Le jour se met en frais pour le soir à venir
appuie de longs soupirs, à soulever les jupes
des arbres alignés (qui, n'en soyons pas dupes
gardent leur naturel)
J'en reconnais l'appel et m'apprête à sortir
La chaussée affublée d'un semblant de miroir
égoutte ses trottoirs poisseux de feuilles mortes
Tant pis pour la saison, je referme la porte
l'air de n'en pas souffrir
arborant gris sourire et galure de foire
J'ai tout laissé dedans, la maison est tranquille
et se tient en droit fil des mitoyens étals
soucieux de politesse environnementale
juste particulière
contenant son enfer de grave, de futile
Devenu étranger, me redore l'estime
avec mon anonyme à son petit galop
sabotant le mépris des volets, des rideaux
ou des porches malades
vais comme à la parade agrémenter ma rime
D'un vaporeux frangin pinaillant son rentier
je me fais un prunier au bruit de maracas
avant de m'attabler quelques miennes sœurasses
à l'allure nantaise
racées à la balaise et tendres du poignet
Un idiot cherche noise et le parti d'en rire
le ramène à vrai dire au meilleur de lui-même
Il quitte, auréolé d'un absolu « je m'aime »
l'assemblée qui s'en moque
et s'en va déverser ailleurs son soliloque
La patronne a jeté dehors le festival
On invoque Stendhal, que la nuit se prolonge
"Il faut secouer la vie, avant qu'elle nous ronge"
Pour ça, j'ai mon idée
que j'aurai démontrée si tu cèdes, vestale !
Mais tu as repoussé la manœuvre grossière
l’œil et le tétin fiers d'être à leur vocation
pour le Seul Qui de Droit et par Obligation
refermera la porte
laissant pour lettre morte une audace éphémère
La nuit s'est mise au frais pour le jour à venir
J'égaille mon désir à mater sous les jupes
des arbres allumés (qui, n'en soyons pas dupes
gardent leur naturel)
Il me tombe du ciel une envie de vomir
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#126