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En-cas

Je marchais, sans savoir, peut-être vers la trêve
avec, au cou, l'histoire affamée de mes songes
arrimée au foyer d'un vilain cauchemar
comme une pâle sève en manière de longe

À me rogner les doigts comme on suce une fève
je rameutais mes noms perdus sur les trottoirs
L'humidité gorgeant mes semelles d'éponge
l'aurore, à belles dents, moquait mes à-valoirs

Eh toi, l'Œil sanguinaire ! À l'heure où tu te lèves
tu restes si poreux qu'un massif corallien
Aussi calamiteux qu'un inique avatar
tu n'es que fol espoir et volage dessein

Moi, ça va; sache-le ! Je m'invente mon rêve
avec l'esprit ouvert aux sporadiques joies
sur la terre où la truffe et l'odorante oronge
ne promettent jamais qu'en faire un mets de choix

Car j'ai faim de parfums à la caresse brève
mais au goût délicieux, au durable nectar
dont la saveur demeure à la lèvre et prolonge
de sensations passées l'intime reposoir

oronge

 

tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#180

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