de lourd le temps se mit au beau
c'est alors que j'ouvris les yeux
le ciel de gris devenu bleu
m'invitait dehors à nouveau
les trottoirs miroitant de pluie
jetaient des reflets incertains
où cependant je vis soudain
trotter tes jambes de souris
l'idée me vint de t'emboîter
le pas le long du boulevard
allant de miroir en miroir
poursuivant ta robe échancrée
tu m'entrevis dans la vitrine
d'un regard par-dessus l'épaule
repris le cours Charles De Gaulle
en tortillant du cul, coquine!
le manège était entendu
un garçon suivait une fille
pantalon après bas résille
chemise ouverte et grand dos nu
vinrent la rue puis la ruelle
où tu m'attendais, bras ballants
tu otas lentement tes gants
et t'offris à la bagatelle
nos mains trouvant sous nos habits
les niches de violents plaisirs
nous conjugâmes nos désirs
quand au ciel revenait la pluie
rien n'entâmait plus notre élan
ni le vent, la pluie, ni le froid
nos corps s'animaient sous nos doigts
et dans nos regards pénétrants
la pluie cessa et ce répit
sonna le glas de nos transports
nous désagrégeâmes nos corps
vibrant de tout le plaisir pris
d'un baiser furtif sur mes lèvres
tu m'enjoignis de ne mot dire
je te quittai devant l'Empire
tu remontais la rue de Bèvres
installé sur un strapontin
je ne savais comment défaire
de mon esprit tout le mystère
qui nous avait pris par la main
alors sur l'écran s'étala
en lettres de pleins et déliés
mon générique préféré :
" Une poignée de cattleyas"
je t'ai aimée, le ciel virait
du gris au bleu, du bleu au gris
de retour sur 'pavupapri'
en quelques vers je te gardai
tiniak (norbert tiniak)
© 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK