Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

carnÂges - Page 15

  • Chemins, vite ! Chez toi...

    La terre chaume, par endroits
    tant les champs sont privés
    tant les champs vont, striés
    mendier sous les vent froids
    un rabiot de verdeur

    Allons, Petite Sœur
    gagner notre pain blond
    le col sous le menton
    récitant nos par-cœur

    La route dure, par moments
    malgré les raccourcis
    que, sans faire de bruit
    le Rêve nous apprend

    Allons, Possible Amour
    trois fois sur le métier
    jeter nos sabliers
    et nous lécher la sueur

    Le fleuve grave un paradoxe
    brillant et majestueux
    où l'aphasie des cieux
    rentre bien vite au box
    de malheureux coursiers

    Allons, Roux Festoyer
    galoper de concert
    par les champs en hiver
    d'intimes plaidoyers

    L'heure, à la croisée des chemins
    obscurs, sans destinée
    précise, a embrassé
    notre avide festin

    Allons, ma Douce Amie
    sur ce pavé de larmes
    épandre le vacarme
    de nos francs appétits !

    Paul McCartney
    Pour un Impromptu Littéraire... manqué !
    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Corps, tais-je ?

    Tu dors, la main couchée dans le dernier sourire
    avec l'odeur de pain que ton haleine y loge
    Venir est plus certain que de mourir, encore
    que tout soit suspendu à la prochaine étreinte
    quand la lumière feinte au sillon de ta gorge

    T'ai-je dit qu'au matin, neuf et plein de voyages
    m'apparait ton mirage à deux pas de sa chair
    vaporeux dans l'éther à peine dégrisé
    bras ouverts et voulant, peut-être, m'inviter
    à lui prêter mon ombre et danser en chemin ?

    Quand la vérité nue, d'ici à maintenant
    veut que ta promenade en cortège de songes
    soit toujours par les champs à faire sa récolte
    l'œil souple, désinvolte, au lointain qui s'allonge
    est propre à réfuter de tels émargements

    T'ai-je dit - quand j'ai mis à mon verbe l'éteuf
    et rentrée au fourreau son artiste ferraille,
    qu'il m'en reste le cent à l'abri sous la paille
    pour payer son écot, tout à l'heure, à la forge
    d'où couleront bientôt les mots de mon brasier ?

    Voici que l'Autre Main s'est trouvé des raisons
    de quitter son verger pour mon panier de fruits
    La lumière a changé de place et de chanson
    Ton souffle s'est porté auprès de mon bassin
    et c'est tout un pays qui bascule à sa suite

    T'ai-je dit, mon pays de collines mouvantes...
    T'ai-je dit ces matins, ces soirs, ces nuits, ces jours
    qui m'ont laissé me perdre à tes profonds séjours
    et ne savoir que dire, ébloui au réveil
    d'être le seul objet de ta nature aimante ?

    À présent, le décor se résume à nos foins

    me yo hand

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • bénitencier

    Que font les dieux, ce soir ? Ils n'ont pas dit ton nom
    Leur chandelle est un lieu perdu de guerres lasses
    Quand ta lune est levée, qu'y peut la Lune, au fond ?
    Suffise à nos carnés de s'offrir une passe

    Le soleil est plus franc, mon ombre dans ton dos
    D'un soupir étouffé, annonce-moi le faste
    Au sortir de l'oubli, dis-moi l'heure à nouveau
    Ouvre le ciel en grand, ton regard est plus vaste

    Offre ton rire au vent, qu'il me rejoigne ici
    Pauvre, l'oreille sourde à nos chants entendus
    L'orage a disparu avec ton dernier cri
    Quelle histoire ignorée me réclameras-tu ?

    Ô miel ! Ô nougatine ! Oh, c'est bon d'avoir faim !
    En dévorant mes yeux, épouse mon haleine
    Çà, tu m'auras saisis au moment opportun
    le ventre plus béant qu'une secrète peine

    Tu craches sur la croix, je te lave les pieds
    dépose entre ces mains une larme sincère
    Je bois ton vain de messe en mon bénitencier
    Il fleure, en ce Par Don, nos allants éphémères

    Tu viens presser mon front sur ton sein maternel
    Le matin ne sait plus quelle est sa latitude
    Qu'importe, je respire un divin hydromel
    L'esprit n'y fut jamais si près de l'hébétude

    Et tant pis si les dieux n'ont plus voix au chapitre
    je lis à ton pupitre une consécration
    autrement dévolue à notre fibre, arbitre
    où l'instant fraternel emporte la passion

     

    bénitier.gif

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ibidem

    Les bras de l'un dans l'autre et sa Partie Prenante
    en appui sur le mur des heures à venir
    il ne va pas s'en dire aux lendemains qui chantent
    une brouée de plus

    Ni les bouches émues des armoires béantes
    ni les arbres peu fiers de ne pouvoir mûrir
    tous les fruits attendus
    n'y entendent plus mais dans le bruit continu
    que font les citadins
    par les tristes jardins bordant les avenues
    où le brouillard sommeille

    Vois comme l'on s'encastre avec délectation
    C'est des membres fait pour ! et c'est de l'élixir
    ces heures à fleurir
    tous les ponts et chaussées de la ville marron
    à boire les buées de notre adéquation
    l'œil de l'autre dans l'une et son profond miroir
    Que des rires ! partout, sur les bancs fatigués
    les ardoises meurtries, les armoires sans fond
    et le petit poney qui promène un gamin

    Ah, ça y est ! Pour de vrai ! C'est la Partie Prenante
    - élégant, le printemps lui fait quelque douceur
    Aurais-je assez de mains ? de bouches ? de folie ?
    Ah, tu m'auras bien pris et travaillé le corps
    - plus que n'en peut souffrir l'ombre au liseré d'or
    quand il sera parti
    vers des chinoiseries d'un autre méridien
    le soleil qui lavait naguère encor ton sein

    Allez, hop ! Vent Debout, attrape, si tu peux
    nos ventres monstrueux qui se gavent d'eux-mêmes
    dans les jeux amoureux de leur faste ibidem

     

    hearts-2.gif

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#187

  • sacerdoce

    Je suis, serpent casqué parcourant tes coursives
    la dernière barrière avant tes invectives

    Je la suis jusqu'au bout de ce long corridor
    que ma rêverie floue nomme ton hellébore

    Par quoi tu meurs et tues ton précieux quotidien
    en cherchant des vertus, aux ombres, à tes chiens

    Louve au sein dévoyé par une chère absence
    j'enserre ton poignet du linge de mes stances

    Car la mort annoncée affadit ton sourire
    quand il devrait chanter ton plus simple désir

    Je serais fol et sot de ne pas te connaître
    Ici, tu es mon sang, séchant à la fenêtre

    Le venin qui te vient aux yeux comme à la bouche
    est le prochain festin où mon verbe fait mouche

    Il n'est pas d'expertise ! Et aucun sacerdoce
    n'échappe à la bêtise et son obscur négoce

    Nul airbag, ni coussin, ni gentille promesse
    n'évite l'accident, quand on vient à confesse

    Demain, nous dormirons sur nos crânes fendus
    répandant nos cerveaux sur la terre battue

    Car la mort annoncée peut aller se fair' voir !
    Je t'aime, tu le sais, il n'est pas d'autre histoire.

    lovers

    tiniak © 2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un défi du samedi