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guerre et paix

  • J'y vorce !

    Lapin surgit du fleuve Rhône
    mon grand-père était, oui ! ce clown
    qui rêva sous les ponts sa danse
    (il y brûla tous ses neurones)
     
    Valse triste de mains gantées
    Grimace héritée de l’arthrose
    Guêtres de 1914
    Poitrail maintes fois médaillé
    (Oh ! L’horreur dans ces pendentifs !)
     
    L’œil aussi sombre que festif
    avec du cochon plein les dents
    pour les copains tombés devant
    pour les cacas dans le calcif…
    et la communion de l’enfant
     
    Faux tifs... ?
     
    Le cheveu roux comme la boue
    L’oreille à dégoûter le chou
    La voix trop trop pleine de taire
    Le pet contrariant l’atmosphère
    et le sourcil en baïonnette
     
    Il m’apprit à marcher en tête
    Il m’a dit que le front c’est mieux
    Il m’écrivit un mot en corps :
    « Seule, Guerre ne craint la Mort »
     
    Et, soudain ! une galipette
    un gui fleuri à sa braguette
    une langue jusqu’à son nez
    une mascarade étouffée
    le refrain de quelque bluette
     
    Son chant d’honneur
    me reste au cœur
    quand j’entends ici Bob Dylan
    (cet âne que j’estime)
    truffer sa rime et son ardeur
    - son mime !
    de frowns and clowns
    sans fleurs qui fanent à pas d'heure
     
    Le murmure de son écorce :
    " Comme on en a chié à Givors !"
     
     

    Givors, guerre de 14-18, Dylan

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • muletier

    Jonq-Muletier.jpgDepuis que me traîne mes mules
    par les chambres, les antichambres
    et tous les théâtres guerriers
    pas moyen de trouver la paix
    l'horreur fait toujours des émules

    La paix ? c'est une usine à gaz
    aux suavités lacrymogènes
    où l'éternité crie aux gènes
    de lui garder des métastases

    Il en sort des suées nocturnes
    (la stupéfaction des dortoirs
     quand ça hurle au bout du couloir
     chez le surveillant Casse-Burnes !)

    Ça laisse des paquets de linge
    érigés comme des montagnes
    sur le noir brûlis des campagnes
    payées chair et monnaie de singe

    Puis, ça fait des bulles de rien
    qui ruinent les derniers avoirs
    et jettent les humbles espoirs
    sur le fumier des Gens Tant Biens

    La paix ? mais vous voulez ma mort !
    Que croyez-vous que je charrie
    avec, pour seule compagnie
    ces deux mules qui sentent fort...

    Allez clamer vos joies de vivre
    à vos amours neuves ou vaines
    moi, je vais, ma charrette pleine
    (sans pouvoir achever mon livre)

    Pleurez, chantez, la belle affaire
    - tant ! que ça me fait du travail,
    j'irai par les champs de bataille
    domestique ou à ciel ouvert

    Où j'ai vu - pas plus tard qu'hier,
    où j'ai vu les crocs de la terre se fermer
    sur le plus cher trésor et le vilain charnier

    Jeanne_sur_le_muletier.jpg

    Illustration ci-dessus : Adrien de Witte, Jeanne sur le muletier, 1882.

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une 100ème contribution aux Impromptus Littéraires
    pour lesquels je lève ces vers :
    "Je me réjouis d'avoir atteint cette altitude
     preuve que je vous tiens pour plaisante habitude"

  • à venir ?

    hin hin hinDans le ventre du ciel
     grince encore
    une rage informelle
    il se peut donc qu'un vilain sort
     menace

    mais la sombre carcasse prise
    dans le bras mort d'un fleuve noir
    c'est la ville qui dort hélas, ce soir

    Comment s'attendre au pire
     à l'instant
    où tout n'est que loisir
     douceur
    et confort et contentement
     chaleur

    mais l'obscure infamie déploie
    sa main de mort aux ongles noirs
    sur le toit des bonheurs bourgeois, ce soir

    Tout le ventre du ciel
     se répand
    odeur pestilentielle
     putride
    qui rappelle des mauvais temps
     le Vide

    mais les pleurs sont tous ravalés
    et toutes les chairs consumées
    ignorant que ce qui était
    reviendrait

    jamais plus jamais 

    blb
    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • impossible conservatoire

    Le Déjeuner sur l'Herbe, de Monet.jpg
    le gazon pianotait sur le dos des fourmis
    sous la brise légère, un bel après-midi
    s'offrait à la paresse, invitait au voyage
    et tenait sa promesse à l'abri des feuillages :

    la guerre est impossible.

    des enfants se cachaient quelque part alentour
    en allant débusquer sous les bosquets l'amour
    et son gentil murmure au long des boutonnières ;
    le printemps triomphait dans l'oubli de l'hiver

    la mort est impossible.

    le saucisson suait sur la nappe à carreaux
    et l'abeille agaçait la confiture en pot
    mais on n'y prenait garde, on débouchait le vin
    et dans l’œil qui s'attarde palpitait le sein

    la peur est impossible.

    des chants couvraient des ris qui couvraient des hommages
    éloges à la vie, à son doux badinage
    on s'échangeait des plis, des poèmes, des lettres
    et le temps s'étonnait d'avoir le temps d'y être

    l'horreur est impossible.

    et le très cher ami venu de son lointain
    admirant de ta chair la rondeur et le teint
    à la pâleur étrange, avait quelque embarras
    à dire en notre langue un terme délicat

    la fange est impossible.

    on était loin du compte à rêver d'éternel
    l'horizon nous masquait un horrible cheptel
    le siècle se trompait, croyant que rien ne bouge
    des crânes craqueraient bientôt sous l'herbe rouge

    la paix est impossible.

    Le Déjeuner sur l'Herbe, de Manet

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    _______________________________________

    bonus, with a little help from Joe KRAPOV
    mettant en musique un poème de NERWEN* :

    Canzonetta

    * "Nerwen - Canzonette" ; texte orginial paru sur Kaléidoplumes

  • demains

    Gd_cerf.JPGL'année finit serrant le poing
    et ne pourra, je le sais bien
    signifier la fin des conflits
    pourvu que l'an prochain, dis
    soit l'an de mains ouvertes grand
    saisissant celles de l'enfant
    par s'aller tourner, girouette
    jusques à en perdre la tête
    assourdie et s'étourdissant
    d'éclats de rire éclaboussant
    les statues d'antiques géants

    applaudissant

    ◊◊◊ 

    je n'aurai pas assez demain
    pas assez de mains pour te plaire
    pas assez pour te satisfaire
    c'est pourquoi je dis qu'aujourd'hui
    ne finira pas de la nuit
    ni même après, ni jamais plus
    tant que j'ai les mains sur ton cul

    ◊◊◊ 

    - main pleine, je rejoue ?
    - allez, non, c'est bon ; garde tout.
    - allez, quoi! allez, je rejoue.
    - c'est comme tu voudras, pauvre fou!

    ◊◊◊ 

    élan de mains dans la pénombre
    je suis du nombre, je vous suis
    fidèlement sous les décombres de l'ennui

    ◊◊◊ 

    mains reprises
    à maintes reprises
    que le bel amour électrise
    et que le temps croque à sa guise

    ah, friandises! 

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un amuse-gueule d'écriture ludique. 

    (et pour un clin d'oeil à Joye