Il marchait sur les noms qui maudissaient le sien
en rappelant tous ceux qui n'avaient plus d'histoire
Il n'avait qu'un bagage et c'était sa mémoire
et riait comme on pleure, ignoré, dans son coin
Il portait à son cou un lacet sans couleur
et mâchait le coton qui lui bouffait les doigts
les yeux et l'attention qu'il réservait pour toi
le seul qui survivrait à son lot de malheur
Il ployait sous la charge en avançant toujours
sous le knout ou le fouet, l'opprobre ou l'invective
Il voyait dans le ciel une lointaine rive
et chantait, comme on prie un véritable amour
Il est tombé, sans nom, sous les coups d'un idiot
trop laid pour s'attacher une folie heureuse
Mais tu es né(e) de son audace, aventureuse
quelques générations plus tard, de maux en mots
Tu marches, tu le portes, ne ploies, ni ne tombes
aujourd'hui affranchi(e) de tout, sauf du passé
Tu vois le ciel changeant réclamer sa beauté
mais tu lui fais la nique, un géant dans ton ombre
Et c'est beau !
Pas tant le sacrifice ou le chemin de croix
Pas tant tel artifice ou tel mea culpa
Mais le mot...
Celui qui dit ton nom, le mien, le nôtre
sans e(r)go(ts)
"Humain ! Eh, oh ! ?!!
Où qu'est la faute"
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#273