Ah, le plaisir d'écrire... à quatre mains. La douce partie! La vive partition de l'écrit qui en dit toujours plus long que ce qui se lit...
 a-donc ; vu par May Nat, le mainate sur "l'EROTIK MENTAL FOOD de NATYOT"
 LE LOFT
  Un immense loft de 1000 m2 pour moi toute seule. C’est étrange, mais pas désagréable. Je ne vois même pas l’heure à la pendule de la cuisine quand je suis assise sur mon canapé. Même si je perds la vue, je vous assure que ça fait loin. Je respire bien. Je peux fumer sans m’oppresser. Je ne sais pas où va la fumée mais elle s’échappe. Elle a de la place ici. Elle s’étire à l’infini, enfin dans 2500 m3 d’air. Elle n’est plus rien. Elle disparaît, ou presque. Alors, je fume sans m’arrêter. Des paquets et des paquets. Pour essayer de remplir l’espace. Je ne fais que ça. Fumer et me déplacer avec les nuages qui sortent de ma bouche, de mes narines. Je danse avec eux car nous avons une salle de spectacle rien qu’à nous. Ils sont mes partenaires au milieu de tout ce vide. Je me délecte de nos moments passés ensemble à se ruer l’un dans l’autre. La musique à fond, je tourbillonne, les yeux fermés. Ils m’enveloppent et je me laisse tomber sur le parquet à bout de souffle. Je peux rester au sol, comme ça, pendant des heures, à regarder les volutes de fumée se déformer, à y voir des visages, se déformer à leur tour, sans fin, sans fin. (La solitude n’existe plus.)
Un immense loft de 1000 m2 pour moi toute seule. C’est étrange, mais pas désagréable. Je ne vois même pas l’heure à la pendule de la cuisine quand je suis assise sur mon canapé. Même si je perds la vue, je vous assure que ça fait loin. Je respire bien. Je peux fumer sans m’oppresser. Je ne sais pas où va la fumée mais elle s’échappe. Elle a de la place ici. Elle s’étire à l’infini, enfin dans 2500 m3 d’air. Elle n’est plus rien. Elle disparaît, ou presque. Alors, je fume sans m’arrêter. Des paquets et des paquets. Pour essayer de remplir l’espace. Je ne fais que ça. Fumer et me déplacer avec les nuages qui sortent de ma bouche, de mes narines. Je danse avec eux car nous avons une salle de spectacle rien qu’à nous. Ils sont mes partenaires au milieu de tout ce vide. Je me délecte de nos moments passés ensemble à se ruer l’un dans l’autre. La musique à fond, je tourbillonne, les yeux fermés. Ils m’enveloppent et je me laisse tomber sur le parquet à bout de souffle. Je peux rester au sol, comme ça, pendant des heures, à regarder les volutes de fumée se déformer, à y voir des visages, se déformer à leur tour, sans fin, sans fin. (La solitude n’existe plus.)
 Dans cet appartement irraisonnablement grand, nous avons aussi une piscine intérieure. Mes cigarettes et moi y sommes très souvent en flottaison. Quel bonheur de fumer dans l’eau. On ne s’imagine pas la liberté que cela puisse procurer. Fumer dans l’eau en faisant la planche. C’est la dernière porte ouverte vers la sérénité.
 À force de fumer, nous gagnons du terrain sur l’air respirable et je trouve que l’appartement devient plus chaleureux. Alors quand je sors pour aller au tabac du village acheter d’autres amis, je n’oublie pas de refermer rapidement derrière moi pour qu’aucune fuite ne soit possible. C’est vrai, je les tiens prisonniers mes nuages. Après tout, c’est moi qui les ai fait naître de mes poumons. J’ai bien le droit d’en profiter un peu.
 Avant de retourner les voir, je passe par le parc où se trouve un terrain de tennis. Je pense à ces parties mémorables où mon père me faisait courir, courir et où je m’arrachais la gorge. Je ne peux plus maintenant.
 Je ne sais pas combien de temps il me reste, mais plus très longtemps, je crois. On m’a dit deux mois. Deux mois environ. J’ai acheté ce loft et je m’y suis installée depuis quinze jours. Je n’ai pas trop toussé. Je ne sais pas quand est-ce qu’elle va arriver. J’espère qu’il y aura assez de fumée pour que je ne la voie pas me prendre.
 Et May Nat, le mainate de choper cette illustration chez http://www.laurenequarre.blogspot.com/
 Et tiniak de renchérir...
  [Elle, dans un coin du loft]
 Danse, ma jolie
 pense à ta vie
 tes jambes sont des flûtes
 dressées vers les volutes
 et les nuées fugaces
 qui s'approchent et t'enlacent
 et te porteront bientôt
 mon baiser sur ta peau
 
 Danse, ma jolie
 danse et souris
 les lèvres de ta bouche
 et celles que tu touches
 sont pleines, je le vois
 de ces mille et un doigts
 qui célèbrent ton corps
 pour quelques temps encore
 
 Danse, ma jolie
 viens par ici
 car tu viendras, c'est sûr
 le front contre le mur
 alors je t'ouvrirai
 grand, de la tête aux pieds
 et nous embrasserons
 alors, le mur du fond
 
 Et Natyot de murmurer, en aparté...
 Le mur du fond a des pensées toujours obscènes. Il est au fond et dans mon ventre, danse pour toi ce que l'on ne dit pas. Je collerais bien mon empreinte sur ce mur si je peux l'atteindre. Peut-être m'aideras-tu, si tu en as le droit.
 Et tiniak de poursuivre...
  Alors, ELLE prit ta main
 la blanchit
 la porta sous ses vieilles nippes en disant :
" Allez, tâte-moi la mousse
 ceci est mon corps
 livré, offert à tout
 ce que tu peux en faire "
 
 L'enfer, c'est bien ce qui te vint à l'esprit
 L'ivraie, aussi
 les murs se faisaient plus petits
 l'espace intimait l'ordre sourd
  de différer l'acte d'amour
de différer l'acte d'amour
 ultime et sublime acte d'un jour
 avant plus rien
 L'enfer ?
 C'est bien
 " C'est bien, je viens ", dis-tu
 avec la peur au cul
 et la sueur aux lèvres
 coulant un jus de sève
 à goulayer, dos au mur
 jusqu'à cette déconfiture
 qui te mêlera à la pierre
" L'enfer! L'enfer!..."
 
 natyot&tiniak - LE LOFT (extended text)
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