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carnÂges - Page 35

  • pudeur ?

    Pudeur, pudeur... quel visage as-tu donc ?

    celui qui met des fleurs sur un œil amoureux
    celui qu'on voit aux sœurs par-dessous la cornette
    ou l'autre mystérieux d'une trame secrète
    abritée sous le pli d'un maroquin taiseux ?

    Quoi donc ? Un voile encor sur le voile des chairs

    une pénombre close à l'endroit où s'aimer
    un battement de cils assommant la pensée
    une ferme injonction peinte sur la barrière ?

    Qu'es-tu pudeur à mon cœur étrangère ?

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Rire sauvage

    (sangs interdits)

    La poésie qu'on danse,
    qu'on danse,
    qu'on danse,
    condense

    des appétits surgis

    de plus obscures nuits
    que celle où tu es endormie
    belle et nue sur ta couche
    la lippe moins farouche
    et la main que retient
    le bras replié sur ton sein

    Je veille comme l'homme

    aux premiers temps de l'Homme
    car la nuit posée sur ton somme
    en dissimule une autre
    - autrement plus ancienne,
    où je crois entendre la hyène

    Son rire ou davantage

    - un appel au carnage !
    quand le lion s'éloigne et se vautre,
    me rappelle à ce temps
    des messages au vent
    et des breuvages rouge sang

    Je sens que ça transperce

    Je sens qu'il pleut averse
    et que je ne puis contenir
    au puits la nuit venue gémir

    J'en entends les tambours

    approcher dans la cour;
    il résonne dans l'atmosphère
    toute la tension de la chair

    Et ça cogne, ça cogne !

    Ça monte à la castagne
    et ça pousse des grognements;
    j'en suis saisi de tremblements
    et je grogne à mon tour
    quand je t'empoigne le velours

    Et tu cognes, tu cognes...

    le cul pris dans mes pognes;
    la lutte et tout le bataclan
    dans l'implosion des hurlements
    - y roulent les tambours,
    sauvages ris de nos amours

    C'est l'hymne du fondamental

    qui s'empare du monde
    et le livre à ses bacchanales
    sans morgue ni faconde
    C'est des sangs interdits
    le règne d'une nuit
    et moi d'en voir la poésie

    accroupi.jpget vive, et pure, et dense

    la danse,
    la danse,
    la danse !

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • confuse aimant

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    Une main dans la bouche et l’autre au fond du ventre
    la folie délogée d’où l’usage la rentre
    et l’entasse pêle-mêle avec tout (le dégoût,
    les odeurs en suspens, les aiguillons, les flous)
    de l’abandon des rêves,
    lui ravive la sève et la met à genoux
    - l’isolée du regard

    Son histoire est un puits trop sombre pour l’instant ;
    le magma qui l’emplit remonte lentement
    des parois émaillées les fresques narratives,
    absorbe – rigoureuse et vorace salive,
    un jardin… ce visage…
    le geste… et cet hommage aux pompeuses cursives
    qui prête à confusion

    « Ah, non !… Ah, c’est un monde ! Ah bonheur, où es-tu ? »
    s’exclame l’Isolée, hurlant à corps perdu
    « Ah, te voilà !… non, reste… attends encore un peu ! »
    Elle est folle à coup sûr ; la lave dans les yeux
    lui mange les paupières
    s’en réchappent des pleurs de sang libidineux
    jusqu’aux plis de son cou

    Ce puits, c’est un volcan ! Il éructe sa rage
    et jaillit maintenant l’incandescent ravage
    en vrille rougeoyante au feu libérateur
    essaimant alentour ces puissantes ardeurs
    que son être mitraille
    quand l’Isolée défaille et cède à son désir
    de jouir à nouveau.

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Impromptu Littéraire - tiki#73

  • Avide tempête

    Turner.jpg

    Et puis, de l'intérieur, tempête !
    Le regard sous la paume assure mon allure
    - s'il est des aventures à terre,
      même sous les ramures,
      j'aimerai toujours mieux celles vécues en mer
        la baume au cœur s'agite
        vite aller prendre de la gite
        et barrer ce barré plus au près
        Profitant qu'il s'emballe
        bombe le torse, voile !
        Le marin dans les reins par le travers
        Flottaison, l'horizon pris entre les paupières
     
    Le regard sous la paume où la rive rembarde
    un sable qui musarde et l'embrun qui embaume;
    son haleine fantôme étourdit  le crachin
    déliant le matin, moutarde son arôme
    et détrempe mon pain tandis que je m'attarde
     
    Je songe à tes doigts frais sur mon ventre
      attends que je te rentre
      ai le bout au taquet
      et de la bave au rêve
      vent debout sur la grève
    je sais comme tu es, ma sève
     
    Ah, c'est folie que céder à ce songe !
    (mais c'est bon de folir
    d'écoper à l'éponge son petit navire)
     
    Sous la paume m'arrive en plein dans le regard
    de l'ordre et du chaos la lutte intempestive;
    j'en raffute le grain chahutant ma dérive
    - déjà  que je salive à l'idée du festin !
     
    Raffut... rafiot... Rahane !
    À trois coups allongés, tout le mond' sur le pont !
    Mon navire est paré, je reprends la campagne
    et tire des bordées en raillant l'horizon
    et rha et rhan, et hon !

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : William Turner, Tempête en mer.

  • vit de chien

    Mon chien promène
      de vide en vide
      sa queue humide
      sous son ventru

    Il a lancé un mot en l'air
    en a fait tomber une femme
    (je n'en fais pas un drame
    tout juste quelques vers)
    Voilà tout le mystère
    que lui envie mon âme

    Laisse en main, oui,
    mais - Tu m'entendes !
    si c'est lui qui commande
    autant boire le vin
    que répandent les seins
    de Gorgones en sarabande

    Règne canin
    va, suis le train
      de tes folles histoires
      aux plaisirs exutoires
    et souffre que j'aille le mien

    Car s'il est dit que j'ai du chien
    c'est pour la signature
    par quoi je clos mes aventures

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK