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carnÂges - Page 10

  • Chiffonnade

    Le regard l'un à l'autre, le rêve se noue
    tisse le brun , le roux, confectionne l'étoffe
    où s'étendent bientôt les tendres apostrophes
    qu'offre l'intimité des lèvres dans le cou
     
    L'amer s'est retiré devant la mélodie
    L'ombre étale adoucit la terre sèche encore
    Du ciel ont déserté toutes les anaphores
    La saison finissant murmure en harmonie
     
    La torpeur a figé la dernière caresse 
    Des yeux gavés, l'ivresse a joint les devantures
    - qu'ils songent de concert, ça ! je n'en suis pas sûr...
    Lentement, la journée défait sa longue tresse
     
    Voici la catastrophe - elle était attendue !
    Quelque rage incongrue file une remontrance
    Adieux, jolis matin parfumés d'espérance...
    L'histoire, tout soudain ! dégrafe ses vertus
     
    « N'étais-tu pas mon or ?! » ; « Allez, vae soli ! »
    « Où es-tu, ma partie ? » ; « Je t'aurais voulu mien ! »
    Et passe à l'écheveau le reproche sans fin
    De ce qui fut certain, l'idée s'évanouit
     
    Voici qu'un vieux matin se cherche des raisons
    d'engranger les blasons qui traînent dans sa cour
    Dévidant la saison, le rouet n'a plus qu'un tour
    Mieux vaut mettre les mains sur un autre chiffon
     
    Mais comment terminer - en rimes féminines
    dans un quatrain ouvert, mes troubles appétences
    quand ce que j'ai chéri a le goût de l'or rance
    qui m'a rongé le songe et défait la bobine... ?!
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • nocturne brousse

    J'ai embrassé ma mort
    elle avait le teint mat
    le sourire adéquat
    et sa fierté de port
     
    Nul doute qu'elle ignore
    et ce que j'aime d'elle
    et ce qui m'ensorcèle
    et ce qu'elle vient clore
     
    Et comment l'oublier
    quand - et chaque matin !
    elle me tient la main
    où vibre mon entier...
     
    Je compte mes pensées
    sur leurs bouts de ficelle
    Encore un baiser d'elle
    et fanent les années
     
    Oh, mes yeux, prenez l'air !
    Il en reste alentour...
    N'y cherchez que l'amour
    aux portes de l'hiver
     
    Car vivre dans son aire
    (mon aigle aux plumes rousses)
    vaut de nocturne brousse
    la mare salutaire
     
    Il faut boire, pourtant !
    mais l'ombre, sans pitié
    pardon, ni amitié
    sourira méchamment
     
     

    poésie,et merde !

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire
  • vieux pore

    Quelques lignées de vert encadrent le vieux port
    mais leur sort saisonnier y grave des rousseurs
    L'œil nu qui les connaît se fendrait bien d'un pleur
    mais un souffle apaisé remonte vers le nord
     
    De fragiles risées mouillent près des bateaux
    leurs encres dégrisées par des reflets divers
    L'enfant trop entouré y jette ses hivers
    en n'ayant pas idée qu'il invente ces mots
     
    Je fume les années que je ne vivrai pas
    mais l'ombre est occupée à d’esthétiques plans
    Peut-être émerveillé, je reste sur ce banc
    fantasquement flatté de ta forme à mon bras
     
    Oui, j'aime te garder - ces instants favoris !
    une place de choix, contre toute raison...
    Quoique tu sois ce soir, ailleurs - à la maison !
    tu es là, près de moi et le soir nous sourit
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • Pas sage

    Biais, le ciel enfile des perles
    sans distinguer de pie ou merle
     
    Par les toits s'avachit un souffle
    sur ses automnales pantoufles
     
    Le regard en ébullition
    me propose des solutions
     
    Il veut rhabiller d'un coup d’œil
    et sa rive, et le fleuve en deuil
     
    L'âme, le doigt sur la couture
    passe l'éponge sur les murs
     
    La ville était trop douloureuse
    pour les compagnies généreuses
     
    Après ce passage au tableau
    je compte mes craies à nouveau
     
    La règle à plat sur son cahier
    je massacre le jour dernier
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • Parer haut

    Vacuité s'accordait aux nuances de l'ombre
    devant la majesté forcée du paysage
    (celle qu'a tant louée l'agence de voyage)
    pour mieux y consoler ses lâchetés en nombre
     
    L’habitacle toilé avait la transparence
    que n'eût pas le cheveu - qui trahirait son âge !
    Des sourires conviés buvaient à leur mirage
    et dormaient cependant au plus près de l'eau rance
     
    La nature elle-même était fort hypocrite
    avec tous ses couchants calés sur les brochures
    flattants de fats reflets le métal des voitures
    Elle était payée pour, mais comptait ses moustiques
     
    Chaque jour, le retour éloignait sa défaite
    et les rires joyeux masquaient la meurtrissure
    Le temps jouait ici sa plus belle imposture
    et tout s'enorgueillait de n'avoir rien en tête
     
    Là, bourgeoise coulait l'heure paradisiaque
    Du minois s'empourprer aux joutes masculines
    ayant l'intensité des fièvres maghrébines
    chargées de leur fierté haschischine et foutraque
     
    Oh, c'est tout comme il faut pour oublier l'histoire
    Le fringant paréo espère des rapines
    la vigueur à nouveau dans la verve saline
    et du si bel ego le long cri de victoire
     
    Moi, le cœur satisfait de rivages normands
    j'actualise mon sang à l'orageux mois d'août
    j'en épouse les vents et les soudains courroux
    ne devant déplorer qu'être encor trop aimant
    cette fleur
    qui décline mon nom en tâches de rousseur
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK