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paVupApRi - Page 110

  • Trilogie de mats hiers

     strabisme

    Un œil à la fenêtre et l'autre au cervelet
    sur le bois de mes mains je grave des encoches
    (une pour chaque histoire entendue au chevet
     des bonheurs oubliés pris au fond de mes poches)
    une pour chaque fade

    Puis, je plonge des deux mon croustillant d'andouille
    au jus de camembert dans un baquet de crème
    Je connais bien ce plat, en respecte le thème
    malgré tous ses « je t'aime » à m'encombrer les fouilles
    Merci, non... sans salade

    Après, je prends un air à peu près vivifiant
    pour aller boire au fleuve une brune lenteur
    soumettre mon humeur à son assentiment
    avant qu'une monnaie ne me rappelle ailleurs
    au gré d'une ballade

    Trilogie de matières
    Oh, lent manège à trois
    pour mes demains de bois
    mes onctueux hiers
    et mon rêve... ah ! et rien

    C'est fou comme j'y tiens
    à chaque heur éphémère

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : strabismes 0 commentaire
  • Le jour se met en frais pour le soir à venir...

    Le jour se met en frais pour le soir à venir
    appuie de longs soupirs, à soulever les jupes
    des arbres alignés (qui, n'en soyons pas dupes
    gardent leur naturel)
    J'en reconnais l'appel et m'apprête à sortir

    La chaussée affublée d'un semblant de miroir
    égoutte ses trottoirs poisseux de feuilles mortes
    Tant pis pour la saison, je referme la porte
    l'air de n'en pas souffrir
    arborant gris sourire et galure de foire

    J'ai tout laissé dedans, la maison est tranquille
    et se tient en droit fil des mitoyens étals
    soucieux de politesse environnementale
    juste particulière
    contenant son enfer de grave, de futile

    Devenu étranger, me redore l'estime
    avec mon anonyme à son petit galop
    sabotant le mépris des volets, des rideaux
    ou des porches malades
    vais comme à la parade agrémenter ma rime

    D'un vaporeux frangin pinaillant son rentier
    je me fais un prunier au bruit de maracas
    avant de m'attabler quelques miennes sœurasses
    à l'allure nantaise
    racées à la balaise et tendres du poignet

    Un idiot cherche noise et le parti d'en rire
    le ramène à vrai dire au meilleur de lui-même
    Il quitte, auréolé d'un absolu « je m'aime »
    l'assemblée qui s'en moque
    et s'en va déverser ailleurs son soliloque

    La patronne a jeté dehors le festival
    On invoque Stendhal, que la nuit se prolonge
    "Il faut secouer la vie, avant qu'elle nous ronge"
    Pour ça, j'ai mon idée
    que j'aurai démontrée si tu cèdes, vestale !

    Mais tu as repoussé la manœuvre grossière
    l’œil et le tétin fiers d'être à leur vocation
    pour le Seul Qui de Droit et par Obligation
    refermera la porte
    laissant pour lettre morte une audace éphémère

    La nuit s'est mise au frais pour le jour à venir
    J'égaille mon désir à mater sous les jupes
    des arbres allumés (qui, n'en soyons pas dupes
    pichetgardent leur naturel)
    Il me tombe du ciel une envie de vomir

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#126

  • Adam et les fourmis

    fourmiTotalité mineure, un caillou sous nos pieds
    va sa révolution tranquille et orbitale
    Que je m'y penche un peu et je m'y fais du mal
    aussi des pieds de nez
    puisant au poudrier de mon sentimental
    de quoi me faire un masque en suivant mon sentier

    Parlant de nez, dessous passe un rang de fourmis
    Vous l'ai-je déjà dit ? Je suis un rien rêveur
    parmi les Petits Riens qui me laissent songeur
    et m'offrent l'aujourd'hui
    comme l'aveugle aimant souffre un bouquet de fleurs
    pour avoir l'intuition des couleurs de la vie

    ANTS2A.JPGNon, sans blague !
    L'infiniment petit (qui passe sous mon nez)
    ne sait pas l'aujourd'hui, n'a pas l'humilité
    nécessaire
    qui faisait conclusion chez Candide (Voltaire)
    et nous offrait d'aller cultiver nos jardins
    plutôt que s'occuper du sort... des fourmis, tiens !
    Mais voilà, c'est ma dague !
    et me l'enfonce au cœur comme une peine vague

    Eh, salut météore !
    Je t'aurais reconnu d'entre les mille morts
    que me souhaite
    (quand, c'est vrai, j'ai trop bu et n'ai plus "…tout' ma tête…")
    Le monde est fou, ici...
    Débouchons un Lewis à nos vices transis !
    Hurlons !... Quoi ? Je suis seul ?
    Eh bien, je prends le vide du ciel pour linceul

    ants_arrow.jpg

    Mais... (j'ai une question) qui fait des ricochets ?
    Qui jette des cailloux dans la nuit étoilée
    Qui prend pour une bille
    cette péréquation de matière, de vrille
    et de songe habitée ?
    De là qu'il nous fallait nommer le monde : chance !
    espoir ! destination ! carrière d'importance !
    ou nous asseoir dessus
    écoutant les fourmis nous grignoter le cul

    2565091927.jpg

    Bien le bon jour, ma Dame...
    Si j'en crois votre port, vous logez haut votre âme
    (par contre le tétin...
     n'est plus de ceux qu'un monde abouche pour sa faim)
    Ô Nuptiale
    Vous ai-je déclamé tout mon être ? Partiale !
    Comme vous, déclinais
    sans frémir et terrestre, avec mon vin mauvais
    bouchonné à la diable
    à picorer mes miettes du doigt sur la table
    et vous le rendant bien
    au passage
    ce regard de dédain sous votre maquillage
    - mais seul, et pour moi-même
      ne sachant plus à qui donner du « je vous aime »
    quand soudain m'avisai que j'avais ce caillou
    là, juste sous mes pieds
    J'y tombai à genoux, l'emphase sidérée
    affranchi d'habituelles arguties (d'errer,
    quoi… d'aller voir
    et de me raconter en fantasques histoires)
    Ce sera tout ? Bonsoir !

    ants3x.jpg

    Un caillou après l'autre, je sais
    ça nous conduit toujours devant l'Ogre, Poucet

    Ris, cochon ! Vaste blague !
    Pas restée bien longtemps à son fourreau, la dague

    Que me serve
    d'aller chercher des pouls au cheveu de Minerve
    et me visse
    à ce foutu caillou le piquant de mes vices
    (femme, vin, cigarette, écriture...
     pas d'quoi fouetter un chien, mais quelques aventures)
    le cocasse
    qui me fait préférer La Vie est dégueulasse
    à Victor
    et me pousse à quérir quelques sous d'hellébore
    pour mon thé sous le ciel
    en me remémorant toute, ma ritournelle

    Adieu, Dames, fourmis, mystères intrinsèques
    J'envoie d'un coup de nez ce caillou chez les Grecs !
    Et pif !
    juge que je n'en ai pas moins contemplatif
    le Verbe
    (tant que Qui-Vous-Savez file son train dans l'herbe)

    Totalité mineure
    que n’ai-je ce caillou à la place du cœur !

     

    ants_blam.jpg

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    fourmis_028.gif 

  • Emulsion, bleu

    taureau, OsborneBanquettes arrières, ces vapeurs !
    moites suées dans la chaleur
    estivale des traversées
    de nord à Méditerranée
    cuisant l'automobile et familiale
    fournée se trimbalant tant bien que mal
    droit vers l'Espagne
    déroulant des campagnes passagères
    où révoquer l'alphabet de nos pairs
    en défendant l'orthodoxie
    d'orthographiques fantaisies
    mais, tout du long
    nous gardant bien de crêper nos chignons

    Blanquette avare de vin blanc
    et toi, le haricot craquant
    notre palais ne goûtera
    bientôt plus que la paëlla

    Silhouette noire à l'horizon
    un taureau plante son signal
    de stature monumentale
    aux formidables proportions

    Soudain, au détour d'une arête
    (franchie à la bonne franquette)
    voici que tout le bleu du ciel
    plonge
    vers la raison d'être de ma serviette éponge

    Enfin défaits tous les bagages
    il est oublié, le désert !
    La finalité du voyage
    c'est la mer

    Ce bleu qui fait le ciel
    Ce bleu qui me rappelle à tout instant
    ce qui naît, me nourrit le sentiment
    puérilement limpide
    comme l'eau sous le vide
    une intuition que la vie et la mienne
    trempent leurs pieds revigorés
    dans ce bain bleu de Syène

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#125

     Allez, tiens... un parti pris :

    corridas

  • intérieur, noces

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

    La maison parle mieux depuis que tout se tait
    Dehors la ville avance
    travaille au lendemain avec un souffle au cœur
    Il est temps d'abreuver nos songes sans odeur
    en se fermant les yeux l'un l'autre d'un soupir
    Nous resterons à quai
    nos jambes amarrées au calme après la danse

    Buvons le millésime au calice opulent
    tacite et surhumain
    d'où coule, vaporeux, le lait d'anciennes odes
    Le météore y va son fatidique exode
    livrer à ses dépens sa semence apatride
    Faisons-nous le présent
    nocturne et savoureux d'un lumineux festin

    Je te sais à l'entour où peut être un regard
    Une présence amie ?
    Une attente fébrile au délai délectable !
    Tu m'y fais le séjour d'un rêve inénarrable
    à la foi centrifuge au milieu de ta cible
    Le reste est quelque épars
    quelque présupposé fragmentaire et sans vie

    Voici que nous résume à notre résultat
    Le signe de  la paix
    trace égale à la craie dessinant nos contours
    Y logeons pour la soif notre chiffre à ce jour
    sous l'arête du toit qui peut nous contenir
    à l'abri de ses bras
    quand la maison déjà murmure au bout du quai

    D'où nous sommes perdus nous ne pouvons l'entendre
    Elle dit notre histoire
    la raconte en passant seule si près du bord
    lentement parallèle aux rives sang et or
    qu'agite la marée de l'oubli à son heure
    à qui souhaite prétendre
    avec la même ardeur au même défouloir

    « Entrez... le voulez-vous ? Ils sont à l'intérieur
      Regardez-les dormir
      Chacun dans son paquet, leur sommeil est tranquille
      est céleste, est commun ; cependant sur la ville
      un orage incertain (que les ombres simulent)
      et sa mine à fair' peur !
      égaille les vaillants sortis tout envahir

      Ils sont à l'intérieur - pour vous dire, fort loin
      d'envisager leur fait...
      Sans l'ombre d'un orage et aucune conscience
      qu'il en soit autrement qu'un songe après la danse
      ni qu'à son évidence une ville progresse
      de l'un à l'autre point
      du jour, malgré eux, ils y sont embarqués. »

    Dehors, par tous ses bruits la ville recommence
    Notre maison s'est tue
    Nous reprenons le cours de nos particuliers
    De nouveau, la parole acte son familier
    l'œil cherche à reconnaître et l'oreille à saisir
    la chanson et le sens
    qui raniment la danse où nous tomberont nus.

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration d'en-tête : Magritte, La Maison d'écoute.