tu vois la silhouette
en longue jupe nuit
et le cheveux épars
flottant sur l’épaulette
du corsage aérien
blanc comme le matin
que ce jardin réclame
Lentement, tu la suis
jusqu’au bord de la mare
dont la rive t’arrête
à l’ombre des taillis
Tu resteras ici
en deçà de la mare
pour laisser libre cours
au reflet de ta vie
que la lumière pare
de regagner le jour
à travers ce jardin
dont le firmament vient
réanimer les âmes
C’est que tu as choisis
juste au bord de la mare
d’abandonner l’amour
à ses torrents de pluie
Tu préfères le buis
aux brumes de la mare
et la forêt t’appelle
tu sais comme on y vit
l’essentiel à l’écart
des affres démentiels
et, sans regret aucun
pas même ce jardin
tu réponds à son brame
Un petit vent frémit
et caresse la mare
murmure qu’elle est belle
et tout ce qui s’ensuit
De ton reflet sorti
des ondes de la mare
s’efface le sillon
dans l’herbe qui déplie
ses brins où le brouillard
trouve sa rémission
abreuvant le regain
de ce vaste jardin
aux couleurs qui s’enflamment
Mais tu as déjà fuit
les abords de la mare
et lance ton jupon
sur la mousse endormie
photographie extraite
de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna
tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK