Narcisse – Isthmes (1)
M’être – à pied d’œuvre en l’Autre et l’Autre à mon endroit
sur un chemin de Gloire engagés de concert;
précipité le sang, hors de mon secret aire
après avoir dit tant et fait bien des histoires
pour lui donner raison : il nous manque une joie…
À la table connue, remettons le couvert
Étirons notre peau de l’une à l’autre face
Dégustons les élans parfumés de nos chairs
Repus, nous recoudrons à nouveau tout en place
(avec un supplément niché dans la commande)
Patienter quelques mois, comme en terre étrangère
tandis que mute l’aire au havre familier
Sous le calendrier, avancer une chaise
et soulager la charge au ventre négrier
jusqu’à l’en délivrer d’un souffle salutaire
Et puis, se regarder avec – étonnamment !
nos enfances jaillies dans une enfance neuve
autre et libre déjà, nous apportant la preuve
qu’exponentiellement, l’amour démultiplie
son prodige de vie à l’épreuve du temps
Et rallonger la sauce…
Narcisse – Isthmes (2)
Je me suis éveillé avec la neige au front
pris par une question de cas rédhibitoire
Tu m’avais demandé – d’onirique façon :
« Dis-moi que j’ai raison… qu’il nous manque une Gloire
un comble de bonheur, où nous nous trouverions
nos enfances jaillies dans une enfance neuve
qui nous apporterait un supplément de preuve
qu’à l’encontre du temps, l’amour démultiplie
exponentiellement son prodige de vie…
Tu es de cet avis ? N’est-ce pas le meilleur ? »
Tu dormais sur le flanc, la hanche dénudée
Je m’y suis agrippé, résistant au vertige
d’avoir à te répondre en ayant tout pesé
de ce qui me semblait relever du prodige :
être là, l’un pour l’autre, à se tirer des bords
sur notre fleuve Amour, inventant son décor
et mêlant à nos cris les substantielles orgues
arrachées au concert du ciel et de la terre
C’est alors qu’à l’esprit me vinrent quelques vers
de mon cher Jules Laforgue :
Mais peut-il être question
D’aller tirer des exemplaires
De son individu si on
N’en a pas une idée plus claire ? *
tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#182
tiniak@live.fr
* « Cas rédhibitoire » – Jules Laforgue, Des Fleurs de bonne volonté (1886)
Commentaires
Quel plaisir de découvrir une source de poésie!
Le bon jour, messire Arthur,
Puissiez-vous trouver ici de quoi nourrir plaisamment quelques-uns de vos interstices ;)
A vous revoir... Impromptu...