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poésié - Page 173

  • avent d'hiver

    Rothenberg

    Quand la peau du ciel irrité
    pèle et pend dans l'air sur les toits
    Quand le réverbère engourdi
    pleure et plie le cou dans le froid
    Quand le cri du vent étouffé
    pâlit au-delà des nuées
    Je sais alors qu'un long hiver
    ne tardera plus à se faire
    l'arbitre de nos promenades
    égrainant à la dérobade
    nos mollissantes embrassades

    Au pied des arbres en détresse
    pourrissent de tristes rognures
    tombées de leurs doigts qui s'affaissent
    et découvrent les devantures ;
    seuls quelques enfants s'en réjouissent
    indifférents à la morsure
    d'une humilité au supplice
    dans nos poitrines, dans nos murs

    La buée fond sur les vitrines
    où rivalisent de merveille
    tous les noëls qu'on assassine
    avortés bien avant la veille ;
    seuls quelques enfants s'en amusent
    les mots et les ronds qu'ils dessinent
    ne s'inquiètent pas qu'on abuse
    le sourire enjoué sur leurs mines

    La Fée Lumière est à la fête
    et conduit le grand rigodon
    de la débauche, des emplettes
    et du gras sur les pantalons ;
    seuls quelques enfants s'en repaissent
    la bouche gavée de bonbons
    la bouche gavée de promesses
    le caprice au bout du menton

    Je souhaite alors qu'un long hiver
    prenne tout ce monde à revers
    saisisse au coeur de la parade
    son humanité de façade
    et l'oblige à la débandade !
    Que la peau d'un ciel courroucé
    peste sa rage sur les toits
    Que le réverbère abattu
    n'éclaire plus le peu de foi
    Que le cri d'un vent dépité
    mûgisse et fige la ruée !

    Vienne alors en libérateur
    un personnage en habit rouge
    distribuant au petit bonheur
    à qui l'orange, à qui la courge...
    Tous les enfants l'applaudiront
    même ceux dont ce n'est plus l'âge
    de noircir ses joues au bouchon
    en jurant qu'on a été sage

    et en demandant bien pardon.

    ho! ho! ho!
    Joyeux Noël, mamie
    "mévoui, les petits, Joyeux Nouwel à vous aussi, voui"

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • plumet

    "fleur de plumele sang versé, il faut le boire"
    laissez-m'en vous conter l'histoire
    autour d'un pichet de vin chaud

    au sortir du profond dédale
    où je perdis mon rêve en bouche
    je me battais contre des mouches
    bruissante nuée infernale

    à l'orée de cette caverne
    m'attendait, le regard en berne
    un mainate monumental

    il ne siffla ni ne dit mot
    se frotta sur la roche brune
    goba toutes les importunes
    d'un coup de bec un rien falot

    puis, dans un geste de dépit
    haussant les épaules, partit
    laissant sur le sol un plumeau

    je m'en saisis du bout des doigts
    intrigué par la profondeur
    de sa naturelle noirceur
    et le gardai par devers moi

    me le fichant dans le revers
    j'en rehaussai la boutonnière
    et hurlai tel un Uroquois 

    " tout doux, l'ami " murmura-t-on
    sans que j'aie seulement idée
    d'où l'apostrophe provenait
    - était-ce une hallucination... ?

    mes yeux déjà me jouaient des tours
    irisant tous les alentours
    - ... un caprice de l'audition ?

    " tudieu, l'ami! n'avancez plus
    ou vous aurez le franc remord
    de m'être passé sur le corps
    sans m'avoir seulement connue "

    je me baissai pour m'accroupir
    car c'est du sol - sans vous mentir!
    que bavassait la voix ténue

    par quel merveilleux artifice
    - ai-je pensé devant la chose,
    brune araignée dans l'herbe rose
    es-tu mon interlocutrice ? 

    " vois-tu, l'ami, c'est dans ta tête
    que nous avons noué le lien
    indéfectible qui nous tient
    toi le rêveur et moi la bête.

    mais c'est pour tout autre prodige
    que devant tes yeux, je m'érige
    Tisseuse, Muse de Poète.

    vois-tu cette fleur à sinistre ?
    la robe dont elle est parée
    contient une encre pigmentée ;
    il faut que je te l'administre.

    pique ton plumeau dans son coeur
    et tu connaîtras ce bonheur
    envié de dieu, diable et ministres."

    sans chercher raison davantage
    je me pliai à la manoeuvre
    ignorant quels en seraient l'oeuvre
    le bénéfice ou bien l'outrage!

    de rouge le coeur devint or
    et dans mon plumeau coule encore
    ce sang qui défie tous les âges.

    depuis je ne sais rien écrire
    autrement que par ce moyen
    si j'en ai tiré quelque bien
    je dois en éprouver le pire ;

    ce monde qui ne rime à rien
    m'oblige en fortune et misère :
    je n'écris jamais plus qu'en vers.

     

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     "plose" inspirée par une illustration originale de Tisseuse

    "fleur de plume"

    SPIDER1N.JPG
    TISSMISS.JPG
    _'ttends, c'est pas moi,là... si ?creepiezn1.gif
    bah si_

     

    ___________________nan!

  • tisanière

    pffffflà, sur la table du salon
    tout près, paré pour la tisane

    objet de douce tentation
    plus foncé que sucre de canne
    sur son plateau de bois laqué
    son culot de rotin tressé
    aux côtés de la tasse en grès
    et la cuiller qui l’accompagne
    le pot de miel va décoller
    et répandre de la campagne
    en volutes dans l’escalier

    je suis cette abeille ouvrière
    volant vers toi, la tisanière

    au choixlà, sur la table de chevet
    encombrée des romans du soir
    j’attends que tu aies déposé
    (avant de plonger dans le noir
    notre niche où la nuit se meurt)
    la tasse aux relents de douceur
    que je t’ai montée tout à l'heure
    pour qu’enfin viennent à régner
    le miel nouveau et la sueur
    aux confins de notre chambrée
    siège de nos tendres bonheurs

    je suis l’abeille et te butine
    de la corolle à l’étamine

    libation mielleuselà, sur la table de ton ventre
    je recueille une perle ambrée
    qui s’est écoulée jusqu’au centre
    où ma langue vient déloger
    des humeurs les plus adorables
    toutes les saveurs ineffables
    et la fragrance incomparable
    preuves de passion florissante
    - et profonde et si délectable,
    qui disent mieux que tu ne chantes
    à quel point je te suis aimable

    je suis abeille et te déflore
    mon amie, encore et encore

     

    cuiller-appeau
    antique joyau
    cuit hier à Pau

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    à Lucia et May, les tisanières invétérées.

    bawoui kwué!
  • Iowate

    click to ENLARGEOuate hiver et thé de Chine
    cake offert et prune fine

    L'hiver menaçant, l'arbre lève les bras ;
    la brume aidant, deux grosses gourmandent
    à son pied l'herbe tendre.

    Désolé, maïs
    - Sa Bonne Nouvelle existe : il est trop tard... Elise ?

    Aucun pirate en ce brouillard
    juste un crochet
    à faire pour mieux se détourner
    dans la tentation d'hiberner
    auprès de Joye et son foyer.

    Couché, maïs!
    sinon : pop-corn!
    (you know the girl -- stubborn)

    La vache partie se joue ailleurs
    d'autres bonheurs.

    L'hiver menaçant, l'arbre lève les bras ;
    la brume aidant, je recommande
    l'art et la façon d'hiberner
    auprès de Joye et son foyer.

    Ouate et Verre

    tiniak, inspiré par un diaporama de Joye
    Iowagirl impromptue
    illustration d'en-tête : ernesto timor.
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Joye, Iowagirl impromptue
  • la lutte

    manifeste anarchique

     

    c'est par où l'âme erre
    sans but
    que s'engouffrent tous azimuts
    la déraison, la peur
    sur le même vecteur abrupt

    c'est alors que peut commencer
    dans les méandres de la pensée
    passant outre le pessimisme de l'intelligence
    la lutte
    à contresens

    la lutte
    sa danse

    Oh, by Jove!tiniak
    © 2008 DUKOU ZUMIN

    &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#12