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carnÂges - Page 8

  • valse, Aurore !

    Quittée la chambrée
    où tu m'as aimée
    où me suis donnée en retour
     
    Sous le ciel d'été
    paré de nuitée
    viens ! allons danser, mon amour
     
    L'insouciance nous appelle
    à pleins poumons
     
    Faisant claquer la bretelle
    et le talon
     
    Je veux m'estourbir encor
    entre tes bras
     
    Demain, vers un autre port
    tu partiras
     
    Quittée la chambrée
    battons le pavé
    allons dépenser notre saoul
     
    Z'avons la nuitée
    pour nous oublier
    rire et chanter comme des fous
     
    Rigodon et ritournelle
    main dans la main
     
    A d'autres la bagatelle
    dont on revient
     
    Fini le temps des soupirs
    Danse plus vite !
     
    L'aube nous fera mourir
    à l'heure dite
     
     

    nicole gérard,Bal du Renouveau

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré du « Bal du Renouveau » de Nicole Gérard
     
     

  • solero

    Sa lèvre ourlée de mousse attend que je l'embrasse
    d'un lent panoramique amoureusement vert
    je goûte avec bonheur cette langue de mer
    qui écarte les doigts de notre terre grasse
     
    Opérante magie d'échos luminescents
    l'orfèvre tragédie du jour contre le soir
    remue sa féérie d'ordres contradictoires
    sur la table servie pour leur assemblement
     
    Là, je prends la mesure au cordeau de mon être
    avec le poumon plein des chansons du métier
    avec le poumon plein de l'envie de crier
    et le cœur au-dessus qui soupire : « peut-être... »
     
    En d'autres lieux-sans-doute avec toi contre moi
    (tellement que tu m'as traversé !)
    à siéger au chevet de tes obscures lois
    j'eusse été le jeu de leur toupet
     
    Rendu à la valeur des souffles généreux
    dans la paresse de leurs dentelles
    fouillant du nez leur sein organique et soyeux
    j'enclenche à nouveau la manivelle
     
    Où que partent les pluies que fourbit le marin
    elles n'ont plus le goût de mes pleurs
    l'Aujourd'hui me suffit; que passe leur chemin
    loin de l'herbeux regain que j'effleure
     
    (De feu, point !
     Et d'entendre son chant délirant encor moins !)

    Laurence Le Masle qu'elle m'a fait !

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • nuit, t'ai (veste et pull)

    Où t’es-tu cachée, dis
    Pépite feue Jaune-Or ?
    As-tu grimpé la rue
    son dos cambré à l’ouest ?
    Je t’ai perdue de vue
    mais j’ai gardé ta veste
    à mon coude, sans pli
    elle respire encore
     
    Le Soir qui m’accompagne
    a le vent douceureux
    Il n’entend rien aux chants
    des pavements frivoles
    où je vais – garnement
    loin de sa vieille école
    mener fière campagne
    chez les noctambuleux
     
    J’emploie les intervalles
    à te chercher, Pépite
    à la carre du jour
    gisant au pied du mur
    dans le moindre alentour
    des porches, des toitures
    et tout l’Ornemental
    des balcons émérites
     
    Mais le Soir – ce fêtard !
    m’est plus accaparant
    Il me saisit l’oreille
    ou par le bout du nez
    m’entraîne dans sa veille
    d’échos en ricochets
    à crisser du regard
    sur la craie mollissant
     
    Ça s’ouvre – sans magie
    tant de lieux sont faits pour !
    ’faut glisser l’étincelle
    en gage à leur entrée
    pour de vertes chandelles
    je t’ai donc oubliée
    l’épaule travestie
    de futiles atours
     
    Je songe avec le Soir
    à de nocturnes chaires
    dans cette orangeraie
    aux juteux abattis
    nous caressons la craie
    déjà bien assouplie
    aux flancs de ses couloirs
    les soupirs éphémères
     
    Car la nuit a surgi
    en son grand apparat
    pour sceller notre sort
    jusque à notre heure dite
    Il n’est plus, là, dehors
    nul port où ne s’invite
    le souffle court, le cri
    d’anonymes combats
     
    Pépite que j’honore
    taisant combien je t’aime
    au plus fort du carnage
    et sans urbanité
    je ne sais plus ton âge
    - ma nuit l’aura figé
    comme le nom des morts
    habite les poèmes
     
    Quelle veste, dis-tu ?
     

    WP_20141014_002.jpg

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#230
    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 0 commentaire
  • ladite

    L'Or ! Elle prenait comme moi,
    le 18h45
    Si elle n'y paraissait pas,
    je m'en consolais sur le zinc
     
    A son passage près de moi
    pour prendre sa place habituelle
    je m'enivrais du gardénia
    pris dans ses tissus coccinelle
     
    Du regard, je comptais les pois
    de sa poitrine à son bas-ventre
    alors, j'inventais quelque loi
    dont nous étions toujours le centre
     
    Ici les champs, là-bas les bois
    qui m'évoquaient des océans
    priant que le charme opérât
    au-delà, je figeais le temps
     
    Taire le sens de mon émoi
    m'inffligeait une sourde peine
    et me rongeait d'anonymat
    depuis le cœur jusqu'à la couenne
     
    Et le voyage finira
    une heure après quelques poussières
    L'Au-Quotidien l'emportera
    quoi que m'en songe, Passagère !
     
     

    tiniak, poésie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 229
  • conduite urbaine

    pvpp_Nicole-G_1pan.JPG

     
    Carnage autorisé dès le prochain détour
    Ouvrez la boîte à gants, Madame a les mains moites
    N'avez-vous pas laissé une évidence à droite ?
    Détournez vos regards de ces copieux contours
    Un chien va traverser, tranquille, votre esprit
    Il peut vous ravager, il est prioritaire
    Tu devais m'annoncer à tes parents, hier
    Elle a tout obstrué, ne parlons plus d'amour
     
    Usez du radiateur avec parcimonie
    Rangez-vous des crayons sur la gauche après elle
    Bingo, c'est le bouchon ! Redépolyez vos ailes
    Attention, ce piéton était dans votre lit
    Ici, prenez à gauche une occasion rêvée
    N'attendez plus ce feu qu'une autre a remporté
    Evitez les trottoirs à vos sens interdits
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : ©Nicole Gérard, "Vibration sur la ville" (détail)