
fillette, fillette,
qui l’aura entendue
celle qui, de ta tête
s’échappe, fil ténu
quand tu restes muette
et les deux bras tendus
au-dessus de gambettes
qui ne te portent plus
qu’à l’aube pleurant nue
parmi les pâquerettes
la musique s’était tue
 au bal de Jonquerettes
 on ne t’avait pas vue
 dans ta robe de fête
 suivre cet inconnu
 jusqu’à sa fourgonnette
 garée sur la Grand Rue
 « La Poudre d’Escampette »
 était inscrit dessus
 en lettres blanc écru
 ornées de pâquerettes
 la musique, c’est têtu
la musique, c’est têtu
 fillette, fillette,
 celle qui t’a rendue
 au bal de Jonquerettes
 persiste et continue
 de nous gâcher la fête
 quand passe à l’impromptu
 certaines fourgonnettes
 au goût de déjà vu
 filant sur la Grand Rue
 bordée de pâquerettes
on reste bras tendus
 et des lèvres muettes
 mâchent des pisse-dru.
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 pour un dessin de Janeczka
 (découvrez ses aphorismes et autres réjouissances linguae)
