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substantifs

  • Les SUBSTANTIFS PEU ORDINAIRES

    Les substantifs peu ordinaires
    de l'abécédaire poLétique


    Cette série de termes peu ordinaires se distingue de la précédente liste de noms communs en ceci d’abord qu’elle rassemble des mots dont la substance mœlleuse s’éloigne des réalités triviales pour toucher à la conceptualisation des états et des phénomènes qui environnent, ou selon, taraudent la nature humaine. Ensuite, vous noterez comme, dans la liste sommaire ci-dessous, je les ai magnifiés chacun d’une majuscule – effet baroque dont je suis fort peu friand certes, mais non dénué de sens ni de quête d’absolu.

    • ABC
      Autrui - Baiser* - Ciel*
    • DEF
      Drame - Etoile- Folie
    • GHI
      Grâce - Horreur* - Immensité*
    • JKL
      Jour - Kangourou - Livre
    • MNO
      Mystère - Nuit - Ombre
    • PQR
      Présomption - Quête - Rouge
    • STU
      Sort - Temps - Univers
    • VW
      Verbe - Western
    • XYZ
      [x] - [y]- Zen

    Avec, par ordre d’apparition consubstantielle :
    Monsieur Gilles Deleuze ; Monsieur Eugène Emile Paul Grindel (dit Paul Eluard) ; Mademoiselle Thérèse Martin (dite Sainte Thérèse de Lisieux) ; Monsieur Pierre Reverdy ; Monsieur Jules Supervielle ; Monsieur Blaise Cendrars ; Monsieur Albert Samain ; Monsieur Daniel Pennac ; Monsieur Victor Hugo ; Monsieur Alphonse de Lamartine ; Mademoiselle Violette Leduc ; Monsieur Marcel Schwob (aussi dit Jean de Longeville) ; Monsieur Paul-Jean Toulet ; Monsieur Henri Michaux ; Monsieur Alphonse de Lamartine ; Monsieur Alexis Léger (dit Saint-John Perse) ; Monsieur Charles Cros ; Mademoiselle Louise Michel ; Monsieur Jules (ex Ouralphe) Laforgue ; Monsieur Pierre Reverdy ; Monsieur Arthur Rimbaud ; Monsieur Emile Verhaeren ; Monsieur Georges Duby et Monsieur André Malraux.

    * poLèmes précédemment parus sur pavupapri

     

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    Aussi au sommaire de l’abécédaire poLétique :
    Des noms communs
    Des adjectifs épithètes
    Des verbes hauts
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  • substantifs (ghi)

    Grâce :
     Main fredonnant l'herbe frisée
     frissonnants grains de muscadet
     chapelure appelée rosée
     où j'irai déposer mes lèvres
     avant qu'un rêve nous achève
     avant qu'il nous ait emportés
     perles vives dans la buée

     Arrête un peu, dis
     tu me chatouilles !

     Calmes palmes devant l'or brun
     n'en laissant fuir que des rais fins
     persiennes fractures du jour
     soudain quelque ennui vous tracasse
     est-ce l'ouragan qui menace ?
     qu'y puis-je faire ? comment sauver
     le calme charme de vos ourlets ?

     Regarde un peu, voir
     j'ai pas une poussière ?

     Eclats de forge dans l'atmosphère
     brûlant ma gorge dans les enfers
     un chameau passe, il est tout sec
     un toucan délivre son bec
     d'une pastèque
     cependant je cherche à étreindre
     la source au puits qui sait m'éteindre

     T'as pas un peu soif, dis ?
     parce que moi oui

     Plus immobile qu'un caillou
     stoïque tel un fier brisant
     le monde roule sur mon cou
     indifférent
     à l'intérieur le rêve est plein
     de jus, de flamme, de chanson
     et, oui dame, de vos seins ronds

     viens un peu par là, voir
     que je t'embrasse

     hélas, hélas, moment de grâce,
     il est bien tard
     sur le grand écheveau du soir
     j'ai lacé mon tour d'ivoire.
    ; ce naturel de toute beauté, tant qu'il nous semble surnaturel et appelle le toucher ; état contemplatif momentané.
    - Et, près du feu qui meurt, ce sont des Grâces nues, / Des départs de vaisseaux haut voilés dans l'air vif, / L'âpre suc d'un baiser sensuel et pensif, / Et des soleils couchants sur des eaux inconnues [Albert Samain].

    Horreur* :
     Vengeance de l’arbre,
     Le Cru s’y fit de l’ombre
     coulant sang noir des rives sombres
     au pied des joncs malingres
     le déclin d’un verbe annoncé
     se pleure, et son malheur désolé
     se perd en vains sanglots, restes
     dévorés par le marigot céleste
      
     Le front naguère ceint d’ignorance assassine
     pesant, lui fait ployer l’échine
     et Le Cru abattu bave sur sa poitrine
     un psaume, une prière
     à l’abandon du père
     la trahison du frère
     et le brûlant regret de la mère
      
     Là-bas,
     flottant sur l’ici-bas si proche
     la barque d’un passeur fantoche
     attend de relever ses filets
     entre le fleuve et le marais
     mais l’autre couche avec les Parques
     aucun gueux ni aucun monarque
     ne sauraient l’en priver
     jamais, Ô grand jamais
      
     Alors, la nuit qui fit le monde
     abuse les reflets de l’onde
     et n’y tolère pas l’empreinte
     du pied rivé à la solive
     referme son obscure enceinte
     sur la lumière qui salive
     de n’être pas aimée
     de ceux qu’elle a baignés
     ces mêmes ceux qui applaudissent
     le corps du Cru et son supplice,
     la foule aveugle des absents
     dans l’apocalypse du sang

     Le tonneau mis en perce
     à son flanc se déverse
     le rouge a déserté la scène
     et gagné les esprits obscènes ;
     ils viennent s’affranchir
     de l’horreur et du pire
     en s’abreuvant avec délice
     au marigot du sacrifice

     Et dans ce délire incongru
     sauvage et saugrenu
     Le Cru n’en finit plus de pourrir.
    ; quand l’Apocalypse Maintenant a le dernier mot.
    - Toutes les guerres naissent du même axiome : les poubelles ont horreur du vide [Daniel Pennac].

    Immensité* :
     Quand rien ne s'y oppose
     l'immensité des choses
     me saisit par le bras
     me montre une lumière
     tendue par la forêt
     où le rêve n'attend
     que de me dévorer

     N'ayant pas de cailloux
     pas même un bout de pain
     je poursuis le chemin
     les cheveux en désordre
     vers la maison de l'Ogre
     sous le regard meurtri de ma fratrie… -extrait-
    ; étendue à l’infini que c’est pas dieu possible .
    - C'est un indigent sous la bure, / Un vieux front de la pauvreté, / Un haillon dans une masure, / Un esprit dans l'immensité! [Victor Hugo].

    * poLèmes précédemment parus sur pavupapri

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • substantifs (vw)

    Verbe :
     Dans la nuit primordiale,
     distantes, esseulées
     les idées ont le regard biais
     chacune a son étoile
     brillances inégales
     pâle fantôme
     bang sidéral
     dans cette inanité
     d’un Rêve sans objet ;

     - Je m’ennuie grave, pense Lune, intérieure, brune.
     - Je brûle d’impatience, trépigne une nova sur son quant-à-soi,
     mais je ne sais pour quoi.

     Et toutes de se rapprocher
     (entendez : au sens figuré)
     autour de ce triste penser
     dans un profond silence.

     - Pouf-pouf
     ce-se-ra-toi-qui-par-le-ra-la-pre-mière
     ritourna Le Verbe Oublié
     soudain pris de l’envie de jouer

     Pointant son doigt vers la Terre, il dit :
     - C’est toi qui t’y colles.
     - Qui, moi ?
     - Et oui, voilà, c’est comme ça.
     - Pas d’bol !

     La Terre avait beau faire
     elle n’entendait rien à ce nouveau jeu
     Le Verbe lui caressant les cheveux dit :
     - répète après moi : Je Suis.
     - et puis quoi ?
     - répète…
     - Je Suis !

     Sur la Terre un doux rêveur
     entendit cette rumeur
     il la reprit, en fit un chant
     un hymne, un chœur, une mantra
     une jolie chanson à doigts
     le mode s’empara des hommes
     qui n’eurent de cesse depuis
     de nommer tous et tout ici
     de ci de là et tralala
     maximes, poèmes et blablas
     même ce qui n’existait pas
     ils le nommaient, à la fois
     pour leur propre et joyeux plaisir
     et le besoin d’avoir toujours
     sur la peine, la joie, l’amour
     le temps qu’il fait, le superflu
     quelques choses à dire et même plus.
    ; le seul qui puisse se targuer de n’en pas dire un de trop, puisqu’il est tous les mots.
    - Il s'exaltait et s'avançait comme ébloui / Dans ce monde créé par lui : / Le verbe [Emile Verhaeren].

    Western :
     Après ce plat de spaghetti
     je materais bien un western
     songeait en son palais de Berne
     un parvenu chez les nantis ;
     d’un clic sur sa télécommande
     le paradis à la demande
     bientôt il s’endormit dessus.

     Après la pluie, la pluie encore
     se lamentait à Douarnenez
     rangeant son étal de boucher
     bien marri le vieux matador ;
     quand il eut plié sa roulotte
     il ôta sa paire de bottes
     et quitta la ville pieds nus.

     Après six, le numéro sept
     précisait aux poupées de son
     défilé, de la collection
     le directeur dans sa jaquette ;
     encore un tour et je retrouve
     de vraies beautés, nus dans les douves
     - sur sa patère un par-dessus.

     Après tout, il n’en reste rien
     philosophait le nécromant
     devant le désastre évident
     du corps sans vie entre ses mains ;
     lui remodelant un sourire
     il contemplait son avenir
     et lui trouva bien des vertus

     Un cowboy au paradis
     se promène les pieds nus
     sur l’épaule un par-dessus
     et pour vertu son sourire.
    ; le genre de film qu'on se fait quand on est en mal de chevauchées fantastiques ; ce que l'on regarde à l'ouest sans qu'il s'y passe rien de nouveau, que le coucher du soleil, bientôt.
    - Le Moyen Age est un monde merveilleux, c'est notre western, et en cela il répond à la demande croissante d'évasion et d'exotisme de nos contemporains [Georges Duby].

     

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • substantifs (xyz)

    [x]

    ...

    [y]

    ...

    Zen :
     Le zen a jeté
     vers le sommet zénithal
     son nez à disette
    ; aspiration orientale pouvant tenir lieu d’inhalation spirituelle.
    - Une seule fleur, une seule pierre - c'est le zen [André Malraux].

    meditation.gif

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK