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Chapitre VIe - Page 7

  • Rubicon

    Révoquant ton regard - et ta bouche, peut-être ?
    j'arpente la campagne où je respire - enfin !
    marque pause, m'assieds, en caressant du lin
    J'observe le printemps me flatter la fenêtre

    Une profonde essence accueille mon soupir...
    J'entends que je respire et veux vivre - à nouveau !
    une riche pagaille où s'égaillent les maux
    par quelque inadvertance, effeuille l'avenir

    Ben, c'est un lent travail et c'est pas joué d'avance...

    Il peut servir un grain de savoir qu'aux marées
    (s'agissant d'insuffler, sans déboire, un voyage
    depuis la rive écrue jusqu'aux nuées sans âge)
    suffit le va-et-vient... à nous de balancer

    C'est-y ça ?... Mais, attends ! C'est-y ça pour finir ?
    C'est-y ça qui me porte à espérer franchir
    sans gué - pas sans élan ! le fleuve de ta paume
    qui claque dans la mienne avec un bruit bonhomme

    Oublie que je ne t'ai pas dit mon sentiment
    que je reste interdit devant ce Rubicon
    Garde-moi pour mon rire et autres ablutions
    pas trop loin de ton cœur, ni de Borisseu Vian

    Nénufard; né nu... phare ? Empanne à mer étale...
    Trop couru, ton marais, je préfère l'eau forte !
    Un lent fleuve pour dais et l'Etienne à ma porte
    là ! j'aurais mon content d'allusions z'alluviales

     

    tiniak écrit pour,étienne,rubicon,boris vian,alluviales

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Épreuves paralimbiques

    Sur la pierre de Caen, l'or était à pleurer
    quand le ciel, déclinant mon invite, fuyait
    un hiver opiniâtre étalant son glacis
    mêlé de blancs-mangers émiettés en grésil
    pour finir en gelée plus froide qu'un lent deuil
    qui me crispait les doigts et m'aveuglait un œil

    Le printemps se tenait, pourtant, en embuscade
    disant son chapelet de buisson en calade
    bourgeonnant çà et là, j'en sentais les prémisses
    timides, parfumer ses algides esquisses
    mais le froid persistant... et quelques cigarettes
    m'engourdissaient le nez, pis qu'un jus de chaussette !

    Des vents se renvoyaient les orgues sépulcrales
    - aux échos saisissants ! du long sommeil hiémal
    où je ne percevais plus que la plainte sourde
    et résignée du temps affectant mes esgourdes
    (ce fracas silencieux, c'est à n'y rien entendre
    et laisser sa chanson mouronner sous la cendre)

    Voulant pousser la mienne et sa clameur farouche
    je remâchai ma peine et ouvris grand la bouche
    Un relent de brandade envahit mon palais
    et, dans le même instant, je fermais mon clapet
    Moi qui n'ai jamais craint d'exhaler mes courroux
    je m'étonnai soudain de n'y prendre plus goût !

    Puis, j'ai tendu la main vers la seule misère
    qui parle comme moi, mais siège cul à terre
    pour lui raccorder ma pièce d'humanité
    à son tas de chiffons et de journaux papier
    quand - surprise ! un juron jaillit de l'agrégat
    Ben... sans aller au front, ça m'a coûté un bras !

     

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#313

  • pulsations (épiglogue)

    Plus que je ne l'attends, je l'espère
    tel un rêve inassouvi
    l'âme piquée à la boutonnière
    sur la lèvre un autre pli

    Urgence impromptue gonflant ma voile
    j'aspire à ce souffle étrange
    que prodigue sa voix cérébrale
    dans de sublimes échanges

    La prochaine fois qu'elle sourit
    je veux en être, instamment !
    sentir frétiller entre nos cils
    à connaître de nos sangs

    S'il est un jour qui ne prend pas fin
    c'est celui de la rencontre
    car il nous reste au creux de la main
    ce dont nous aurons fait montre

    Ah, qu'enfin j'embrasse une autre cause !
    - eh ! Fantômes sur l'épaule...
    J'en ai fini de prendre la pause...
    Elle est superbe... Elle est drôle !

    Tu vois, mon cœur, tu peux battre encore
    Allons remettre une couche
    sur les façades; à l'Heure En Or
    frapper la craie de son cartouche

    Il bat pour dire : "ne meurs jamais !"
    cet espoir qui me promène
    sur les trottoirs sans ombre à mon pied
    vers la fin... de la semaine ?

    Où loge-t-elle ? Je l'ai compris !
    la sève crue sous l'écorce
    l’œil humide, livrant son esprit
    d'un verbe sûr, sans négoce

    Neuve matière, un aveux discret
    en se confiant se fait jour...
    Mon sentiment patiente et se tait...
    ...compte ses pas dans la cour...

    S'il est inquiet, le bonheur appert
    grave son art à l'eau forte
    (j'ai des pulsations plein le couvert !)
    se presse et frappe... à ma porte ?

     

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    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Bats-toi !!

    Mes lèvres s'animaient sur des hanches fragiles
    en jouant du saxo dans un harmonica
    et puis, ceci, celà, et d'autres tralalas...
    elle est venue, tout droit, vers mon rire imbécile

    Oui, l'heure était magique et le port endormi
    la marée fénéante (ou bien c'était pus tard ?)
    Je lui ai pris la main; elle apprit mon regard
    sur le pavé de Nantes où s'affairait la nuit

    Nil nove sub sole ! Nous savions nos confins :
    le coût d'un peine-à-jouir et le prix de nos larmes
    Il n'aura pas fallu que l'un l'autre on se charme
    tout était dit d'un trait sur un zinc incertain

    ***

    Comment je fus son frère, elle, ma sœur, c'est fou !
    Nous nous sommes sertis autant qu'il est possible
    - deux cœurs énamourés dans un souffle impassible
    et mûs par le même heur de tomber à genou

    Ô fille ! Fière au calme et Soyeuse Jalope !
    Tu m'as rouvert les yeux sur mon envie de vivre
    et je t'ai répondu, chaque jour, par un livre
    et tu m'as rendu larme en écrasant mon clope

    Eh, furie ! Ah, revêche ! Oh, vibrant dévidoir !
    Il pleut sur ta calèche et, sur ton Œuvre au Bleu
    (ma pâte demi-sèche où s'arrimaient tes yeux)
    s'écoulent les tattoos qui savent ton histoire

    Un vent froid est passé; il pesait quelques tonnes...
    Il m'a coupé le souffle et il a pris le tien
    Nantes s'est rabougrie comme peau de chagrin
    Deux sourires vosgiens veillent sur nos personnes

    Regarde, je te vois ! Tu as quitté la foule
    (tu l'avais en horreur, sauf à la chahuter...!)
    fait de moi la demeure où je viens t'embrasser
    en sifflant sur mes doigts un air de Liverpool

    ***
    Bats-toi, mon cœur ! Bats-toi !
    (..."Pas toi, mon cœur... Pas toi !!"...)

    Au-revoir impossible ?
    ...alors, bonjour Encore !!

    Ton nom, c'est mon trésor
    ton sourire ma Bible !!

     

     tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Pour Nickeee (Oh ! L'Appel d'Air)

  • Compliment cavalier (d'œil en deuil)

    La perte en creux
    là, sous nos yeux
    si vivace que le chiendent
    bombe le torse et se défend
    contre le vide
    (affreux tonneau des Danaïdes)
    y fout le feu !
    et fait jaillir
    - éminemment !
    l'obstination du souvenir
    contre l'abandon désastreux

     

    gisant,deuil,Gisant de Marie de Hainaut,mohoho,tiniak

    tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire commis par Cavalier