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carnÂges - Page 13

  • Abois sans faim

    Bon-Chien s'est donc assis
       à l'endroit le plus familier
    avec l'ergonomie
    d'un siège de banquier
     
    Son œil s'est avachi
       sur un lent couple de bouviers
    déroulant devant lui
    son crottin journalier
     
    Moi, je m'étais épris
       d'une improbable Quotidienne
    le regard alangui
    par ces avaries siennes
     
    Un peu tard, j'ai compris
       le coût de la moindre semaine
    tandis que Bon-Chien, lui
    hululait sa rengaine :
     
    « Pauvres, les Sans-Oubli
        Bienheureux, les Commutateurs
    qui ne craignent l'ennui
    des lunes à pas d'heure
     
    Qu'importe que le puits
       draine des rêves les humeurs
    du nouvel aujourd'hui
    fane le bouquet d'heurs »
     
    Je me suis donc assis
       à l'endroit le plus radical
    avec la galaxie
    pour dais monumental
     
    Ai embrassé ma vie
       sur ses lèvres phénoménales
    pour étouffer le cri
    de ma peine virale
     
    Et récolté mon dû
       au sortir de son tribunal
     

    poésie,amour des feintes,chien,loloche

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 213
     
    La 212ème (prose à hics), se trouve ici - tiki 212
    N'ai pas eu le loisir de publier la suivante, vous la trouverez exclusivement ici (bientôt).
     
     
  • Marais cher

    Les yeux mieux fermés bouche ouverte
    un nom seul au sang me résonne
    Du magma furieux s’époumone
    en creux, un long silence inerte
     
    L'étoile glacée vibre au loin
    Son amertume rude au cœur
    ne reflète aucune chaleur
    dans ce marais fouillé au groin
     
    Là, respire péniblement
    ma fièvre béante, au nom cru
    parmi les algues sans vertu
    et perdues pour le sentiment
     
    La caresse tendre d'un pleur
    mieux que l'or du fleuve me grise
    et m'assène son expertise
    au moindre semblant de bonheur
     
    Puis, l'alentour et ses fanfares
    m'arrachent le groin du marais
    Quoi pleurer si l'on n'y peut mais ?
    La douleur est un avatar...
     
    Bouche fermée, les yeux ouverts
    le magma qui ronronne au fond
    je me découvre des raisons
    d'aller piailler dans l'atmosphère
     
    Je fraternise avec l'oiseau
    qu'hier, je maudissais encore
    Virtuose de l'anaphore,
    laisse-moi te plumer le dos !
     
    Sur tes lèvres, un nom m'appartient
    dont je révoque les brillances
    pour mieux en habiller l'absence
    et poursuivre seul mon chemin.
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
     

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  • Célibat, taire

    Il serait un peu tôt, encore
    de parler de franche évasion
    à mesurer l'opposition
    où s'encontrent l'âme et le corps
     
    Le facteur temps - désemparé...
    pianote sur la tendre chair
    sans qu'incidemment l'atmosphère
    en soit profondément marquée
     
    De touche blanche en touche noire
    ainsi varie le sentiment
    aussi le bel alignement
    des certitudes, des espoirs...
     
    À chercher tant de solutions
    l'On se perd dans des conjectures
    oubliant qu'on naît d'aventure
    et qu'il n'est pas d'accord des "On"
     
    Tant de cordes dans ce conflit...
    L'harmonie est hors de portée
    quel que soit des virtuosités
    le déploiement dans la partie
     
    Violon d'Ingre, un violon tzigane 
    aggravé au dos, les maints jointes
    ajuste ce que de là pointe :
    un silence de mélomane
     
    L'orchestre, alors ? N'en parlons plus !
    Ce n'est pas pour manquer d'oreille
    mais donner le la - Ô merveille !
    exige par trop de vertu
     
    Alors, pianoter, ça et là
    sur le théâtre des nombrils
    grève chaque fois son décile
    au facteur d'orgue, Célibat !
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

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  • confessional verso

    Venu, comme à l'accoutumée
    par quelque chemin de hasard
    ses ornières buvant mes phares
    et ses ombres sur mes talons
    suis entré en tes Confessions
    observant leur ordre intimé
    de capituler sans raison
    que la beauté de ton regard
     
    Effleurant le voile embué
    de ta mise en scène amoureuse
    à la chaleur aventureuse
    et la totale abnégation
    d'être le vagabond dévoué
    à ces troubles propositions
    que ta rêverie généreuse
     
    Rompu à la fertilité
    de tes plus graves euphories
    sans réserve, je m'en nourris
    et goûte avec délectation
    la magistrale suspension
    de leur instantanéité
    épure sans affectation
    des nobles fantasmagories
     
    Solitaires simplicités
    chacune portant son ravage
    au singulier carambolage
    où se heurtent les positions
    trop fermes pour l'élévation
    vers les transcendantes nuées
    j'absorbe votre solution
    pour me fondre en votre équipage
     
    Oubli et silence liés
    dans une discrète éloquence
    portent la violente évidence
    qu'une sensible profession
    surgie de la corrélation
    entre brève sagacité
    tenace lubie et passion
    électrise nos expériences
     
     

    Confession Seize

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    en manière de salut dédié au nouvel espace de Gaëna da Sylva, Les Confessions du Fauteuil Vert
    -ci-dessus : "Confession Seize"-
  • amitiés à la crémone

    gaëna da sylvaÀ recompter mes doigts, étonné comme un singe
    apeuré dans la nuit bruissant les incongrus
    d'une jungle à tâtons, aux odeurs inconnues
    j'avisais la fenêtre aux seins couverts de linge
     
    Me serais-je endormi dans ce lieu étranger
    sans avoir calculé l'entrée ni la retraite ?
    Je ne veux pas bouger, priant que tout s'émiette
    et me rende bientôt à ma tendre forêt
     
    Il me semble pourtant être venu ici
    à l'invite empressée d'un regard amoureux
    et, comme moi, rebelle aux messages des cieux
    quand ils n'annoncent pas le beau temps ou la pluie
     
    Tu n'as pas attendu que la porte se ferme
    Tu as pris les devants, sans mot dire à personne
    ouvert les francs battants que tenait la crémone
    et, peut-être riant, menas ton rêve à terme
     
    Instant, cher instant "T", qui me laisse en suspens
    à recompter mes doigts, là, devant la fenêtre
    où a passé le cœur de mon plus très cher être
    à rêver d'évasion, le plus clair de son temps
     
    Es-tu si peu sensible au mouvement de l'âme
    ou t'importe si peu la douleur d'une perte
    que tu n'aies pas jugé devoir donner l'alerte
    quand mon ombre a mené son dernier pion à Dame ?
     
    S'il se peut que la nuit charrie mon seul espoir
    oh, que ce soit celui de bientôt la revoir
    franchir à reculons le fragile rideau
    de la désolation pour la gloire d'un mot :
     
    Aimer !
    - exempté de passion, l'or de nos amitiés
    au fond...
     
     
    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration d'en-tête : Gaëna da Sylva.