Le temps, c'est du vent, mais la pierre ?...
J'étais là, pour ma promenade
- un jeu pas loin de la parade;
au front logé quelque mystère
accaparé par l'atmosphère
J'observais dans mon entourage
les bâtiments plus ou moins vieux
au mitoiement pas très heureux
mais dont je tirais avantage
Et puis, j'ai regardé mes pieds
À l'endroit où je m'arrêtai
je découvris cette insolence :
la nature et sa résistance !
D'entre les pavés jaillissait
une banale touffe d'herbe
(pas de quoi en faire une gerbe,
mais assez pour m'interpeler)
Pour ajouter à ma surprise
le hasard jeta sur le sol
quelques vestiges de corolle
soufflés par l'automnale bise
Je révisais mon jugement :
le temps ne donne pas mesure
par nos œuvres d'investiture
mais son naturel évident
Je finis donc ma promenade
sans jamais plus lever le nez
mais à surveiller qu'à mes pieds
ne se trouvât quelque boutade
Depuis, je ne vois dans la pierre
qu'une cynique et vaine injure
à ce que peut faire nature
sans prétendre à quelque carrière
Demeure le temps, son passage
Y cherche quel est mon courage.
pour un Défi Du Samedi