Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

c'est santa klaus qu'on assassine

  • avent d'hiver

    Rothenberg

    Quand la peau du ciel irrité
    pèle et pend dans l'air sur les toits
    Quand le réverbère engourdi
    pleure et plie le cou dans le froid
    Quand le cri du vent étouffé
    pâlit au-delà des nuées
    Je sais alors qu'un long hiver
    ne tardera plus à se faire
    l'arbitre de nos promenades
    égrainant à la dérobade
    nos mollissantes embrassades

    Au pied des arbres en détresse
    pourrissent de tristes rognures
    tombées de leurs doigts qui s'affaissent
    et découvrent les devantures ;
    seuls quelques enfants s'en réjouissent
    indifférents à la morsure
    d'une humilité au supplice
    dans nos poitrines, dans nos murs

    La buée fond sur les vitrines
    où rivalisent de merveille
    tous les noëls qu'on assassine
    avortés bien avant la veille ;
    seuls quelques enfants s'en amusent
    les mots et les ronds qu'ils dessinent
    ne s'inquiètent pas qu'on abuse
    le sourire enjoué sur leurs mines

    La Fée Lumière est à la fête
    et conduit le grand rigodon
    de la débauche, des emplettes
    et du gras sur les pantalons ;
    seuls quelques enfants s'en repaissent
    la bouche gavée de bonbons
    la bouche gavée de promesses
    le caprice au bout du menton

    Je souhaite alors qu'un long hiver
    prenne tout ce monde à revers
    saisisse au coeur de la parade
    son humanité de façade
    et l'oblige à la débandade !
    Que la peau d'un ciel courroucé
    peste sa rage sur les toits
    Que le réverbère abattu
    n'éclaire plus le peu de foi
    Que le cri d'un vent dépité
    mûgisse et fige la ruée !

    Vienne alors en libérateur
    un personnage en habit rouge
    distribuant au petit bonheur
    à qui l'orange, à qui la courge...
    Tous les enfants l'applaudiront
    même ceux dont ce n'est plus l'âge
    de noircir ses joues au bouchon
    en jurant qu'on a été sage

    et en demandant bien pardon.

    ho! ho! ho!
    Joyeux Noël, mamie
    "mévoui, les petits, Joyeux Nouwel à vous aussi, voui"

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK