Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

partition à quatre mains

  • L'implacable douceur de l'Autre

    Ici
    enfin dans le souffle de l'Autre, je respire

    Là-bas
    longeant l'heure privée de l'Autre, l'espérais
    Tandis qu'une pluie triste couvrait les marées
    en leur disant son regret des vastes empires
    une fine clepsydre égrainait mes pensées

    Vers le pays de l'Autre, embarqué volontaire
    j'ai quitté, sans ciller, le rivage connu
    du rêve familier, où je m'étais tenu
    à ne pas me mêler d'orgues phagocytaires

    Sur les lèvres de l'Autre, ai signé de mon sang
    mon retour au chevet de sa voix sûre, calme
    à son nom parfumé plus qu'un vieux jus de palme
    je rapporte le mien, sa prière et son chant

    Sur moi
    le regard de l'Autre, mais d'un œil et le bon

    En main
    celle par quoi m'attache l'Autre, mais la douce
    Tandis qu'au ciel, trois lents nuages qu'un vent pousse
    masquent le soleil en lui demandant pardon
    je marche dans les pas de l'Autre et du bon pied

     

    message in a bottle

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#183

  • Le LOFT (extended text)

    Ah, le plaisir d'écrire... à quatre mains. La douce partie! La vive partition de l'écrit qui en dit toujours plus long que ce qui se lit...

    a-donc ; vu par May Nat, le mainate sur "l'EROTIK MENTAL FOOD de NATYOT"

    LE LOFT

    3d78d6ef6d2054933e1923f27de187fe.jpgUn immense loft de 1000 m2 pour moi toute seule. C’est étrange, mais pas désagréable. Je ne vois même pas l’heure à la pendule de la cuisine quand je suis assise sur mon canapé. Même si je perds la vue, je vous assure que ça fait loin. Je respire bien. Je peux fumer sans m’oppresser. Je ne sais pas où va la fumée mais elle s’échappe. Elle a de la place ici. Elle s’étire à l’infini, enfin dans 2500 m3 d’air. Elle n’est plus rien. Elle disparaît, ou presque. Alors, je fume sans m’arrêter. Des paquets et des paquets. Pour essayer de remplir l’espace. Je ne fais que ça. Fumer et me déplacer avec les nuages qui sortent de ma bouche, de mes narines. Je danse avec eux car nous avons une salle de spectacle rien qu’à nous. Ils sont mes partenaires au milieu de tout ce vide. Je me délecte de nos moments passés ensemble à se ruer l’un dans l’autre. La musique à fond, je tourbillonne, les yeux fermés. Ils m’enveloppent et je me laisse tomber sur le parquet à bout de souffle. Je peux rester au sol, comme ça, pendant des heures, à regarder les volutes de fumée se déformer, à y voir des visages, se déformer à leur tour, sans fin, sans fin. (La solitude n’existe plus.)
    Dans cet appartement irraisonnablement grand, nous avons aussi une piscine intérieure. Mes cigarettes et moi y sommes très souvent en flottaison. Quel bonheur de fumer dans l’eau. On ne s’imagine pas la liberté que cela puisse procurer. Fumer dans l’eau en faisant la planche. C’est la dernière porte ouverte vers la sérénité.
    À force de fumer, nous gagnons du terrain sur l’air respirable et je trouve que l’appartement devient plus chaleureux. Alors quand je sors pour aller au tabac du village acheter d’autres amis, je n’oublie pas de refermer rapidement derrière moi pour qu’aucune fuite ne soit possible. C’est vrai, je les tiens prisonniers mes nuages. Après tout, c’est moi qui les ai fait naître de mes poumons. J’ai bien le droit d’en profiter un peu.
    Avant de retourner les voir, je passe par le parc où se trouve un terrain de tennis. Je pense à ces parties mémorables où mon père me faisait courir, courir et où je m’arrachais la gorge. Je ne peux plus maintenant.
    Je ne sais pas combien de temps il me reste, mais plus très longtemps, je crois. On m’a dit deux mois. Deux mois environ. J’ai acheté ce loft et je m’y suis installée depuis quinze jours. Je n’ai pas trop toussé. Je ne sais pas quand est-ce qu’elle va arriver. J’espère qu’il y aura assez de fumée pour que je ne la voie pas me prendre.

    Et May Nat, le mainate de choper cette illustration chez http://www.laurenequarre.blogspot.com/

    Et tiniak de renchérir...

    [Elle, dans un coin du loft]

    Danse, ma jolie
    pense à ta vie
    tes jambes sont des flûtes
    dressées vers les volutes
    et les nuées fugaces
    qui s'approchent et t'enlacent
    et te porteront bientôt
    mon baiser sur ta peau

    Danse, ma jolie
    danse et souris
    les lèvres de ta bouche
    et celles que tu touches
    sont pleines, je le vois
    de ces mille et un doigts
    qui célèbrent ton corps
    pour quelques temps encore

    Danse, ma jolie
    viens par ici
    car tu viendras, c'est sûr
    le front contre le mur
    alors je t'ouvrirai
    grand, de la tête aux pieds
    et nous embrasserons
    alors, le mur du fond

    Et Natyot de murmurer, en aparté...

    Le mur du fond a des pensées toujours obscènes. Il est au fond et dans mon ventre, danse pour toi ce que l'on ne dit pas. Je collerais bien mon empreinte sur ce mur si je peux l'atteindre. Peut-être m'aideras-tu, si tu en as le droit.

    Et tiniak de poursuivre...

    Alors, ELLE prit ta main
    la blanchit
    la porta sous ses vieilles nippes en disant :
    " Allez, tâte-moi la mousse
    ceci est mon corps
    livré, offert à tout
    ce que tu peux en faire "

    L'enfer, c'est bien ce qui te vint à l'esprit
    L'ivraie, aussi
    les murs se faisaient plus petits
    l'espace intimait l'ordre sourd
    7d9ee927fbd3d6986aca1364daa5fd84.jpgde différer l'acte d'amour
    ultime et sublime acte d'un jour
    avant plus rien
    L'enfer ?
    C'est bien

    " C'est bien, je viens ", dis-tu
    avec la peur au cul
    et la sueur aux lèvres
    coulant un jus de sève
    à goulayer, dos au mur
    jusqu'à cette déconfiture
    qui te mêlera à la pierre
    " L'enfer! L'enfer!..."

    natyot&tiniak - LE LOFT (extended text)

    licensed under CREATIVE COMMONS © 2008