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citations - Page 5

  • substantifs (stu)

    Sort :
     A la tablée du homard
     ayant copieusement soupé
     un vieux hareng goguenard
     entreprit de se vanter
     prétendant à l’assemblée
     qu’il était en son pouvoir
     quand tous étaient bien repus
     de se fendre d’une poire
     sur sa soupe à la tortue
     ce qu’il fit sans même choir
     du moins tant qu’il fut dedans
     sitôt dehors, dans le noir
     il en fut tout autrement :

     Rétamé sur le trottoir
     entraîné par son ventru
     il pesta contre le sort
     mais malgré tous ses efforts
     il ne se releva plus.

     Au matin du lendemain
     on le trouva dans la rue
     moitié mangé par les chiens
     moitié baignant dans son jus
     saisi dans sa puanteur. 

     On n’attendit pas une heure
     pour le jeter au rebut
     il n’est pas de pire odeur
     quand le saur sue la tortue !
    ; ce destin que l’on rejette sur l’autre en comptant améliorer le sien.
    - Oui, ce monde est bien plat ; quant à l'autre, sornettes. / Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort, / Et pour tuer le temps, en attendant la mort, / Je fume au nez des dieux de fines cigarettes [Jules Laforgue].

    Temps* :
     j'arrive au port - tic déposant laisse - tac je fais cinq pas - tic déjà tu m'as - tac tout couvert des - tic baisers doux et lents qui me manquaient tant

     j'peux bien t'le dire : le temps peut mourir ! –extrait
    ; l’espace d’un instant durant lequel l’univers a créé l’homme pour avoir, ne fût-ce qu’un moment, conscience de lui-même.
    - Et comment voudriez-vous que l'on passât son temps / Je pense à quelqu'autre paysage / Un ami oublié me montre son visage / Un lieu obscur / Un ciel déteint [Pierre Reverdy].


    Univers :
     Sel des larmes venues aux yeux stupéfaits
     mues par la force d’un regard entier
     élan qui ne souffre aucun rempart

     Œil fier
     proclamant l’univers
     ayant besoin d’espace

     Ecartez-vous maisons, forêts !
     Madame, Monsieur, s’il-vous-plaît
     Bougez-vous, allons, faites place !

     Ainsi portons-nous au loin
     - au plus loin que d’aussi loin,
     notre regard plein de grâce
    ; tout un monde en un rien de temps.
    - Je regrette les temps où la sève du monde, / L’eau du fleuve, le sang rose des arbres verts / Dans les veines de Pan mettaient un univers ! [Arthur Rimbaud].

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    Miró : Singing Fish

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • substantifs (vw)

    Verbe :
     Dans la nuit primordiale,
     distantes, esseulées
     les idées ont le regard biais
     chacune a son étoile
     brillances inégales
     pâle fantôme
     bang sidéral
     dans cette inanité
     d’un Rêve sans objet ;

     - Je m’ennuie grave, pense Lune, intérieure, brune.
     - Je brûle d’impatience, trépigne une nova sur son quant-à-soi,
     mais je ne sais pour quoi.

     Et toutes de se rapprocher
     (entendez : au sens figuré)
     autour de ce triste penser
     dans un profond silence.

     - Pouf-pouf
     ce-se-ra-toi-qui-par-le-ra-la-pre-mière
     ritourna Le Verbe Oublié
     soudain pris de l’envie de jouer

     Pointant son doigt vers la Terre, il dit :
     - C’est toi qui t’y colles.
     - Qui, moi ?
     - Et oui, voilà, c’est comme ça.
     - Pas d’bol !

     La Terre avait beau faire
     elle n’entendait rien à ce nouveau jeu
     Le Verbe lui caressant les cheveux dit :
     - répète après moi : Je Suis.
     - et puis quoi ?
     - répète…
     - Je Suis !

     Sur la Terre un doux rêveur
     entendit cette rumeur
     il la reprit, en fit un chant
     un hymne, un chœur, une mantra
     une jolie chanson à doigts
     le mode s’empara des hommes
     qui n’eurent de cesse depuis
     de nommer tous et tout ici
     de ci de là et tralala
     maximes, poèmes et blablas
     même ce qui n’existait pas
     ils le nommaient, à la fois
     pour leur propre et joyeux plaisir
     et le besoin d’avoir toujours
     sur la peine, la joie, l’amour
     le temps qu’il fait, le superflu
     quelques choses à dire et même plus.
    ; le seul qui puisse se targuer de n’en pas dire un de trop, puisqu’il est tous les mots.
    - Il s'exaltait et s'avançait comme ébloui / Dans ce monde créé par lui : / Le verbe [Emile Verhaeren].

    Western :
     Après ce plat de spaghetti
     je materais bien un western
     songeait en son palais de Berne
     un parvenu chez les nantis ;
     d’un clic sur sa télécommande
     le paradis à la demande
     bientôt il s’endormit dessus.

     Après la pluie, la pluie encore
     se lamentait à Douarnenez
     rangeant son étal de boucher
     bien marri le vieux matador ;
     quand il eut plié sa roulotte
     il ôta sa paire de bottes
     et quitta la ville pieds nus.

     Après six, le numéro sept
     précisait aux poupées de son
     défilé, de la collection
     le directeur dans sa jaquette ;
     encore un tour et je retrouve
     de vraies beautés, nus dans les douves
     - sur sa patère un par-dessus.

     Après tout, il n’en reste rien
     philosophait le nécromant
     devant le désastre évident
     du corps sans vie entre ses mains ;
     lui remodelant un sourire
     il contemplait son avenir
     et lui trouva bien des vertus

     Un cowboy au paradis
     se promène les pieds nus
     sur l’épaule un par-dessus
     et pour vertu son sourire.
    ; le genre de film qu'on se fait quand on est en mal de chevauchées fantastiques ; ce que l'on regarde à l'ouest sans qu'il s'y passe rien de nouveau, que le coucher du soleil, bientôt.
    - Le Moyen Age est un monde merveilleux, c'est notre western, et en cela il répond à la demande croissante d'évasion et d'exotisme de nos contemporains [Georges Duby].

     

    western-fig.jpg

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • substantifs (xyz)

    [x]

    ...

    [y]

    ...

    Zen :
     Le zen a jeté
     vers le sommet zénithal
     son nez à disette
    ; aspiration orientale pouvant tenir lieu d’inhalation spirituelle.
    - Une seule fleur, une seule pierre - c'est le zen [André Malraux].

    meditation.gif

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  • Les NOMS COMMUNS en poLétique

    Les noms communs
    de l'abécédaire poLétique

    Par communs, le lecteur voudra bien noter le caractère ordinaire des termes poLétiques choisis ; le parti pris étant de les réhabiliter ici dans leur fonction poLétique intrinsèque, quand l’usage courant que l’on en fait s’emploie à nommer les choses en leur état de réalités triviales.

    • ABC
      aujourd'hui - bergeronnette - campagne
    • DEF
      dé - enfance - farce
    • GHI
      gant - heure - ici
    • JKL
      jumelle - kiosque - lune
    • MNO
      maison - nature - oiseau
    • PQR
      peau - quartier - robe
    • STU
      secret - tango - un
    • VW
      viande - wagon
    • XYZ
      xérès - yeux - zoo
    20lettres.jpg

    Avec, par ordre d’apparition providentielle :
    Monsieur Etienne (dit Stéphane) Mallarmé ; Monsieur Charles Dovalle ; Monsieur Louis-Ferdinand Destouches (dit Céline)  ; Monsieur Boris Vian (aussi dit Vernon Sullivan) ; Monsieur Jules Laforgue ; Mademoiselle Violette Leduc ; Monsieur Guillelmus Apollinaris Albertus de Kostrovitzky (dit Guillaume Apollinaire) ; Monsieur Charles Vildrac (aussi dit Robert Barade) ; Messieurs Pierre Dac et Francis Blanche ; Monsieur Maurice Barrès ; Monsieur Max Jacob (aussi dit Morven Le Gaëlique) ; Monsieur Antoine de Saint-Exupéry ; Mademoiselle Cleenewerck de Crayencour (dite Marguerite Yourcenar) ; Monsieur Jules Supervielle ; Monsieur Eugène Ionesco ; Messieurs André Breton & Philippe Soupault ; Monsieur Léo Malet ; Monsieur Claude Roy ; Monsieur Benjamin Péret ; Monsieur François de Malherbe ; Monsieur Jean-Paul Sartre ; Monsieur François Boyer ; Monsieur Robert Marinier ; Madame Marguerite de Valois (dite Reine Margot) ; Monsieur Paul (dit Tristan) Bernard.

     

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    Aussi au sommaire de l’abécédaire poLétique :
    Des substantifs peu ordinaires
    Des adjectifs épithètes
    Des verbes hauts
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  • noms communs (abc)

    Aujourd’hui :
     Ayant rangé l’hier
     et son nid de poussières
     sous le tapis du souvenir
     ceci dit qu’il ignore son avenir
     et lui préfère un songe

     Quel trésor, cela dit
     des deux mains aujourd’hui
     que presser une éponge
     sur une gorge amie

    ; demeure le jour où l’on rencontre celui de sa vie.
    - Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui [Stéphane Mallarmé].

    Bergeronnette :
     C’est l’oiseau méconnu des bavardes amours
     le serin s’évertue à voler au secours
     des amants que l’accent circonflexe
     perturbe à ce moment du texte
     où l’on saisit le mot qui va nous jouer des tours

     Le clavier le connaît pour sa facilité
     quand on y réfléchit, il pourra remplacer
     avec quelque avantage dans l’exécution
     et rehaussant l’hommage dans le trait d’union
     les doux mots d’âme, de rêve, continûment ou pâtisserie

     Je l’emploie quant à moi pour lui dire « je t’aime » aussi.

    ; engin capable de vol stationnaire outre-rhin ; pâtresse femme à la moralité irréprochable.
    - Reprends tes jeux, bergeronnette, / Bergeronnette au vol léger [Charles Dovalle].

    Campagne :
     Églises à genou sous les combles du ciel
     aussi, tristes vaisseaux échoués loin du port
     engoncés dans la boue d’un laborieux cheptel
     allant guidé par de moins vivants que leurs morts
     avec les yeux plissés comme on a la vue basse
     la paupière crayeuse et le regard vitreux
     s’en diffusent lampions enviés par la mélasse
     qui les chantent debout en se rongeant le ventre
     des sorts prescrits, des passions que l’on rentre
     avec le foin, le blé, ce bon pain de misère
     et des mercis bien gras pendus sous la charpente
     qu’on ira décrocher un de ces jours, prochain
     dans la joie d’en finir avec l’ennui de vivre
     (oui, c’est très alexandrin)
    ;
     La campagne était nue et je la titillais
     d’un pas léger, charnu ; l’herbe s’écarquillait
     les pétales, pistils et les tendres épis

     J’allais vers ma compagne allongée, assoupie
     le sein dru sous la brise et le cheveu sauvage
     je n’avais que l’envie de ne pas être sage

     Et tout dans ce regain m’aura donné raison
     quand nous aurons baisé follement la saison
     dans sa paume estivale

    ; sceptre matinal de l’heureux citoyen et croustillant écrin des fromages bien en chère ; terre nourricière abattue sous des coups belliqueux que l’on mène au son du tambour et du pipeau.
    - Moi d'abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j'ai jamais pu la sentir. ... Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c'est à pas y tenir [Céline].

    bergeronnette_citrineSN3.jpg

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