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tiniak - Page 18

  • tiniak ?

    T out, un jour durant
    luminescent de rêve

    lot, le monde suspendu
    caillou serti d'une onde claire

    N ul dieu ni rien d'utile
    que le trait nécessaire

    I mminence de dire à l'aube sa pâleur
    un bouquet de soupirs brandi au poing du jour

    cousto.jpgA vec à dire encore
    tous les mots amoureux de vivre par amour

    K heops a eu sa gloire
    vienne celle de Mû

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • au jour, dit

    T_DRAW01.JPGJe me suis levé au matin
    c'était un matin d'aujourd'hui
    je me suis dit : il fait jour, tiens !
    et depuis, c'est bien le jour dit

    Je n'ai pas vu s'ouvrir la porte
    par où passa cet aujourd'hui
    il n'est pas question que j'en sorte
    avant que survienne la nuit

    A d'autres vaille l'idée morte
    que le temps reste inassouvi
    j'ai tué le temps, de la sorte
    je demeure au bel aujourd'hui

    Il s'y mêle une humeur d'automne
    et des soleils en appétit
    j'y cueille tout ce qui m'étonne
    et me donne goût à la vie

    Viendra le soir et ses colonnes
    veinées de noir au marbre gris
    j'y serai cet air qu'on fredonne
    le coeur léger, pas vu, pas pris.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • mémoire et le rêve

    Olà, du bastel !je suis pas que beau

    Mémoire,
    pâte à modeler l'histoire et ses fleurs fanées
    qu'un regard voudrait savoir encore embrasser
    sans le pouvoir jamais
    Mémoire, où suis-je allé ?

    Ai-je fendu les eaux du lac
    dans un canot à grands carreaux
    jeté sur cette longue flaque
    bordant le caniveau ?

    Ai-je succombé aux attaques
    de canons crachant des calots
    cent fois sur le parquet qui craque
    à chacun des assauts ?

    Ai-je secouru la Florence
    la Virginie ou la Manon
    dans l'opportune renaissance
    d'un carré de buissons ?

    Ai-je gravé le nom de France
    sur un buvard ou sur ce tronc
    de peuplier où je balance
    entre rire et mouron ?

    Ai-je noyé dans l'air humide
    aux pieds bronzés de Duguesclin
    mon arrogance aux poches vides
    de transports en commun ?

    Hue, cocotte !Ai-je perçu de l'Atlantide
    vibrer sans fin dans le marin
    un chant de sirène fluide
    ou l'écho de mon plaint ?

    Mémoire, ne dis rien
    ne parle pas, sur le chemin
    avance un rêve, le mien
    j'y suis bien davantage, serein

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • l'autre jour

    H. Matisse, la danse

    un jour, mais oui
    il y eut bien autre chose que le jour, dis

    ni lune, ni soleil,
    ni les autres planètes
    pas plus que les étoiles
    pas plus que les comètes
    ne se connaissaient plus
    pour ce qu'ils on été :
    des astres annoncés.

    ni devant, ni derrière,
    ni pi, ni haut, ni bas,
    abscisses éphémères
    et courbes à fond plat
    comptaient leurs hypothèses
    avec la retenue
    qui ne s'imposait déjà plus.

    cet autre jour, alors

    on a vu des mollusques
    coiffer des matadors
    qui voulaient les soumettre

    des gars de la flibuste
    piller des nombres d'or
    sur des tableaux de maître

    des chaos détonaient
    des coups de passe-passe
    pour un feu d'artifices

    et l'on vit décoller
    l'île de Samothrace
    au bras d'Amenophis

    cette autre chose encore :

    l'autre jour se fit jour
    pour la danse nouvelle
    la danse qui n'aurait jamais besoin du ciel

    dansons la capucine

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • descente à la cave à charbon

    baby_sitter.JPG

    redore-moi vingt ans, je ferai tout pareil
    raillant, buvant et crachant mon sommeil
    sur le lit défait de soleils ramant, tirant
    là-bas, là-bas, la barque des Trois Vieilles

    raccorde-moi dix ans, et j'irai au charbon
    des cendres de mémoire le lent colimaçon
    me ramène à tâtons jusqu'à ces billes noires
    fiévreux prenant garde à ses pantalons

    renouvelle-moi l'an, je dormirai tout comme
    cet oeil encor noyé d'être trop petit d'homme
    sous le cheveu garçonne un air à vendanger
    la seule mère, seule et qui fredonne

    Le temps, goutte à l'oeil
    déborde sur la joue
    lèvre, tu le recueilles
    d'un baiser doux
    comme une feuille d'acajou

    Je couvre des miennes tes mains qui dansent
    enfant, dis-m'en ce que je pense

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Lisa G.