Gant :
Ta main de sable fond dans
ma nuque affable de blanc
cerclée de larmes criant
les hauts faits d'âme
d'antan
Ta main de sable sans gant
de sous la table coule en
morne ressac sanglant
Le grain amer
de cette chair
que je gourmande en lévitant
est l'atmosphère
que je vénère
comme plus aucun Léviathan
Le fondant de ta main de sable !
Le mouvant de ta main de sable !
dédaigne les dessous de table
aspire et absorbe le temps
Ô muse au museau irritable et charmant
demeure un saisissable et long tourment
qu'à l'heur d'être à l'heure adorable où tu prends
ma nuque dans ta main de sable
je retienne pour véritable
la paix d’un toucher se faisant aimable
; accessoire hypocrite quand, cousu de fer blanc, on en couvre d'autorité la pêche de sa main.
- La main (…) rhabilla mon bras avec un long gant suédé, tomba de mon épaule comme un insecte, s’accrocha à l’aisselle [Violette Leduc].
Heure :
Ah l’heur ! Ah l’heur
de n’être pas à l’heure, dites
quand la mort s’invite
; unité de mesure du temps convenue relativement à tout sauf à l’action en cours.
- Vienne la nuit sonne l’heure / les jours s’en vont je demeure [Guillaume Apollinaire].
Ici :
Ailleurs, cet ici quand on y songe à pas d’heure
me rapproche là-bas l’espérance d’y être
et c’est les yeux fermés (ouverts à l’intérieur)
que j’effleure la vague d’un certain peut-être
Je pleure l’ici-bas en faisant ce voyage
avec, à chaque pas, chaque trace laissée
un peu plus de courage dans la destinée
Ici est maintenant une étrange mouvance
où je suis hors de moi le flux des appétences
ruée vers l’horizon qui recule toujours
différant l’arrivée au siège des amours
Je reste ici ou là en quête peu ou prou
d’un ailleurs immobile et qui m’accueillerait
et mon rêve de fou alors l’embrasserait
Et je saurai par tout par où aller
; l'endroit où l'on ne se cherche plus.
- Tu n’es plus ici, tu n’es pas ailleurs [Charles Vildrac].
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tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK