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poésié - Page 74

  • Vois dans quel état j'erre !

    Sur la place d'anciennes boucheries
    se fracassent aux neuves armoiries
    de la caste où mon âme grandit
    pour le faste et l'heur des poésies
    près de toi
    qui ne soupçonnes pas d'où me vient cette loi

    Je te dirai demain tes lenteurs quotidiennes
    comme j'en fais mon pain, comme elles me reviennent
    si chères
    quand s'agite à l'entour des ombres familières
    une vive lumière, affamée, sans amour
    - demain, c'est l'Autre Jour !
    le nôtre, sans mystère, toujours...

    Mon bonheur sait te voir
    pétrir la pâte de l'histoire
    et la pendre
    hors de portée de qui pourrait prétendre
    en connaître
    la petite fraîcheur lovée à la fenêtre

    Tu m'appris
    de ta bouche amoureuse où se loge ma vie
    comme on meurt
    dans le seul abandon que vaille le bonheur

    Qui es-tu sinon moi ?
    enfin réalisé dans l'Autre Projet : toi !

    Qui suis-je ?
    si ce n'est ta personne, à son calme vertige ?

    Où vais-je ?
    Je ne le sais pas plus que ce flocon de neige
    qui flotte
    et vient se poser sur ton épaule qui trotte

    D'où suis-je venu jusqu'à toi ? Qu'importe !
    puisque nos vérités s'en sortent
    grandies
    dans quelques vers de plus - et loin des boucheries !

    poésie,polésie lubrifiante,hercule poirot,a encore frappé

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : André DERAIN, Arbres près de Collioure. 

  • Mystique rive (hier)

    Qui sait ce que le karma foutra
    de mes supputations zodiacales ?
    M’en fiche autant que ce vieux rorqual
    ignore ce banc de bélougas

    J’aligne ces rimes pour la gloire
    du signe maître dont il est dit
    (c’est bien le cadet de mes soucis)
    que ses feux motivent nos histoires

    Faut-y êtr’ con !
    pour se croire assujetti au signe du Lion ?!

    Mais bon ! faisons – c’est là qu’on signe ?
    preuve de majesté insigne :

    Je prédis donc, pour la semaine
    aux joyeux natifs du mois d’août
    malgré les regrets de l’époux
    quelques joyeusetés foraines

    (oui, je dis vague
     mais c’est le lot des prédictions, c’te blague !)

    Oh ! Je vois… Je vois, pour mardi
    un problème d’incontinence
    pour celles et ceux qu’une danse
    aura portés à dire : « oui »

    Aoûtiens du premier décan
    ne cédez pas aux bavardages
    Il en va de votre courage
    à taire vos émoluments

    Et, pour la fin de la période
    pour contenter la catharsis
    sucez ce bâton de justice
    ou préparez-vous à l’exode

    Vous avez Jupiter en Mars
    (quoique nous soyons en janvier)
    Le front de votre fièvre y est
    pour quelque chose dans la farce

    (et n’y peux mais !)

    Ô soleil !
    comme tu masques ton déclin
    quand pointent de ton riverain
    les déclinaisons de vermeil
    sur la prairie, dans la savane
    où lions et hyènes se pavanent

    © KhisanthPi’ quoi, encore ?
    La météo des météores ?
    L’avenir de ce millénaire ?
    Une absolution des Enfers ?

    Je ne sais que peindre au décor
    mes révolutions éphémères
    comme naguère
    sur une mystique rive (hier)


    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#142

    Illustration ci-dessus : Khisanth

  • En danseuse (fado)

    Pour un pas de deux flambé à l’improviste
    damnerais mes yeux sans regretter le jour
    ni du fleuve les ors animant son parcours
    quand au vieil occident décline le lampiste

    Ta main dans la mienne et le monde à nouveau
    célèbre à l’ancienne une chorégraphie
    connue de force mage et de source de vie
    que révoque la flamme au fond des braséros

    Damnée mille fois ! plutôt que la contrainte
    de danser sans joie, privée de ton regard
    et de son attention complète à mon égard
    dans le mouvement sûr, le vertige ou l’étreinte

    Je vibre ! Je brûle et tu me fais écho
    N’ai pas de férule autre que ta partie
    M’y raccorde l’entier, volontiers assortie
    à ce moment de grâce en ton port hidalgo

    Oh ! Mon âme à cent bras, cent jambes !
    Quoi, perdre mon latin ? Jamais !
    J’en serai le festin, l’orgue, le dithyrambe
    la preuve incandescente à l’ultime sommet

    L’ombre ne me paraît si belle
    que la sienne posée sur moi
    quand nos souffles s’arrangent une ritournelle
    et nos gestes renflouent notre content d’émoi

    poésie,poésie lubrifiante,fado,fol amourOh, viens à moi et danse !
    Et dense, danse-moi !
    Oh, sois ma révérence !

    Porte ma réjouissance
    plus haut, à bout de bras
    jusqu’à ma défaillance !

    Tu m’as toute et je meurs
    Va, je suis bien heureuse !

    Totale, ton ardeur
    me conduit en danseuse

     

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    illustration d'après une sculpture de Guillaume Martin

  • Le rêve du clown

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    Oh, foire !
    que c'est la nuit tombée d'arpenter son histoire

    Croquembouche dans la faïence
    d'une grenouille à bouche immense
    que soulignait une serviette
    j'esquivais ses coups de fourchettes
    malhabiles
    (il n'est pas pour les batraciens, cet ustensile !)

    Puis, je fus à table à mon tour
    cerné par d'anciennes amours
    qui s'échangeaient des connivences
    feignant d'ignorer ma présence
    désœuvrée
    (j'éprouvais le besoin d'aller me soulager)

    Un pavé tomba dans la mare
    Il m'entraîna sous son miroir
    Des poissons dans notre sillage
    crachaient des bulles de cirage
    noircissant
    l'opacité marécageuse de l'étang

    (le clown :) Triste vint, déballa
    devant lui tous mes aléas
    y accolant des étiquettes
    pour les vendre à la bonn’ franquette
    à la foule
    à son allure familiale qui déboule

    Le cauchemar !
    que c'est de prendre son histoire en pleine foire

    Un après-midi espagnol
    étirant sa sieste impromptue
    vient gâcher ma journée d'école
    jurer qu'on ne l'y prendrait plus
    pour circonvoler à nouveau
    avec la charcutière et ses deux jambonneaux

    Dans l'ombre, le parfum d'une forêt se fige
    autour d'un faisceau lumineux et naufrageur
    La fratrie sera sauve aux dépens d'autres sœurs
    par le génie de l'innocence encore aux prises
    avec une brute et formidable surprise
    renvoyant à ses limbes l'insidieux vertige
    d'être seul
    à trancher entre se jeter dans les bras ou la gueule
    - de l'ogresse ? du loup ?
    de quelque inexplicable et tortueux courroux !
    (Tu sais, la peur demeurera
     Poucet, tant que ne seront pas
     rendues au bout du conte
     pour être résolues de même :
     honte
     peine
     et dévorante nécessité
     que tu dises m'aimer)

    De lune grise en lune orange
    un singe amoureux de Saint-Ex'
    récita quelque œuvre connexe
    tenant lieu de monnaie d'échange
    - le primate ayant dans l'idée
    pour éloigner Bonhomme Hiver
    d'éteindre tous les lumignons
    catastrophait des réverbères
    la lignée
    à chaque bond impitoyable exécuté;
    pour finir
    il m'assomma de paroles sans consentir
    à rien me dire de nouveau
    sur le programme à suivre au lever du rideau

    Je lui tire mon chapiteau d'irrévérences
    allonge encore en pourboire un déca
    puis vais me fendre au sujet d'une danse
    d'un billet n'ayant rien à voir avec mon cas

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#141 

     

  • Poussières à la moutonnière

    Titanesques oublis fourmillant sous la terre
    ou moutons gris tapis sous mon lit de misère
    Poussières, poussières, poussières !

    Comme votre sommaire, humble et sans prétention
    rappelle à son destin la nôtre condition
    de pas sages
    quand vous marchons dessus sans prêter davantage
    attention ! aux voltiges
    que nos empressements (de mourir ?) vous infligent

    Je deviens qui je suis à mieux considérer
    dudit Bel Aujourd'hui la sade vanité
    pour l'avoir
    cependant clamé haut et fort à mon histoire
    ainsi voulu, écrit, vomi, couru, venté
    en omettant, chez moi, de passer le balai
    la toile, le chiffon
    préférant massacrer des nuées de moutons
    qui dansaient
    imitant les étoiles dans un soudain rais
    de lumière
    plongeant par la fenêtre encore bouche bée
    sa ruée cavalière au galop printanier

    Calcaire !
    Calvaire des baignoires
    écorche mes statuts
    Éclabousse au miroir
    mes carrières perdues
    mes caprices
    aux encéphalogrammes plats de tourne-vice
    Que me revienne vite au sens, à l'oraison
    pour ma belle amanite une tendre passion
    granitique et sincère
    que nous lapiderons à coups de pousse-hier

    Poussières, poussières, poussières...

    Puis, dans ce Lent Demain où nous ne serons plus
    qu'éparpillés en grains, je logerai mon dû
    dans un cul de bass'-fosse
    le nez coulant d'un gosse
    l'œil pleureux d'un sentimental
    sur le carreau fendu d'une lunette sale
    ou sous l'ongle crasseux
    du dernier abandon d'un monde industrieux

    Mais ferais-tu de même
    toi qui de mon vivant me poudrais de "je t'aime" ?

    Qu'importe !
    taquine la poussière en passant sous ma porte

    Il faut donc - ah, bourdon ! canaille, que je sorte
    arborant à la boutonnière, en broche
    un mouton de poussière
    Qui trouverait ça moche
    Moi, j’en suis plutôt fier

     

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    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi