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double

  • Cas seul ?

    Je promène
    entre les deux tours de mon château favori
    dans leur parfum de craie si tendre, le nez pris
    laissant me prendre une charnelle griserie
    à en oublier la semaine, Ben !

    Et je glisse
    vers son jardin à la française, au fin tracé
    ahanant près de sa labyrinthique entrée
    dont je sais que le puits saura m’abreuver
    mieux qu’un long bâton de réglisse, fils !

    Un soupir
    s’échappe alors de ce souterrain abreuvoir
    m’écharpe, encore progressant dans ses couloirs
    et c’est, mieux que douce liqueur, un nectar
    aux troubles vertus d’élixir, 

    D’élection
    je reviens m’asseoir à sa table, où elle trône
    ma châtelaine amie (à nul Game of Thrones
    comparable, ni à aucun semblant icône)
    goûter blancs, cuisses z’et croupions…

    Ô Chatte Laine…
    Eh, tu seras toujours mon château, favorite !
    … à en oublier la semaine

     

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#340

  • Narcisse, plié en deux

    Narcisse – Isthmes (1)

    M’être – à pied d’œuvre en l’Autre et l’Autre à mon endroit
    sur un chemin de Gloire engagés de concert;
    précipité le sang, hors de mon secret aire
    après avoir dit tant et fait bien des histoires
    pour lui donner raison : il nous manque une joie…

    À la table connue, remettons le couvert
    Étirons notre peau de l’une à l’autre face
    Dégustons les élans parfumés de nos chairs
    Repus, nous recoudrons à nouveau tout en place
    (avec un supplément niché dans la commande)

    Patienter quelques mois, comme en terre étrangère
    tandis que mute l’aire au havre familier
    Sous le calendrier, avancer une chaise
    et soulager la charge au ventre négrier
    jusqu’à l’en délivrer d’un souffle salutaire

    Et puis, se regarder avec – étonnamment !
    nos enfances jaillies dans une enfance neuve
    autre et libre déjà, nous apportant la preuve
    qu’exponentiellement, l’amour démultiplie
    son prodige de vie à l’épreuve du temps

    Et rallonger la sauce…

    Narcisse – Isthmes (2)

    Je me suis éveillé avec la neige au front
    pris par une question de cas rédhibitoire
    Tu m’avais demandé – d’onirique façon :
    « Dis-moi que j’ai raison… qu’il nous manque une Gloire
    un comble de bonheur, où nous nous trouverions
    nos enfances jaillies dans une enfance neuve
    qui nous apporterait un supplément de preuve
    qu’à l’encontre du temps, l’amour démultiplie
    exponentiellement son prodige de vie…
    Tu es de cet avis ? N’est-ce pas le meilleur ? »

    Tu dormais sur le flanc, la hanche dénudée
    Je m’y suis agrippé, résistant au vertige
    d’avoir à te répondre en ayant tout pesé
    de ce qui me semblait relever du prodige :
    être là, l’un pour l’autre, à se tirer des bords
    sur notre fleuve Amour, inventant son décor
    et mêlant à nos cris les substantielles orgues
    arrachées au concert du ciel et de la terre

    C’est alors qu’à l’esprit me vinrent quelques vers
    de mon cher Jules Laforgue :

    Mais peut-il être question
    D’aller tirer des exemplaires
    De son individu si on
    N’en a pas une idée plus claire ? *



    cigogne_@7.gif

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#182

    tiniak@live.fr

     

     

    * « Cas rédhibitoire » – Jules Laforgue, Des Fleurs de bonne volonté (1886)

  • ubiquité

    Gaena_mare.jpg
    De ton reflet sorti
    des ondes de la mare
    tu vois la silhouette
    en longue jupe nuit
    et le cheveux épars
    flottant sur l’épaulette
    du corsage aérien
    blanc comme le matin
    que ce jardin réclame

    Lentement, tu la suis
    jusqu’au bord de la mare
    dont la rive t’arrête
    à l’ombre des taillis

    Tu resteras ici
    en deçà de la mare
    pour laisser libre cours
    au reflet de ta vie
    que la lumière pare
    de regagner le jour
    à travers ce jardin
    dont le firmament vient
    réanimer les âmes

    C’est que tu as choisis
    juste au bord de la mare
    d’abandonner l’amour
    à ses torrents de pluie

    Tu préfères le buis
    aux brumes de la mare
    et la forêt t’appelle
    tu sais comme on y vit
    l’essentiel à l’écart
    des affres démentiels
    et, sans regret aucun
    pas même ce jardin
    tu réponds à son brame

    Un petit vent frémit
    et caresse la mare
    murmure qu’elle est belle
    et tout ce qui s’ensuit

    De ton reflet sorti
    des ondes de la mare
    s’efface le sillon
    dans l’herbe qui déplie
    ses brins où le brouillard
    trouve sa rémission
    abreuvant le regain
    de ce vaste jardin
    aux couleurs qui s’enflamment

    Mais tu as déjà fuit
    les abords de la mare
    et lance ton jupon
    sur la mousse endormie

    photographie extraite
    de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK