elles t'effacent comme la berge s'amenuise

    Je me retourne sur ma couche
    à l'affût des cris que ta bouche
    avait confiés à l'oreiller
    Il y subsiste, parfumé
    le fantôme de ton passage
    dans un drap redevenu sage et familier

    La tempête a pris fin naguère
    et des vents brûlants d'outremer
    qui me ravageaient la poitrine
    ne plane plus dans ma cabine
    que le souffle amer du regret
    te laissant regagner le quai, ma Saladdine

    Toute douceur n'est que blessure
    toute chaleur, peine, torture
    le moindre souvenir s'invite
    à la curée, danse maudite
    d'ombres fugaces, sinueuses
    où tu m'apparais radieuse, en point de fuite

    La dune est blonde, tu es brune
    aussi ronde que cette lune
    et pliant l'arc des longitudes
    révére d'autres latitudes
    à quoi je ne saurais prétendre
    sans risquer tout un de me vendre

    à pi que pendre

    Hublot-net.jpg

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    à Véronique BEAUFILS

  • Leçon d'une harpe

    ploing ploing

    Belle, onde orange où la lumière
    jette de l'ambre en ricochets
    ta peau disperse une ombre étrange, souple, animée

    L'air vibre et semble naître ici
    à la lisière où tu frémis
    tandis que je te goûte toute, Louloute, ma mie

    Et pour la leçon qui commence
    au son d'une harpe bourgeoise
    volent nos chiffons et leur danse efface l'ardoise

    Reprenons le cours en suspens
    de nos amours au vif allant
    corps-à-cordes se raccordant au tempo du temps

    Dans notre concert virtuose
    j'en pince pour tes harmoniques
    de la pause au plus impudique des accents toniques

    statue-amants.jpgImprovisé à quatre mains
    le désir n'est jamais si bien
    couronné de tendres plaisirs, vigoureux et pleins

    Grinçant des pieds ou de l'épaule
    alors que la tringle s'emballe
    coincée dans sa petite piaule, la voisine râle

    L'importune attendra pourtant
    qu'à son terme le mouvement
    ait épuisé de son point d'orgue le doux battement

    Nus, bercés dans l'ombre d'un ange
    portant ses ailes en écharpe

    deux amants que nul ne dérange ; leçon d'une harpe.

    statue_amantsII.jpg
    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK