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tiniak - Page 22

  • impudanse, ma vie

    obscénité impromptue #17b
    (eh bien? dansez, maintenant!)

    alors, cher monsieur... vous volez mes roses...

    ____________________________________________

    edAnSmaViE

    Je pousse un cri primal en plein coeur du mois d'août
    deux nuits de jour et un océan plus tard
    ça résonne à New York autour de quatre fous
    Help! I need somebody!

    J'écrase, mon nez à la fenêtre
    sur le boulevard en contrebas l'amère s'en va
    and this house just ain't no home
    everytime she goes away

    Je me retourne sans plus rien voir
    c'est aussi bien, il fait moins noir
    et le placard est bien fermé
    t'as vu, c'est vrai, il fait moins noir
    plongé dans cette obscurité
    bring on the night / i couldn't spend another hour of daylight
    bring on the night / i couldn't stand another hour of daylight

    Je cherche
    dans le premier qui s'approche
    celui qui s'éloigne
    d'un train l'autre, je saute sans toucher
    le quai
    jamais
    again and again and again
    you're jumping someone else's train

    Je n'y crois pas et c'est bien elle
    quand je le sais, elle n'est plus là
    she's just the girl
    she's just the girl
    the girl you want

    Je ne sais plus bien si tu m'aimes et si je m'en fous
    je ne sais plus si je m'appelle comme on m'appelle
    (si je m'en tape!)
    et me réveille chaque matin au creux du jardin suspendu
    avec ce bonhomme dans la bouche
    "...il faudra bien que ça s'arrête, veux-tu..."
    shut up shut up shut up shut up and let me breathe

    J'embarque avec le frère
    aborde la frontière
    j'épouse tous ses yeux mourants par les sabords
    but hey! where... have you... been?

    Je vois une île
    ... encore une illusion ?
    ... de quoi tirer un fil ?
    ... où demander pardon ?

    la réveillez pas / laissez-la / la réveillez pas
    pas avant / 2043

    J'entends raison folir
    (et zut!)
    quand la folle oraison du pire
    réfute
    l'arraison du navire
    en butte
    à ses compromissions
    love me again

    J'implose
    m'expose
    explose

    I couldn't hear a word you said
    I couldn't hear at all
    You talked until your tongue fell out
    And then you talked some more
    I knew if I turned
    I'd turn away from you
    And I couldn't look back

    Tell yourself we'll start again
    Tell yourself it's not the end
    Tell yourself it couldn't happen
    Not this way
    Not today

    cure - THE EXPLODING BOY (R. Smith)

    ____________________________________________

    tiniak le niak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ayant convié pour cette danse obscène :

    the beatles
    donovan
    the police
    devo
    the pixies
    alain bashung
    the cure

    BONUS TRACK

  • tango-panaché

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    à mes potos qui se reconnaîtront...

    TANGO PANACHE

    La brume avait déserté le quai avec les entrées maritimes, mais pas nos esprits vaporisés au houblon, au malt à whiskey et à cette petite mirabelle de derrière les fagots que Pat' La Patron nous servait à rideau tiré. Bien malin qui de nous eût été en mesure de dire avec certitude de qui nous fétions l'anniversaire depuis la veille au soir. Même s'il s'était agi de l'un d'entre nous, je pense qu'aucun n'était plus en capacité de donner sa date de naissance avec exactitude ; mais cela n'avait plus d'importance, à cette heure à peine matutinale, les contrôles de police ronflaient dans les guérites - et le rideau avait été tiré depuis belle lurette. Pat' La Patron tenait à sa licence et nous n'étions pas friands de contredanses. Une franche connivence, un rien pirate, solidarifiait donc nos joyeuses déliquescences. Le tout sous l'oeil pas moins vaseux que le canal proche, de La Patron.

    Un client plus vieux d'un an avait payé une ou deux tournées de trop et nous avions fait le grand écart en levés de coude : six heures du soir, six heures du mat'.

    Michou La Barrique, fort gaillard dont la stature préventive avait évité bien des déconvenues à notre petite troupe noctambule, Le Michou regardait ses pieds en marmonnant un gargouillis d'où perçaient dans les aigus les accents d'un rire obstiné. Fred, grande gigue au poil roux, s'en aperçut le premier et nous le fit remarquer. Nous nous étions tous mis à glousser, qui dans son verre, qui dans ses doigts, mais Michou demeurait imperturbable. Ce fut Pat' La Patron qui l'entreprit :
    " - WoOp, Michou! Où tu vas où, avec tes pieds comme çaps ?"

    Elle frappait fort du talon, la mirabelle de La Patron. C'est pas pour rien qu'on l'appelait "la claquette". Outre qu'elle vous en fichait une bonne, si vous la descendiez cul-sec, vous étiez instantanément pris du tic de l'hidalgo. Fred "Redhead", interne de médecine de son (autre) état, nous expliqua une fois le pourquoi du comment de ce réflexe qui agissait comme une pompe de secours pour le coeur : partant d'une contraction du mollet, le martelement du talon sur le sol provoquait une vibration compensatrice des effets du tord-boyaux sur la dilatation des vaisseaux (sic).

    La Barrique cambra son blase un poil trop haut, si bien qu'on ne voyait plus, en place de ses yeux, que ses narines.
    " - Mes banards ont la mougeotte, bredouilla-t-il. Si on allait 'oir ouskon pourrait se dégouhir les pattes, mm ?"

    Un bref silence dubitatif suivit cette courageuse tentative de nous arracher à nous tabourets de zinc. Comme toujours dans ces cas-là, c'est Le Fox qui trouvait une échappatoire, médiane ou oblique, selon.
    " - Mais en voilà une idée qu'elle est bonne, hein Pat' ? Si on faisait un peu tourner ton joute-bok, dis voir."

    Pat' La Patron ne se fit pas prier, sa caisse attendrait. Pat' n'était pas peu fière de son antiquité bichonnée dans sa famille depuis les années cinquante. Une passion héritée de son  beau gosse de père, danseur hors-pair dont le film favori était "On achève bien les chevaux" ; pour dire. On l'avait enseveli selon ses voeux  avec la B.O. en fond sonore et, après avoir jeté une poignée de terre et un DVD sur le cercueil modeste, le cortège avait dû exécuter quelques pas de deux, une fois la tombe recouverte.
       Une danse qu'on ne refuse pas, celle-là.
      Avec ça, depuis qu'elle avait découvert ce merveilleux produit qui vous ressucite un vinyle en deux coups de chiffons, les vieux standards de La Patron s'en trouvaient tout ragaillardis. Pat' ne ratait jamais une occasion de se payer un petit Rock'n'Roll ou deux. Lolo, sa compagne et elle, se lançaient parfois dans des figures de rock acrobatique qui laissaient tout le monde sur le cul.
      Une volée de jetons et quelques programmations hasardeuses plus tard, ça tonitruait sérieux dans les esgourdes.

    La Barrique voulu sans doute amorcer une figure de style, genre tango panaché... mais question panache, son salto arrière s'acheva aussi prématurément que fort heureusement dans une des banquettes molletonnées. L'instigateur de tout ce raffut était forfait dès l'intro du second titre. mwof! Ben  La Goule, sorti de sa morgue trompeuse, partit dans une imitation des commentaires de Nelson Montfort et Philippe Candeloro, tandis que le bal se mit en branle.

    La Patron aimait bien danser avec moi. Etant gaucher et plutôt gringalet, cela lui facilitait la tâche pour conduire et placer un de ses portés inénarrables. J'éprouvais chaque fois la même émotion grisante de ne plus savoir qui que quoi dont est-ce et d'en être tout à fait heureux. Il y avait aussi cette spirale folle qu'elle me faisait faire autour de ses hanches, sous sa poitrine ; ça aurait pu durer des heures, pour moi, j'étais aussi confiant qu'un nourrison. Et puis, il fallait bien toucher à nouveau le plancher des mouettes.

    Comme souvent, avec ce qu'elle avait dépensé d'énergie, La Pat' s'écroulait dans un coin de son bar. On connaissait le protocole. Un étrange ballet s'organisait alors, chacun assumant sa partie. Dans une chorégraphie à la Bob Fosse (le juke-box tournait toujours), les volets étaient vérifiés, la caisse planquée, le ventilateur coupé, une fenêtre ouverte, La Pat' couverte, le coup de chiffon donné sur les tables (on ne touchait pas au zinc, woulla!), la chasse-d'eau tirée... puis nous sortions par une porte dérobée, troupe de rats sur les pointes.

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    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#17.
  • !waxvocrunismez!

    ici s'annonce un waxvocrunisme
    (à son issue, une masse unanime
    aura assassiné une aurore sarrasine)

    a, c, e, i, m, n, o, r, s, u, v, w, x

    armée en mars comme un cacou en mai,
    une icône incarnée ira oeuvrer au noir
    avec, nouveau venu, un amène écumeur
    arrivé en avance, rêveur, à mon ancien manoir

    car aucune âme en vie, aucun marin en vue,
    ni aucun ramoneur, ni même aucun minois, mon coco
    mais une menue reine anémiée à nourrir...
    non, rien ne mène mieux, ami
    vers un amour encore inassouvi

    ô source rare au coeur...

    à ce moment, à son insu, assis sur une erreur
    on a commis un crime

    rumeur immune au sourire évasé
    (à si mauvaise mine, au vrai)
    waxvocrunismez-moioui ça, mon coco niais :

    aurore, sarrasine nuée
    niée, assassinée

    ça oui, curieux narcisse au nirvana
    un âne énamouré aura
    au moins eu, au soir venu
    une sirène à aimer crue

    ainsi, morne ou cocasse
    on massacre on avoue on mise sur un as
    on aime on se consomme on s'amuse on se casse

     

    tiniak, impromptu, poussé au crime
    par MissTiss, La Tisseuse de Liens

    dans la contrainte du prisonnier :

    >> texte sans b, d, f, g, h, j, k, l, p, q, t, y, ni z. <<
    du coup (z'humains), j'ai appelé ça un waxvocrunisme !

    ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

    ___________________________________________________

    rejoignez LA CONTRAINTE DU PRISONNIER...
    (écrire sans ambages - hé hé)

    chez fabeli (et + encore)

    chez mimik

    chez tisseuse de liens

    chez pandora

     

  • pour lettre morte

    La mort... au violon!

    aujourd'hui oui, La Mort est morte
    je l'ai tuée d'un trait de plume
    elle a voulu forcer la porte
    où s'entassent mes amertumes

    ayant tenu pour lettre morte
    chacune de ses invectives
    j'avais prévu de l'Être Morte
    une visite intempestive

    elle est venue, c'est chose faite
    et ne reviendra de sitôt
    qu'on ouvre à nouveau l'oubliette
    où je l'ai jetée, au cachot!

    elle est venue, La Péremptoire
    comme si tout lui était dû
    je l'attendais à l'écritoire
    lisant L'Etranger de Camus

    " Ouvre, tiniak! Voici ton heure... "
    déclara-t-elle avec emphase
    à dessein et l'esprit frondeur
    je relus la première phrase :

    tiniak : - C'est dit : "Aujourd'hui, maman est..." 
    L'Être Morte : - ...morte ? Ah ça, non! Je le saurais!
    tiniak : - Si fait! Vois, c'est écrit ici!
    Lis-le, toi...
    L'Être Morte : - ... ça m'est interdit.
    Qui le prétend, donc ?

    tiniak : - L'Etranger.
    L'Être Morte : - D'entre vous, pour moi, nul ne l'est.

    tiniak : - Je n'invente pas celui-ci.
    De cela me fais-tu crédit ?
    L'Être Morte : - Certes, Poète présomptueux.
    Te figures-tu être Dieu ?
    tiniak : - Connais pas!
    L'Être Morte : - Ah oui, j'oubliais.
    Qu'importe! Il est temps d'y passer.

    tiniak : - Pas aujourd'hui...
    L'Être Morte : - Ouvre la porte!
    tiniak : - Pas aujourd'hui... "Maman est morte".
    L'Être Morte : - Fadaises! J'en suis seule comptable!
    tiniak : - Je dis, moi, que c'est véritable
    et que si je peux le prouver...
    L'Être Morte : - Et quoi ?!
    tiniak : - ... c'est toi qui passerais
    à la trappe, dans l'oubliette
    que je cache sous ma banquette.

    L'Être Morte : - Me proposes-tu un pari ?
    tiniak : - Exactement.
    L'Être Morte : - Alors, c'est dit.
    tiniak : - ... que s'il est bien vrai...
    L'Être Morte : - Oui! Oui! Oui!
    tiniak : - ... comme est écrit...
    L'Être Morte : - "Aujourd'hui...", oui!
    tiniak : - ... que "Maman est morte"
    L'Être Morte : - Allons, finis!
    tiniak : - ... tu me laisses donc la vie,
    passes la porte et tombes en oubli ?
    L'Être Morte :
    - ...sinon, je t'emmène : c'est oui!

    j'ouvris tout grand, porte et ouvrage
    puis la trappe sous ma banquette
    où dut entrer, pestant de rage
    La Mort au fond de l'oubliette

    il m'a suffit d'un incipit
    (assez fameux, convenez-en)
    pour me débarrasser bien vite
    de cet ultime inconvénient.

    mortalité infantile :

    s'il peut savamment recourir
    à la culture et ses trésors
    dans un jour peut être à venir
    L'Homme aura raison de La Mort

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    impromptu littéraire - tiki#16

  • demains

    Gd_cerf.JPGL'année finit serrant le poing
    et ne pourra, je le sais bien
    signifier la fin des conflits
    pourvu que l'an prochain, dis
    soit l'an de mains ouvertes grand
    saisissant celles de l'enfant
    par s'aller tourner, girouette
    jusques à en perdre la tête
    assourdie et s'étourdissant
    d'éclats de rire éclaboussant
    les statues d'antiques géants

    applaudissant

    ◊◊◊ 

    je n'aurai pas assez demain
    pas assez de mains pour te plaire
    pas assez pour te satisfaire
    c'est pourquoi je dis qu'aujourd'hui
    ne finira pas de la nuit
    ni même après, ni jamais plus
    tant que j'ai les mains sur ton cul

    ◊◊◊ 

    - main pleine, je rejoue ?
    - allez, non, c'est bon ; garde tout.
    - allez, quoi! allez, je rejoue.
    - c'est comme tu voudras, pauvre fou!

    ◊◊◊ 

    élan de mains dans la pénombre
    je suis du nombre, je vous suis
    fidèlement sous les décombres de l'ennui

    ◊◊◊ 

    mains reprises
    à maintes reprises
    que le bel amour électrise
    et que le temps croque à sa guise

    ah, friandises! 

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un amuse-gueule d'écriture ludique. 

    (et pour un clin d'oeil à Joye