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paVupApRi - Page 56

  • Mot, daughter

    Quant à marcher tel un vil animal sans nom
    sur le sol dur et froid de la seule raison
    nul bonheur en mire
    nul horizon
    qu'un vaste sol
    où pister sa trace, Ma Folle
    à quoi bon ?
     
    Quant à prier le cœur malade d'être sûr
    de voguer loin des vagues aventures
    un bonheur fragile
    va sans futur
    son aujourd'hui
    au pas s'inventant sa partie
    quoi de mûr ?
     
    Marcher dans tes pas, Mon Enfant ?
    Ma Poucette ?
    Tenir tête
    à d'amples festins liquescents ?
     
    Prier le prochain météore ?
    D'un seul cri :
    Aujourd'hui !
    au Machiniste du décor ?
     
    Périssons avec élégance
    Sachons taire notre saumure
    Goûtons plutôt la confiture
    des infimes exubérances
    qui nous lient
    et que trempent nos yeux coquins
    au flux incertain de la vie
     
    Complices !
     
     

    alice

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • nuit, t'ai (veste et pull)

    Où t’es-tu cachée, dis
    Pépite feue Jaune-Or ?
    As-tu grimpé la rue
    son dos cambré à l’ouest ?
    Je t’ai perdue de vue
    mais j’ai gardé ta veste
    à mon coude, sans pli
    elle respire encore
     
    Le Soir qui m’accompagne
    a le vent douceureux
    Il n’entend rien aux chants
    des pavements frivoles
    où je vais – garnement
    loin de sa vieille école
    mener fière campagne
    chez les noctambuleux
     
    J’emploie les intervalles
    à te chercher, Pépite
    à la carre du jour
    gisant au pied du mur
    dans le moindre alentour
    des porches, des toitures
    et tout l’Ornemental
    des balcons émérites
     
    Mais le Soir – ce fêtard !
    m’est plus accaparant
    Il me saisit l’oreille
    ou par le bout du nez
    m’entraîne dans sa veille
    d’échos en ricochets
    à crisser du regard
    sur la craie mollissant
     
    Ça s’ouvre – sans magie
    tant de lieux sont faits pour !
    ’faut glisser l’étincelle
    en gage à leur entrée
    pour de vertes chandelles
    je t’ai donc oubliée
    l’épaule travestie
    de futiles atours
     
    Je songe avec le Soir
    à de nocturnes chaires
    dans cette orangeraie
    aux juteux abattis
    nous caressons la craie
    déjà bien assouplie
    aux flancs de ses couloirs
    les soupirs éphémères
     
    Car la nuit a surgi
    en son grand apparat
    pour sceller notre sort
    jusque à notre heure dite
    Il n’est plus, là, dehors
    nul port où ne s’invite
    le souffle court, le cri
    d’anonymes combats
     
    Pépite que j’honore
    taisant combien je t’aime
    au plus fort du carnage
    et sans urbanité
    je ne sais plus ton âge
    - ma nuit l’aura figé
    comme le nom des morts
    habite les poèmes
     
    Quelle veste, dis-tu ?
     

    WP_20141014_002.jpg

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#230
    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 0 commentaire
  • ladite

    L'Or ! Elle prenait comme moi,
    le 18h45
    Si elle n'y paraissait pas,
    je m'en consolais sur le zinc
     
    A son passage près de moi
    pour prendre sa place habituelle
    je m'enivrais du gardénia
    pris dans ses tissus coccinelle
     
    Du regard, je comptais les pois
    de sa poitrine à son bas-ventre
    alors, j'inventais quelque loi
    dont nous étions toujours le centre
     
    Ici les champs, là-bas les bois
    qui m'évoquaient des océans
    priant que le charme opérât
    au-delà, je figeais le temps
     
    Taire le sens de mon émoi
    m'inffligeait une sourde peine
    et me rongeait d'anonymat
    depuis le cœur jusqu'à la couenne
     
    Et le voyage finira
    une heure après quelques poussières
    L'Au-Quotidien l'emportera
    quoi que m'en songe, Passagère !
     
     

    tiniak, poésie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 229
  • Défi solitaire

    Te voici à nouveau, Lente Musique En Marche
    le pas plus grand déjà que le sol qui le porte
    criant babil pour lettre morte
    les yeux fermés, repus du sang de l'Arche
     
    Tu viens, tu viens, sans arriver
    Ton chant pourtant t'a précédée
    caressant le regain qu'abrite le feuillage
    Ta lèvre murmurant ce qui fut mon hommage
     
    Je crois sentir ta main donner la mienne aux lions
    son rire est plein du feu couvant le vent d'hiver
    et tu dis que tu m'aimes
    agitant ton emblème
    devant les arbres morts et leurs petits bourgeons
     
    Un autre millénaire affranchit ta mesure
    bénit ton opéra
    quand je t'ouvre mes bras
    couverts de tes blessures
     
    Ce que je fais ici ? je n'en veux rien savoir !
    Le monde n'y est pas, ni la fleur à cueillir
    ni le repas du soir
    que le songe, à mourir
     
    Le Final, c'est ton chant ! Ta marche, ta victoire !
    Tu viens sans arriver achever notre histoire
    que je n'ai su pleurer sans me battre les flancs
    de ma peau de serpent pliée sur l'écritoire
     
    Mon entier te répond
    il marche de concert
    vers ta promesse entière
    et les bras grand ouverts s'offre à ta finition
     
    Chantons ! Chantons !
    En rythme, à pleins poumons !
    Tu viens sans arriver
    besace en bandoulière
    et le jour éphémère
    n'est pas encore né
     
    Tu connais la musique
    (celle de mes soupirs)
    Je fredonne la tienne
    en mimant le sourire
    qui manque à ta métrique
    et embrasse la mienne
     
    Ne me dis pas merci
    je te lance un défi :
    entends ce requiem !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par la Pavane op.50 de Fauré, 1887 (Quelle année !)
  • pausa ante CCXXX

    Pause(s),david filoqueur, tiniak, poésie malgré tout

    (tiki#228)

    (tiki#229)

    (tikit#230)