Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

déambulatoire

  • essuie-âge

    Pas si loin de moi
    le flux de la rue
    maintenant tari
    son ru caillouteux
    recueille la pluie
    où trempent les yeux
    qui ne te voient plus
    comme l'Autre Foi

    Qu'advienne l'été
    j'allonge le pas
    aveuglé de maux
    qui n'ont plus de nom
    lâchant tout de go
    rêves de carton
    ma charette à bras
    hommages morts-nés

    Dans ce lent oubli
    qui n'a plus de faim
    je joins les deux mains
    y loge mon cri

    Puis comme l'enfant
    qui n'a plus de cou
    les mains en avant
    je m'essuie partout

     

    un pavé dans l'amarre

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Sur la butte à Carco

    Passe au vent mollissant une rousse crinière

    Allure, qui te presse ?
    Urgente, l'aventure ?
    Quelque folle allégresse ?
    De plus obscurs desseins t'aspirant vers le vide ?
    Qui, pourquoi... ne retient un instant par la main
    ton unique pâleur couverte d'éphélides ?
    S'il en était besoin...

    La chaussure est là, seule et baille au caniveau

    Triste objet singulier
    Flasque peau de chagrin
    Gis-tu là, délaissée ?
    Affranchie d'une gémellité trop pesante
    as-tu pris ce parti de façon volontaire ?
    Pour changer de sujet ? de lacet ? de détente ?
    D'une, je n'ai que faire...

    Diffus un lampadaire éclaire le pavé

    Montres-tu le chemin ?
    Et lequel, après tout :
    à rebours ou destin ?
    À quoi joue le brouillard folâtrant à tes jupes ?
    À masquer l'embusquée sous son trouble manteau
    que je saigne mon sang à son contrat de dupes ?
    Que n'ai-je de stylo...

    Arrête, mon cerveau
    Taisez-vous mes pensées
    Laissez-moi promener sur la butte à Carco
    mon petit chien mauvais parmi les saligauds !

     

    carné volé

    tiniak - Ruades © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#101

    (hommage à Francis Carco)

     

  • mécanique ? huis l'est !

    rouages.jpgEn mode automatique
    le Roi de la Bernique
    rentre les pieds au chaud
    sac à vin sur le dos
    à la main une canne
    affectant un air crâne
    le front ceint d'un chapeau
    vogue sur un vers d'O.
    dans la gorge, ce cri sauvage :
    « À cul, l'hypocrisie ! J'en rage »
    mais il chante :
    « À moi ! À moi, orgues atlantes !
      Je signe sur le fleuve
      les alarmes pour preuve
      que le monde réel
      se saoule de sempiternel
      quand la vérité sourd
      de bien improbables amours »
      se faisant, jette à l'eau
      une poignée de sable
      s'assied, puis s'interroge
      en termes plus aimables...

    Où est le temps de rire ?
    Quel est le sang des pleurs ?
    Et comment se le dire
    sans heurts ?
    L'océan vient buter sur les rochers hors d'âge
    (et personne jamais pour en faire un fromage)
    Les mouettes s'en amusent
    Les moules s'y agrègent
    et de sirènes muses les arpèges
    y ricochent
    mais des majorités d'arguer de l'Allons Donc
    de juger « c'est abscons,
    imbécile, fantoche, obscur à la raison »
    préférant leurs tiroirs
    où ranger, séparés, le paraître et l'avoir
    le duvet marital
    et certaine idée préconçue
    du bon, du vrai, du mal
    et du Bien Entendu

    « En matière de ritournelle,
      c'est la paille et la poutre !
    s'échauffe le J'en Foutre,
      à vous statufier des Cybèle
      pour leur coller des queues de loutre !
      Allez y démêler l'outrage...
      J'ai mieux à faire ; en outre,
      m'attend au coin quelque carnage
    - des plus précieux, et d'importance !
      de ceux que nous offrent la danse
      à sa façon, millimétrée,
      d'être à l'art de tout dépenser »

    Mais la plus sotte mécanique
    observant sa propre métrique
    parvient toujours à ce palier
    quand le verbe et le pas s'arrêtent
    sur le seuil où, finie la fête
    la tête lourde dodeline
    la gouaille range sa cuisine
    et la main va tourner la clé
    des habitudes retrouvées.

    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#99