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carnÂges - Page 11

  • Oh, rage ! ta chambre...

    I
     
    Tricolore est le ciel
        où l'orage se forme
    (bombant son torse blanc
        sur un jupon énorme !)
    Le doux bleu décliné
        jusqu'au plus pur diaphane
    bientôt sera livré
        aux agapes profanes
    du festin anthracite
        aux hôtes furieux
    où mes foudres s'invitent
        pour te brûler les yeux
     
    II
     
    Calam' ! Calam' ! Calam' !
    dégorge mon chazam amoureux
     
    Sergent Major, sans âme
    gratte au papier ma rage et ses feux
     
    Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' !
    mon amour soit un sang liquoreux
     
    Car je vois trop ses quilles
    se foutrent de ma bille
    et se blottir au chaud
    entre deux vieux râteaux
    lui tenant lieu de sûres béquilles
     
    III
     
    Rien à foudre ! Elle est morte
    comme ça... par défaut...
    Raillez, petits bas, tôt
    ma houle vous transporte !
     
    Mais vraiment, rien de rien ?
    Quelle désolation...
    Et tous ces électrons
    pour aucun paroissien ?
     
    (Quoi, pas même un coiffeur ?)
     
    Bon, j'étais dans l'idée
    - disons, dans cette humeur...
    de lâcher mes fureurs
    plutôt sur sa lignée
     
    Et, là aussi, personne !
    Du vent, de la parade...
    Ah, tristes limonades
    au pauvre corraçon...
     
    Alors, quoi... un flashmob ?
    Mais qui chorégraphier ?
    Plus rien de familier
    sur quoi jeter l'opprobre...
     
    Il me faut me résoudre
    à boire au verre d'eau
    l'absence de brûlot
    et de colère à moudre
     
    Et merde ! ça fait chier
    d'errer dans ce désert
    sans pouvoir me défaire
    de tout ce poudrier !
     
    IV 
     
    Quand noble cœur fait boum
    le monde est un barnum
    d'anonymes morts d'homme
    sur de bileux loukoums
     
    V
     
    Ô, rageuse pâleur
    à l'aube revenue
    titiller la verrue
    au menton de mes heurs
     
    Que ne m'as-tu laissé
    achever ce nocturne
    loin de tes orgues diurnes
    aux ombres accusées ?
     
    Horrible piano las
    d'études laborieuses
    l'esquisse délicieuse
    manque à ton accord plat
     
    Ne peux-tu jouer du front
    du coude ou du pied nu
    vestige de vertu
    Damoiselle sans fond ?
     
    Mais non, dans chaque nid
    les oiseaux nouveaux-nés
    préfèrent célébrer
    ta précieuse homélie
     
    (Si cela te suffit...)
     
    car les foudres en nombre
    que je tiens pour credo
    augurent d'un rondo
    si valeureux que sombre
     
    Passagère nuitée
    à ton ventre s'arrime
    - épisode sublime !
    mon orage mort-né
     
    VI
     
    Ma rage, sois plus forte
    que tous les mots aimants laissés pour lettre morte
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Laurence  Le Masle, whos' to give you you this?
    Get da fuck outa my life!
     

  • Virgule

    Mille ans après ton réveil
    serai-je encore vibrant ?
    Quel sera ton sentiment
    si je baise ton orteil ?
     
    Dans le plus simple, appareille
    affranchie de vains tourments
    la barque aux rêves aimants
    vers une amicale oreille
     
    Le plus humble songe aidant
    l'engorgement des merveilles
    à jeter dans la corbeille
    un mot d'amour pur et franc
     
    Toi, ma Peine Au Poids Dormant
    sertie d'ambre et de vermeil
    je briserai ton sommeil
    avant que soit fini l'an
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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  • Fantôme ass

    Suis demeurée ainsi, aussi fraîche et pimpante
    que lorsque m'aura pris cette fièvre enivrante
    n'est-ce pas mon amour ?
     
    Qu'importent la poussière et tes bras fatigués
    j'aime cette atmosphère où je peux caresser
    ta carne, son velours...
     
    Oh oui, mon cher ami ! Prends-moi sur tes genoux
    Je ne sais rien d'ici, que le temps soit si doux
    pleureux ou à mourir !
     
    Les portes sont fermées; plus rien ici ne vient
    que mon désir borné, son errance de chien
    perdue pour l'avenir...
     
    Nous l'avons tant nourrie - t'en souvient-il mon tendre ?
    l'impossible homélie que nous voulions apprendre
    de nos voisines grèves !
     
    Moi, je posais mon cul sur tes plis chaleureux
    Le programme voulu nous unissait au mieux
    et c'était plus qu'un rêve...
     
    Et puis, je suis partie, vers mon besoin d'espace
    Je n'avais pas compris où logeait la menace
    et son arithmétique !
     
    Les bras qui m'ont tuée avaient chacun leur nom
    Les mots qui m'ont polluées, de vastes ambitions
    loin de nos cinétiques...
     
    Je viens danser ici, sur ton ventre, à nouveau
    pour ce que j'ai compris de nos fastes brûlots
    dans le divin silence !
     
    Et j'implore, humblement, pour qu'enfin je repose
    mon cul, ma vie, mon sang, et ma dernière pose
    ta constante présence...
     
    Mon cher fauteuil...
    où j'aurais tout perdu d'un trop amoureux œil ?
     

    Gaëna da Sylva,photographie,sensuelle,nip,seat

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une photographie de Gaëna da Sylva, extraite des "Confessions du fauteuil vert"
    (ci-dessus, "Confession Quarante")
     

    Un mot encore...

    Ceci constitue la 1101ème note publiée sur cet espace, aussi ai-je tenu à la dédier à cette riche personne qu'est Gaëna, artiste photographe, à qui je manifeste depuis bien des années mon égale amitié, fondée sur un intérêt réciproque pour nos formes d'expression - et cela en dépit de l'océan qui nous sépare. Magie du web...

    Merci à toi, Dame des Bois de Gahenne !

    (sourire)

    Lien permanent Catégories : carnÂges, darKroOm 2 commentaires
  • Châle heureux

    Oh, c'est vrai, elle est là ! juste là, ma chaleur...
    Je l'avais négligée comme une maigre fleur
     
    Le gazon qui l'entoure est fondant chocolat
    avec deux noms d'amour et le mien sous leurs pas
     
    Tiens ? Tout est oublié des ventriloques peines
    et demain m'apparaît comme possible aubaine
     
    Et bonjour, papillon ! Passe plus loin, orage...
    Mais oui, je t'aime encore... mais crache ton visage
     
    Un doigt sur ce piano - que j'ai pourtant maudit !
    me rameute à nouveau de fraîches mélodies
     
    Eh, te voilà, matin ! J'observe ta pâle heure
    où ne s'exhalent plus de chagrines humeurs
     
    Voitures couleur merde, allez où bon vous semble
    je me nourris de vers à l'envi sous les trembles
     
    C'est magie, le réveil de la vérité nue
    et de m'y endormir comme j’y suis venu
     
    Je mange tel un ogre un festival de rires
    C'est bon que les amis soient là pour me le dire
     
    Tout ce temps ravagé par les compromissions
    s'attache désormais à mes contemplations
     
    Ne briguant pourtant rien de ce que j'ai reçu
    comme n'exigeant rien de ce que j'ai voulu
     
    Il me reste un regret - je le garde pour moi;
    je le fredonnerai pour un vague autrefois
     
    Ah, je l'ai bien cherchée la veine de l'oubli
    le cul sur son rocher, j'en médite l'ennui
     
    Le soir m'accaparait dans ses jupes oranges
    Aujourd'hui, je renoue avec son pur étrange
     
    D'où que viennent les vents, la marée au lent cours
    rien ne peut m'arracher mes profondes amours
     
    Surtout pas l'abandon...
    où tu m'as désolé, sans probable pardon
     
    L'est à qui ce nombril ?
    Bonheur, comme tu sais nous fair' perdre le fil !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • split et ideat

    Tant de foi mise à la pesée
    sans pouvoir en tirer parti ?
    Quoi d'hier en cet aujourd'hui
    ouvre des raisons d'espérer ?
     
    Ils font le moins bon, le meilleur
    du sentiment, de l'esprit, l'âme
    d'un bord à l'autre de la trame
    tissent, navettes, les humeurs
     
    De sang, de platine, d'argile
    d'herbe écrasée sous le pas lent
    (et sourd, et peut-être innocent)
    l'enchevêtrement, fil à fil
     
    Que survienne au plus pur dessein
    l'accidentelle déchirure
    une apaisante tessiture
    vibre sous de câlines mains
     
    Comme le rêve est insipide
    est la joie sans lumineux ors
    quand ils n'ont pas pris leur essor
    depuis les terreaux apatrides
     
    De même, toi qui n'es plus rien
    que l'idée que j'ai pu m'en faire
    je raccommode ton mystère
    à mon intime va-et-vient
     
    Qu'importe qu'au-delà des nues
    jeté sans espoir de retour
    mon regard poursuive son cours
    cette errance le constitue
     
    Je demeure à mon postulat
    rigoureux, l'artisan fidèle
    de l'hasardeuse ritournelle
    filant le split et l'idéat
     
     

    métier à tisser

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK