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carnÂges - Page 9

  • galoche

    Je vais donner du pied dans ta mémoire sale
    que d'ici au cosmos
    un ballet de poussières
    aille le disputer à ces autres - solaires !
    à quoi se sont brûlées des ailes idéales
    et sans âge
     
    Je vais la secouer, ta pelure avachie
    d'un coup de balai brosse
    dans ton regard éteint
    pile entre les deux yeux du bonheur mal appris
    dont s'étouffent les feux près du tendre regain
    des ménages
     
    La chanson oubliée, je vais te la redire
    et la baleine à bosse
    en reprendra le ton
    La moindre particule au vibrant électron
    sera le vestibule où poser un sourire
    neuf et sage
     
    Lors, tu composeras
    de nouveau les couplets
    qui feront chavirer des lents soirs
     
    la vilaine armada
    aux voiles déchirées
    de naviguer sur l'amer espoir
     
    À cette orchestration
    fuiront tous les moutons
    quittant les recoins du vague à l'âme
     
    Et, selon le tempo
    de notre oratorio
    nous saurons sous de longs oriflammes
    nous emballer
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#225
     
  • pierre austère

    PREMIER QUART
     
    Je ne pousserai plus, au soir, la chansonnette
    où persiste pourtant une chère langueur
    Je préfère être assis sur ce croissant, rêveur
    à pêcher des nuées le silence têtu
     
    À mon dernier portail, tirée la chevillette
    j'ai piqué l'Au-Revoir à mes semblables sueurs
    sur un papier mâché où ont séché des fleurs
    car ce qui m'habitait ne me reconnaît plus
     
    Puisque l'absence d'air ici est un régal
    et chaque lunaison, une occasion en or
    de changer au Zodiaque un trajet de Centaure
    qu'irais-je m'empêtrer les pieds dans le tapi ?
     
    J'ai quatre fois vingt ans sur mon disque d'opale
    chaque mois n'est qu'un jour, chaque jour un trésor
    Quand tu lèves le nez, tu n'y vois que ta mort
    moi qui le suis déjà, en ai fait mon logis
     
     
    DEUXIÈME QUART
     
    Lune
    sans L'Une
    affranchis mes sades infortunes
     
    Taire
    cent terres
    conforte mes amours opportunes
     
    Et je crèche là-haut
    avec un sang nouveau
    à pêcher tous les mots qui me viennent
     
    Jamais plus je ne crains
    le jour ni le matin
    ni ma main au regret de la tienne
     
     
    TROISIÈME QUART
     
    Ellipse ! Ellipse ! Ellipse...
    épargne-moi bientôt une prochaine éclipse
     
     
    DERNIER QUART
     
    Jeux sombres
     
     

    Gaëna da Sylva,photographie,sensuelle,nip,seat

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#224
    (exclu' tiki#223, par ici)
    crédit photo : Gaëna da Sylva
     
     

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  • Trie tes rapines !

    Les cheveux engourdis de l'herbage en sommeil
    sont le lieu favori d'un rigodon fantôme
    où ne se risquent pas le songe ni le gnome
    mais qu'embrasent déjà les longs rais du soleil
     
    L'heure n'a pas de nom - pas encore et pourtant
    je suis dans sa question « quel sera l'Aujourd'hui ? »
    la main fouillant mon ventre et son vaste appétit
    (il m'a semblé entendre, autour, un vague chant)
     
    « Laissez-nous... »
     
    Là-dessus, des moutons vont grignoter leur part
    et les fleurs en bouton souffriront en silence
    quand un ciel continu et perclus d'ignorance
    assemblera ses nues, distrayant le regard
     
    Alors, il sera temps d'énoncer les soupirs
    et de boire l'instant comme on appelle un frère
    sur les sols détrempés, laisser fondre l'Hier
    puis, à deux mains, plier le trésor à venir
     
    « ...nos baisers... »
     
     

    Laurence Le Masle,monster,fear

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
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  • Passe !

    Mines réjouies
    monogamies
    c'est votre fête au clocher
    L'On va jeter sur le parvis
    le riz perdu pour Yaoundé
     
    De vos élans
    vulgairement
    rebattez-nous les oreilles
    moindre en est le dérangement
    que la larme qui me réveille
    qui s'époumone
    et me fait regretter tous vos klaxons
     
    Merci, Bordel !
    pour le rappel...
    Occupé à m'en distraire
    contre votre Sempiternel
    j'entends cogner mon solitaire
     
    Mais passez, donc...
    Eh, rigodons !
    Nous nous verrons à la cure
    venus le Temps et l’Addition
    d'aller solder les aventures
    main sur le cœur...
    À qui le chardon, à l'autre sa fleur
     
    C'est-y joli
    z'et bien gentil
    À vous arracher des charmes...
    Pour en apprivoiser le puits
    mieux vaut silence que vacarme
     
    Cerise d'or
    sur le décor
    sagement, ne dis pas mot
    Va-t'en jeter sur d'autres sorts
    de tes couchants le placebo
    jour après jour
    jusqu'à la lie des passables amours
     
     

    poésie,amour des feintes,effet placebo,le mépris,bardo

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • limonade cænnaise

    Lèvre boudeuse, l'œil mauvais
    passe le soir à la fenêtre
    fait semblant de m'y reconnaître
    et puis, de tout son long s'étale
    sur les murs bourgeois de craie pâle
    et leurs volets
    derrière quoi le quotidien se renfermait
     
    Je sors un doigt, un bras, la tête
    Allons, faisons notre marché !
    Habillons-nous d'un air de fête
    au parapluie circonstancié
     
    (je parle à qui ? je suis seul, oh !
    …en compagnie de mon cerveau, quand même)
    C'est bon, je vais battre pavé, voir si Caen m'aime
     
    La rue, déjà, est bien en place
    J'y salue quelques pensionnaires
    aux Bon Soins de la Caponière
    aux médecines appuyées
    - ces guerres lasses !
      ces À-Quoi-Bon clamant "La Vie est dégueulasse" !
     
    D'autres gosiers, à l’Antirouille
    vident leur sac - vides, leurs fouilles...
    (l’épisode m'est bien connu
     mais, pour ce soir, j'ai d'autres buts)
     
    Libre parvis de Saint-Sauveur
    ta face crayeuse rougit
    (de loger tant d'hypocrisies ?)
    quand sonne l'heure à Saint-Etienne
    au carillon - le pénultième !
    monte l'odeur
    qui manquait au parfum chargé de mon humeur
     
    Ça me gratte, ces bottes rouges !
    et la couleur (trop à la mode !)
    des cheveux fuyant leur exode
     
    Mais au château, plus rien ne bouge
    ni la pierre que j'aime tant
    ni le persistant sentiment
    que l'abandon baille ses bouges
     
    Et ça me reprend, les fourmis
    de cette insistante mémoire 
    qui me fait chercher dans le soir
    l'amour qui m’a tout rabougri
    et qui mange
    à la sobre tablée où nul ne le dérange
     
    J'avance vers la seule preuve
    attachée toujours à ces mots
    dont je flatte le marigot
    (je parle du plus petit fleuve)
    et je l'orne
    « À vaut l’eau ! »
    de mon violent désir de miel sans borne
     
    Un chant vaudou chauffe à l'oreille
    J'arrive bientôt sur le port
    Tiens, la Tour Leroy se réveille
    au cri des mouettes sans trésor....
     
    Et te voici, mon rêve lent
    lâchant ta course vers la baie
    ‘A thrill a day, keeps the chill away!’
    J'avoue n'être pas cet amant
    gentil, placide
    triste servant de caresse livide
     
    Ah mais fourmis, vous revoilà !
    Et la nuit a rongé le soir !
    Buvons à nos conglomérats
    puisque tout se noue dans le noir
     
    Tout se noue : les voisins fantômes
    les trahisons qui se renient
    les serrements du jeu de paumes
    et les fraternels appétits...
     
    Voici le fleuve et son autel
     
    J'y suis tant de fois descendu
    la même intention retenue
    prête à jeter son apostrophe
    dans cette calme catastrophe
    - il n'est pas dit que l'on m'y rendra plus...
     
    Ici finit la promenade
    à la bordure des histoires
    à célébrer la fin du soir
    en jaugeant une limonade
    - forte! merci…
    en allusions mêlées de gris souris
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK