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poésié - Page 70

  • le poinçon

    poiçon

    Si, le temps d'un pâle sourire
    le rêve ne sait pas finir
    qu'il fait bon traîner dans sa cour
    de s'y remettre à jour le jour
      agitant le gravier
    une question au bout du pied
      bousculant la maison
    à quelques pas de la raison

    Si l'endroit n'a plus rien à voir
    avec l'ordre des à-valoir
    comme le regard enfantin
    peut se laisser aller enfin
      à son bel innocent
    traversé par des sentiments
      absolus et charnels
    ânonnant quelque ritournelle

      Preuve, s'il en était :
    loge parmi les interstices
      des toiles d'araignée
    une incongruité complice

      Démonstration est faite
    quand le poinçon du contrôleur
      en taille la silhouette
    dans mon billet de voyageur

      Je quitte alors Paris
    battant le gravier de pied ferme
      à ma face ravie
    un sourire de pachyderme

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    enfantillage

     

  • maints dans la main

    maints dans la mainMain prise ! Pied-à-terre,
    qu'enserre une enthousiaste chair...
    La résume à son comprimé
    le mécanique balancier
    que réclame la promenade
    aux yeux de tous, à la parade !
    Voyez l'affiche !
    et comme elle sous-titre : et allez, je t'en fiche !

    Certaine enclose intimité
    se garantit des cavités
    le confort antédiluvien;
    devant, tout pendant, va le chien
    sa rage primaire en panache
    fouettant l'air de sa queue bravache
    le flair épris
    de quelconque mais possible sauvagerie

    Allant son train ostentatoire
    accabler d'invalidité
    l'envie ou l'interrogatoire
    gloriole de fanal en V
    le couple manutentionnaire
    (lieu commun fait d'extraordinaire)
    égraine l'heure
    au rythme saisissant de son fringant bonheur

    Ainsi passe, l'une à l'autre paumes soumises
    le mouvant Ô Céans savourant son emprise
    et son détachement du monde
    à sa frange faisant son gentil tour de ronde

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     

  • Intuition d'un possible archipel

    à ma mère

    ...ouvrir ?Alors, je le suppose
    là où le ciel repose
    un front aux plis oranges
    sur une vaste frange
    une île attend de n'être
    plus que cette fenêtre
    que tu viendras ouvrir

    Alors, je le pressens
    dans son cadre béant
    où tremblent des glaïeuls
    pour n'être pas trop seul
    sourira l'horizon
    à sa terminaison
    un ilôt sur la lèvre

    Alors, je le prédis
    à ton rêve, engourdie
    tu pointeras du doigt
    cette nouvelle voie
    m'enjoignant d'y aller
    savoir comment se crée
    le prochain archipel

    Dès lors, suivant ma route
    le regard à l'écoute
    dans la poche un crayon
    ta saveur et ton nom
    je vogue d'île en île
    de campagnes en villes
    de fenêtre en fenêtre

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#147

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  • Jeu amoureux

    Je sais ne rien savoir de vous
    D'où vient que cette belle histoire
    qui monte et me parle de vous
    me semble bien connue, ce soir ?

    Est-ce à nouveau le jeu, trésor ?
    la partition qui tout rassemble :
    un ton familier au décor
    une chorégie sous les trembles ?

    Une lumière au flux sanguin
    explose le jour et le farde
    aux rives de nos regards pleins
    où nos étonnements s'attardent

    ***

    A la même heure, au même endroit
    hier n'était qu'un mauvais rêve
    à l'instant, vous me faites roi
    puisque je croque votre fève

    Maintenant, le temps n'a plus cours
    la pluie ne fut jamais si tendre
    les arbres soufflent du velours
    que nous sommes seuls à entendre

    Où voulez-vous de mon baiser ?
    Là, dans ce pli de votre chair ?
    dans votre paume ? sur vos pieds ?
    autour de vous dans l'atmosphère ?

    Un peu que je vous reconnais !
    vous êtes à la promenade
    Depuis, vous aimant, désormais
    le goût, sans le vôtre, m'est fade

    Rendez-vous à cet argument :
    nul autre ne vous chérit comme
    l'absolu de mon sentiment
    N'hésitez plus, je suis votre homme !

    Et quoi ! vous passez sans frémir ?
    à votre allure de madone
    Vos yeux ne sauraient pas mentir
    Vous espériez que je me donne !

    Un trouble passe et vous avec
    La leçon est dure, blessante :
    mes renforts de salamalecs
    vous laissent donc indifférente ?

    Xanadu dans votre walkman
    votre chien tirant sur sa laisse
    vous ignorez mon cœur profane
    et ramenez ailleurs vos fesses

     

    promeneuse
    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration :
    Lolek 

  • sleeping madonna

    Val Tilu, photographe

    Non qu'elle repose, affaiblie
    usée par les travaux des champs
    ni cède à la mélancolie
    que nous rameutent les couchants
    Ses courbes murmurent les chants
    où peine de l'âme s'oublie
    et se rie des tristes couchants
    Elle n'est que songes et rêves
    ignorant tout des lents soleils
    Son souffle a le parfum des grêves
    Sa peau absorbe les vermeils
    En sa pose logent les trêves
    que lui réfutent ses pareils
    épris de ces vilains soleils
    jaloux de nos pas sur les grêves

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire calé sur les rimes de "Soleils couchants" de Paul Verlaine, et avant tout, inspiré par une (délicieuse) photographie de Val Tilu.