danse
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valse, Aurore !
Quittée la chambréeoù tu m'as aiméeoù me suis donnée en retourSous le ciel d'étéparé de nuitéeviens ! allons danser, mon amourL'insouciance nous appelleà pleins poumonsFaisant claquer la bretelleet le talonJe veux m'estourbir encorentre tes brasDemain, vers un autre porttu partirasQuittée la chambréebattons le pavéallons dépenser notre saoulZ'avons la nuitéepour nous oublierrire et chanter comme des fousRigodon et ritournellemain dans la mainA d'autres la bagatelledont on revientFini le temps des soupirsDanse plus vite !L'aube nous fera mourirà l'heure ditetiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKInspiré du « Bal du Renouveau » de Nicole Gérard -
dense heure
L'heur commun passe et suit son cours
bonasse
et n'ayant pas idée du jour« Qu'ai-je fait de mon petit pain ? »
« Donne-moi un peu de ton sein ! »
« Où vais-je ? »
« C'est vraiment trop pourri en ville, cette neige ! »Ô Grâce,
alliance d'art et liberté
maîtresse folle !
peu te chaille d'ici les bruits de cour d'école
mais des gestes désordonnés
gratuits, fortuits, veules ou lâches
comme tu sais faire une gigue, avec panacheFébrilité subtile
des temporalités fragiles
dense heure
l'inadvertance millimétrée au conteur
tout en bras, tout en jambes
et le buste
arguant des dithyrambes
pointe juste
effleure
la partition que c'en est un bonheurPlaisants, précieux et vérifiables
(autant que l'est l'art de la table) :
le carnage feint, l'impensable
contorsion de l'âme sexuée
(enfin capable d'exprimer
ses horreurs
que lui inflige l'oraison des mœurs)
le rêve enfant
(à la recherche de son sentiment)
la peur soudaine
(surgie, brutale, au cœur de la semaine)
l'envie de pleurer sur l'épaule
qui fait défaut pour assumer ce rôleMoments !
que la danse révèle, un instanttiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : Gaëna da Sylva, photographe. -
intérieur, noces
La maison parle mieux depuis que tout se tait
Dehors la ville avance
travaille au lendemain avec un souffle au cœur
Il est temps d'abreuver nos songes sans odeur
en se fermant les yeux l'un l'autre d'un soupir
Nous resterons à quai
nos jambes amarrées au calme après la danseBuvons le millésime au calice opulent
tacite et surhumain
d'où coule, vaporeux, le lait d'anciennes odes
Le météore y va son fatidique exode
livrer à ses dépens sa semence apatride
Faisons-nous le présent
nocturne et savoureux d'un lumineux festinJe te sais à l'entour où peut être un regard
Une présence amie ?
Une attente fébrile au délai délectable !
Tu m'y fais le séjour d'un rêve inénarrable
à la foi centrifuge au milieu de ta cible
Le reste est quelque épars
quelque présupposé fragmentaire et sans vieVoici que nous résume à notre résultat
Le signe de la paix
trace égale à la craie dessinant nos contours
Y logeons pour la soif notre chiffre à ce jour
sous l'arête du toit qui peut nous contenir
à l'abri de ses bras
quand la maison déjà murmure au bout du quaiD'où nous sommes perdus nous ne pouvons l'entendre
Elle dit notre histoire
la raconte en passant seule si près du bord
lentement parallèle aux rives sang et or
qu'agite la marée de l'oubli à son heure
à qui souhaite prétendre
avec la même ardeur au même défouloir« Entrez... le voulez-vous ? Ils sont à l'intérieur
Regardez-les dormir
Chacun dans son paquet, leur sommeil est tranquille
est céleste, est commun ; cependant sur la ville
un orage incertain (que les ombres simulent)
et sa mine à fair' peur !
égaille les vaillants sortis tout envahirIls sont à l'intérieur - pour vous dire, fort loin
d'envisager leur fait...
Sans l'ombre d'un orage et aucune conscience
qu'il en soit autrement qu'un songe après la danse
ni qu'à son évidence une ville progresse
de l'un à l'autre point
du jour, malgré eux, ils y sont embarqués. »Dehors, par tous ses bruits la ville recommence
Notre maison s'est tue
Nous reprenons le cours de nos particuliers
De nouveau, la parole acte son familier
l'œil cherche à reconnaître et l'oreille à saisir
la chanson et le sens
qui raniment la danse où nous tomberont nus.tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration d'en-tête : Magritte, La Maison d'écoute.
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barefootin
Tribord amure
les bras au vent
et la chevelure en trinquetteDans sa cambrure
un fin ruban
ligature au nœud de rosetteA vive allure
et de Bon Plein
la taille sûre en sa voiletteTout est futur
à bout de sein
et laisse augurer belle fêteImprovisant une guinguette
au tout venant
Joli maintien de goélette
en mouvementTourbillons et vrilles fluettes
- que c'est à en perdre la tête !
Marine au marin, Marinette !
Tu danses pieds nus dans le venttiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré d'un collage de NEWT à découvrir, donc...☺ keep barefootin, y'all !
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valse océane
Dans la valse océane où flirtent les embruns
avec les grains de sable au gré du vent marin
j'arpente du regard mon rêve sans rivage
quand de l'onde les gris tous ceux du ciel partagent
sur cette ligne étale où débutent mes finsEt je danse avec eux - tous les troubles de l'air,
une gigue corsaire échappée de mes yeux
que j'en ai le vertige et que c'est délicieux
de sacrifier un peu de mon cœur sur sa tige
au chant de l'atmosphère et son jeu hasardeuxComme on arme un vaisseau d'une bordée de voiles
sur les cheveux mouillés de Neptune endormi
en suivant le faisceaux du désastre d'un jour
je te quitte ma terre au sol endolori
et lance tous mes vœux sur la piste aux étoilesEt le chaos y gagne une fête foraine
avec son bal musette et ses bois qui nasillent
les galets font de l'œil aux planètes anciennes
comme certains garçons savent combien les filles
aiment sous les façons l'audace des aubainesLe grand miroir sans tain de la mer s’encoquine
embarquant des canots à flanc de goélettes
qui tirent sur leur jupe avec des cris de mouette
mais c’est du Rock’n’Roll qui monte des cabines
tandis que sur le port fatigue le musetteEt je ferme les yeux puisqu’enfin tu m’embrasses
et qu’en fermant les yeux je sais d’où je t’enlace
et nous dansons tous deux sur la piste aux étoiles
et nos cœurs amoureux bientôt mettrons les voiles
et nous serons bien loin au réveil de Neptunetiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki# 61