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ville

  • En butée

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    Un train
    des fils
    aux arbres presque nus déjà des tons subtils
    Poésie des Partances
    organise au décor des fugitivités
    l'art de s'offrir à l'œil et de se consommer
    sans effort ni violence
    comme un long chapelet d'oublieuses errances

    L'horizon bayadère où s'appuie la cité
    en accuse la chair de folle illuminée
    puis s'en excuse et rabat sur son front rougissant
    un feutre pailleté de lointaines fureurs
    ayant prêté le flanc à d'anciennes rumeurs
    sans parler ni entendre
    aucun de nos discours si prompts à leur prétendre
    une forme d'esprit
    qui pourrait en retour donner sens à nos vies

    La nuit rentrée en gare
    conforte l'illusion qu'il n'est pas de hasard
    aux destins résolus claquant des pas pressés
    sur les quais vers la rue de bitume et pavés
    Tout arrive; tout part
    confusément certain de porter le regard
    où il faut, quand il faut, comme il convient ici
    de mener rondement son jeu dans la partie

    Et puis, encore un train d'autres fils invisibles
    court après son festin de substances miscibles
    dans les larmes de vin aux épices corsées
    que pleurent en latin des âmes déportées
    de leurs sens
    ayant pris sans retour leur voyage d'essences
    (pareil se vide un verre
     à l'arrivée des trains, boulevard d'Angleterre)

    Oh ! Ne fais pas grincer, mon cœur, cette chanson
    comme vrillent les freins de l'engin sur ses rails
    Tu as voulu partir, aller livrer bataille
    et te garder partout de l'orgue ou du violon

    Partir, c'est la leçon - destination ? finale !
    Aussi, mon cœur, sachons durant tout l'intervalle
    chanter
    avec, pour seul souci, de pas trop dérailler

    Oh, chanter ! pour les arbres presque nus déjà
    pour les fêtes du ciel et les étoiles mortes
    puis tirer mes wagons jusqu'au pas de ta porte
    et frapper les trois coups qui m'ouvriront tes bras
    pour la gloire
    que c'est d'avoir ton train pour ultime butoir

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • intérieur, noces

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

    La maison parle mieux depuis que tout se tait
    Dehors la ville avance
    travaille au lendemain avec un souffle au cœur
    Il est temps d'abreuver nos songes sans odeur
    en se fermant les yeux l'un l'autre d'un soupir
    Nous resterons à quai
    nos jambes amarrées au calme après la danse

    Buvons le millésime au calice opulent
    tacite et surhumain
    d'où coule, vaporeux, le lait d'anciennes odes
    Le météore y va son fatidique exode
    livrer à ses dépens sa semence apatride
    Faisons-nous le présent
    nocturne et savoureux d'un lumineux festin

    Je te sais à l'entour où peut être un regard
    Une présence amie ?
    Une attente fébrile au délai délectable !
    Tu m'y fais le séjour d'un rêve inénarrable
    à la foi centrifuge au milieu de ta cible
    Le reste est quelque épars
    quelque présupposé fragmentaire et sans vie

    Voici que nous résume à notre résultat
    Le signe de  la paix
    trace égale à la craie dessinant nos contours
    Y logeons pour la soif notre chiffre à ce jour
    sous l'arête du toit qui peut nous contenir
    à l'abri de ses bras
    quand la maison déjà murmure au bout du quai

    D'où nous sommes perdus nous ne pouvons l'entendre
    Elle dit notre histoire
    la raconte en passant seule si près du bord
    lentement parallèle aux rives sang et or
    qu'agite la marée de l'oubli à son heure
    à qui souhaite prétendre
    avec la même ardeur au même défouloir

    « Entrez... le voulez-vous ? Ils sont à l'intérieur
      Regardez-les dormir
      Chacun dans son paquet, leur sommeil est tranquille
      est céleste, est commun ; cependant sur la ville
      un orage incertain (que les ombres simulent)
      et sa mine à fair' peur !
      égaille les vaillants sortis tout envahir

      Ils sont à l'intérieur - pour vous dire, fort loin
      d'envisager leur fait...
      Sans l'ombre d'un orage et aucune conscience
      qu'il en soit autrement qu'un songe après la danse
      ni qu'à son évidence une ville progresse
      de l'un à l'autre point
      du jour, malgré eux, ils y sont embarqués. »

    Dehors, par tous ses bruits la ville recommence
    Notre maison s'est tue
    Nous reprenons le cours de nos particuliers
    De nouveau, la parole acte son familier
    l'œil cherche à reconnaître et l'oreille à saisir
    la chanson et le sens
    qui raniment la danse où nous tomberont nus.

    poésie lubrifiante,danse,millésime,intérieur,ville,dormir à deux

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration d'en-tête : Magritte, La Maison d'écoute.