bluette
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ladite
L'Or ! Elle prenait comme moi,le 18h45Si elle n'y paraissait pas,je m'en consolais sur le zincA son passage près de moipour prendre sa place habituelleje m'enivrais du gardéniapris dans ses tissus coccinelleDu regard, je comptais les poisde sa poitrine à son bas-ventrealors, j'inventais quelque loidont nous étions toujours le centreIci les champs, là-bas les boisqui m'évoquaient des océanspriant que le charme opérâtau-delà, je figeais le tempsTaire le sens de mon émoim'inffligeait une sourde peineet me rongeait d'anonymatdepuis le cœur jusqu'à la couenneEt le voyage finiraune heure après quelques poussièresL'Au-Quotidien l'emporteraquoi que m'en songe, Passagère !tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki# 229 -
moment phare
Une chambre, porte close
Un couloir effleuré
Une coupe, une clé
Dehors, l'aube déjà roseUn assaut de phrases vaines
Un regard étourdi
Un élan à l'esprit
efface, au tableau, la peineUn sourire en bout de course
Un bagage à la main
Une prochaine faim
met le cap sur la Grande OurseUne histoire à l'encre bleue
Un départ à nouveau
Un long cours en bateau
Là-bas, deux points lumineuxtiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#163 -
cupidon38
Aux âmes folles d'elle m'aime
d'il m'aime tant que notre temps
s'écoule comme un lent poème
rouge francQue tout récolle, et l'anathème
et la foi qu'il sera toujours
bienvenu pour son bel amour
et que jamais, non jamais ! qu'elle
nuit et jourOh, feux follets ! transis d'effroi
si, par malheur, elle sans moi
lui sans mes ailes, sans ma joie
sempiternelleA vous, j'avoue : ma ritournelle
n'aura pas l'élan ni le sel
qu'elle lui voue, qu'il a pour elle
Et je vouvoie...Quelque flêche que je décoche
Quelque signe que je commette
Je ne vous mets pas à la fête
mais au défiQue la fin ne sera pas moche
(qu'il en sera toujours ainsi
comme - le croyez ! l'avez dit)
dans la charetteEt quoi ? Dire que votre coeur
vous assure félicité ?
Eh ! M'avez-vous bien regardé ?
Je suis aussi niais qu'un baigneur !Je vous le dis : allons, allons !
N'allez pas prêter de serment
Ca relève d'un autre temps
où je me nommais CupidonMes flèches ! Mon carquois !
Mon nuage pudique !
Qui en sait la musique ?
Qui en porte la foi ?Ici ? Je pousse de mes bras
la charette avec tous ces corps
qui l'avaient juré - à la mort !
et qui ne se connaissent pastiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Jeu amoureux
Je sais ne rien savoir de vous
D'où vient que cette belle histoire
qui monte et me parle de vous
me semble bien connue, ce soir ?Est-ce à nouveau le jeu, trésor ?
la partition qui tout rassemble :
un ton familier au décor
une chorégie sous les trembles ?Une lumière au flux sanguin
explose le jour et le farde
aux rives de nos regards pleins
où nos étonnements s'attardent***
A la même heure, au même endroit
hier n'était qu'un mauvais rêve
à l'instant, vous me faites roi
puisque je croque votre fèveMaintenant, le temps n'a plus cours
la pluie ne fut jamais si tendre
les arbres soufflent du velours
que nous sommes seuls à entendreOù voulez-vous de mon baiser ?
Là, dans ce pli de votre chair ?
dans votre paume ? sur vos pieds ?
autour de vous dans l'atmosphère ?Un peu que je vous reconnais !
vous êtes à la promenade
Depuis, vous aimant, désormais
le goût, sans le vôtre, m'est fadeRendez-vous à cet argument :
nul autre ne vous chérit comme
l'absolu de mon sentiment
N'hésitez plus, je suis votre homme !Et quoi ! vous passez sans frémir ?
à votre allure de madone
Vos yeux ne sauraient pas mentir
Vous espériez que je me donne !Un trouble passe et vous avec
La leçon est dure, blessante :
mes renforts de salamalecs
vous laissent donc indifférente ?Xanadu dans votre walkman
votre chien tirant sur sa laisse
vous ignorez mon cœur profane
et ramenez ailleurs vos fesses
tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : Lolek