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  • Rideau (1)

    Les rideaux du salon bourgeois s’ouvrirent sur une ombre d’un noir profond. Les filles attendaient, retenant leur souffle. Certaines avaient déjà une coupe de champagne à la main que le visiteur inconnu avait fait livrer – trois caisses pour la soirée, et du magnum encore ! Paraîtrait-il seul ou en compagnie, personne n’en savait rien.

    L’ombre frémit.

    Un manteau apparut, tombant sur une botte de fine facture. L’instant était tendu. Il se faisait rare que quelqu’un réservât pour lui seul toute la maison. C’était payé d’avance. Les filles avaient été choisies – toutes n’étaient donc pas là. Manquaient Suzie, Julie, Annabelle et Rita, les plus grosses, quoi. Exception à cette règle, Carmen était du nombre ; sept en tout et pour tout.

    Il y aurait donc Terri, la « flingueuse », Nadja, la jeunette et ses couettes, Catherine, au cheveu moutonnant, Carmen la « mouette rieuse », Luna, la brune au franc parler, Steffi, la « croqueuse de joncs » et Pearl, la rouquine irlandaise.

    Une voix mélodieuse perça depuis l’entrée :

    « Le bonsoir à vous toutes, mesdames » L’inconnu s’avança. Toutes purent mesurer à sa tenue qu’il s’agissait d’un riche personnage – on s’en serait douté à moins. En revanche, l’homme n’avait rien de très remarquable hormis son regard. De stature moyenne, les membres finement musclés, le poil brun et la peau hâlée, il n’avait guère dépassé la trentaine, semblait-il. S’arrêtant entre les pans du rideau, il poursuivit : « Permettez que je me présente. Je suis, pour vous ce soir, le prince Ali Anouar Ibn Nassri. Mais appelez-moi Norbert, je préfère. »

    Toute gainée de cuir noir, Terri fit un pas vers l’homme et lui tendit une coupe de champagne en disant : « Les filles, souhaitons la bienvenue à Norbert ». Levant haut leurs coupes, les filles s’exécutèrent en portant un toast enjoué à l’adresse du visiteur.

    Dans un manège bien rôdé, qui s’empara du manteau, qui indiqua un siège, qui s’approcha en gloussant, tandis que les autres prenaient leur pose favorite.

    Carmen lança à la ronde : « Dites, les filles, et si on commençait par le jeu du poteau rose ? »

    « - Du pot aux roses, s’enquit le visiteur avec un intérêt modéré. De quel genre de roses, pour quel genre de pot s’agit-il ?

    « - Je peux vous l’dire moi, monsieur, dit Nadja qui roulait une couette sur son doigt. Comme l’autre acquiesçait, elle poursuivit : En fait, c’est du poteau rose là-bas qu’on parle. 'oyez ? On s’y met à trois ou quatre, on tourne sur une main et la dernière qui tient le poteau gagne une rose. Avec cette rose, elle choisit son monsieur. Ben, comme vous êtes le seul monsieur ici, elle peut aussi choisir une fille. Après, c’est le monsieur… ben vous donc, de toute façon… c’est vous qui choisissez ce qu’elles doivent faire.

    « - Va pour le poteau rose, si je peux choisir qui d’entre vous y va faire un tour, d’accord ? »

    On applaudit à ce commandement. On repartit à glousser et à pousser des petits cris d’excitation juvénile. Un client qui accepte de jouer dès le départ, ça promet une soirée plutôt festive et bon enfant, en règle générale.

    to be continued soon

  • comptine

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    pas vu! pas pris!

    en 1984 pas plus qu'aujourd'hui

    (ça, des fois que La Catt'

    passerait par ici :

    "le train de maman siffle à 9:53"

    et pour le mien tu as écrit ça)

    déjà en '76,

    quand je rêvais de baise

    - à l'âge ou l'on courait après

    les mousquetaires et leurs ferrets -

    mon petit brin dans sa fournaise

    se dressait devant Milady

    en fredonnant "pas vu, pas pris"

    dans l'intimité de mon lit

    maintenant vous comprenez mieux

    qu'en ce mien été 42

    j'invoque les sixty-fivers

    afin de gagner les faveurs

    des coquines qui passent là

    de VolU à La Storia

    La Storia di Gio'

    c'est mon piccolo specchio

    elle m'en renvoie 24

     (et pas du fahrenheit!)

    quand il fait déjà chaud

    embuscade au clavier

    Gio veut m'assassiner

    avec son décolleté!

    (to be continuer)

     

    [procédé :  pour entrer dans la comptine, laissez-moi un chiffre vous concernant]

    niak niak

    Lien permanent Catégories : Blog 3 commentaires
  • Catt' rit net

    Catt' rit net

    quand je lui dis chaussettes

    elle répond qu'en fait

    ce truc lui prend la tête

    dès que dans sa chambrette

    traînent sur la moquette

    ces ersatz de quéquettes

    de laine et de boulettes

    sans vie

    Catt' rit net

    quand je chante à tue-tête

    qu'elle est mon amulette

    contre les trouble-fête

    d'une seule pirouette

    fait sauter mes lunettes

    d'un mot sur l'internet

    oui fit

    Catt' rit net

    quand on se donne un 'date' 

    une blague en charrette

    suffit à nos risettes

    je vois sa silhouette

    pliée sur sa tablette

    hi hi

    Catt' rit net

    le nez dans sa serviette

    quand, de ses oubliettes

    reviennent en brouette

    les rimes que je jette

    ici

    Catt' rit net 

    comme une clarinette 

    le feu d'une allumette

    un besoin de bluette

    aussi

    Catt' rit net  

    et moi, pour être honnète

    je vis une amourette

    tsi hi

    Catt' rit net

    oui, oui 

    et c'est mieux que bien ainsi

    tiniak (norbert tiniak) 

    © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • âpre est l'orage

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    âpre est l'orage, natyot

    il menace et grimace

    mais ne tourne pas rond

    moi, les pieds dans la flotte

    j'attends l'apparition

    j'attends une vision

    tu y serais entière

    offerte aux éléments

    je te laisserais faire

    poussant des hurlements

    en écho aux éclairs

    et à tes grognements

     

    âpre est l'orage, petiote

    il se fait bien attendre

    les mains dans ta culotte

    j'éprouve par pressions

    de ton mont de piété

    les circonvolutions

    et toi, tu fais la fière

    ajoutes à mon tourment

    ayant seulement l'air

    de n'y goûter vraiment

    que dans une atmosphère

    de grands chambardements

     

    âpre est l'orage, crognote

    il s'éloigne déjà

    je range ma capote

    et tu quittes mes bras

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    (ci-dessus : illustration de anne bacheley)

    tiniak (norbert tiniak)

    DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • après l'orage

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    si fraîche après l'orage, ta peau
    raffermie par la pluie
    s'apprête à de nouveaux
    assauts de frénésie
     
    si doux après l'orage, ton poil
    qu'une brise assouplit
    m'offre un bois de santal
    à humer dans tes plis
     
    si fort après l'orage, ton poulx
    espère une accalmie
    mais ne suis pas à l'âge
    des maigres appétits
     
    si lourde après l'orage, ta bouche
    aux lèvres d'organdi
    se pique d'une touche
    d'almandine à la mie
     
    si ferme après l'orage, ton sein
    au tétin qui sourit
    me rappelle combien
    j'aime y téter la vie
     
    ci fait qu'après l'orage, Natty
    j'en redemande aussi

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     tiniak (norbert tiniak)

    DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK