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plumet

"fleur de plumele sang versé, il faut le boire"
laissez-m'en vous conter l'histoire
autour d'un pichet de vin chaud

au sortir du profond dédale
où je perdis mon rêve en bouche
je me battais contre des mouches
bruissante nuée infernale

à l'orée de cette caverne
m'attendait, le regard en berne
un mainate monumental

il ne siffla ni ne dit mot
se frotta sur la roche brune
goba toutes les importunes
d'un coup de bec un rien falot

puis, dans un geste de dépit
haussant les épaules, partit
laissant sur le sol un plumeau

je m'en saisis du bout des doigts
intrigué par la profondeur
de sa naturelle noirceur
et le gardai par devers moi

me le fichant dans le revers
j'en rehaussai la boutonnière
et hurlai tel un Uroquois 

" tout doux, l'ami " murmura-t-on
sans que j'aie seulement idée
d'où l'apostrophe provenait
- était-ce une hallucination... ?

mes yeux déjà me jouaient des tours
irisant tous les alentours
- ... un caprice de l'audition ?

" tudieu, l'ami! n'avancez plus
ou vous aurez le franc remord
de m'être passé sur le corps
sans m'avoir seulement connue "

je me baissai pour m'accroupir
car c'est du sol - sans vous mentir!
que bavassait la voix ténue

par quel merveilleux artifice
- ai-je pensé devant la chose,
brune araignée dans l'herbe rose
es-tu mon interlocutrice ? 

" vois-tu, l'ami, c'est dans ta tête
que nous avons noué le lien
indéfectible qui nous tient
toi le rêveur et moi la bête.

mais c'est pour tout autre prodige
que devant tes yeux, je m'érige
Tisseuse, Muse de Poète.

vois-tu cette fleur à sinistre ?
la robe dont elle est parée
contient une encre pigmentée ;
il faut que je te l'administre.

pique ton plumeau dans son coeur
et tu connaîtras ce bonheur
envié de dieu, diable et ministres."

sans chercher raison davantage
je me pliai à la manoeuvre
ignorant quels en seraient l'oeuvre
le bénéfice ou bien l'outrage!

de rouge le coeur devint or
et dans mon plumeau coule encore
ce sang qui défie tous les âges.

depuis je ne sais rien écrire
autrement que par ce moyen
si j'en ai tiré quelque bien
je dois en éprouver le pire ;

ce monde qui ne rime à rien
m'oblige en fortune et misère :
je n'écris jamais plus qu'en vers.

 

tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
 "plose" inspirée par une illustration originale de Tisseuse

"fleur de plume"

SPIDER1N.JPG
TISSMISS.JPG
_'ttends, c'est pas moi,là... si ?creepiezn1.gif
bah si_

 

___________________nan!

Commentaires

  • je suis épatée de voir un tel montage, une telle composition, et je dis Bravo !!!
    c'est fort bien fait : bien épinglée la Tisseuse :o)))

    j'ai mis ton billet en billet du jour chez moi du coup, car "tout ce plumage vaut bien un hommage sans doute"

    juste envie de préciser que l'illustration est celle qui colore ce poème sur mon autre blog : http://arbreliens.blogspot.com/2008/11/je-trempe-ma-plume.html

  • pas besoin de préciser : l'image est liée... hé hé...

  • je suis désolée, n'avais point chaussé mes lunettes ce matin, dès potron minet :o)

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