Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

paVupApRi - Page 60

  • pierre austère

    PREMIER QUART
     
    Je ne pousserai plus, au soir, la chansonnette
    où persiste pourtant une chère langueur
    Je préfère être assis sur ce croissant, rêveur
    à pêcher des nuées le silence têtu
     
    À mon dernier portail, tirée la chevillette
    j'ai piqué l'Au-Revoir à mes semblables sueurs
    sur un papier mâché où ont séché des fleurs
    car ce qui m'habitait ne me reconnaît plus
     
    Puisque l'absence d'air ici est un régal
    et chaque lunaison, une occasion en or
    de changer au Zodiaque un trajet de Centaure
    qu'irais-je m'empêtrer les pieds dans le tapi ?
     
    J'ai quatre fois vingt ans sur mon disque d'opale
    chaque mois n'est qu'un jour, chaque jour un trésor
    Quand tu lèves le nez, tu n'y vois que ta mort
    moi qui le suis déjà, en ai fait mon logis
     
     
    DEUXIÈME QUART
     
    Lune
    sans L'Une
    affranchis mes sades infortunes
     
    Taire
    cent terres
    conforte mes amours opportunes
     
    Et je crèche là-haut
    avec un sang nouveau
    à pêcher tous les mots qui me viennent
     
    Jamais plus je ne crains
    le jour ni le matin
    ni ma main au regret de la tienne
     
     
    TROISIÈME QUART
     
    Ellipse ! Ellipse ! Ellipse...
    épargne-moi bientôt une prochaine éclipse
     
     
    DERNIER QUART
     
    Jeux sombres
     
     

    Gaëna da Sylva,photographie,sensuelle,nip,seat

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#224
    (exclu' tiki#223, par ici)
    crédit photo : Gaëna da Sylva
     
     

    Lien permanent Catégories : >imPrOmpTus, carnÂges 2 commentaires
  • Longuet, t'es !

    Cet été à n'en plus finir
    tirait des bords sous les balcons
    s'offrant des couchants à languir
    à peu de frais, d'autres frissons
     
    Si cela prolongeait ma peine
    (un mois ferme et à résidence)
    je voyais fondre la semaine
    et laissai faire le silence
     
    Là, s'étiolaient nonchalamment
    la parole douce à l'oreille
    le geste simple et caressant
    le regard fleurant le sommeil
     
    De servitudes volontaires
    en conventionnelles révoltes
    se fatiguait mon solitaire
    indifférent à la récolte
     
    Dehors, ça roussissait un brin
    les verts plastrons de l'avenue
    la montre au poignet citadin
    le cheveu blanc de sa dodue
     
    Dedans - je veux dire, où j'en suis...
    des folies se serraient la pogne
    et s'embrassaient des comédies
    les masques tombées sans vergogne
     
    Et ça me coulait de partout
    - les obstinations estivales !
    je baignais jusqu'au ras du cou
    dans l'air trop trop sentimental
     
    Alors, j'ai refermé le soir
    sur sa tenace mélodie
    pour me tourner vers le couloir
    de mon solitaire interdit
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • pfuit !

    Un bon peu d'air court sur le cuir
    rives d'hier, l'âme respire
    et de reflets en longs échos
    sait s'attacher à ce que vaut
    (tandis qu'au loin se vautre l'or)
    le souffle qui dit "je t'adore"
     
    La fenêtre n'a rien fermé
    ni des allées ni des venues
    de mon rêve aussi continu
    qu'un regard et son échappée
     
    Qu'il fait bon ne plus se mouvoir
    qu'entre le blanc, le gris, le noir
    et la texture
    contrastée de leurs fantastiques ouvertures
     
    Qui saura jamais la chanson
    que frissonnait la haie, alors
    (quand rougissait l'or au-dehors)
    - ou le feutre de tes chaussons ?
     
    Approche ! Approche, épaule amie
    ton gentil soir
    qu'entre le blanc, le gris, le noir
    s'embrasent nos purs appétits
     
     
     

    Jean-Pierre Bouyge

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour une vision de mon Ami De Toujours
    crédit photo : Jean-Pierre BOUYGE.
  • Chut !

    Silence, distance anonyme
    où lumière danse et s'abîme
    quelles paix, quelles trahisons
    ne dis-tu jamais en ton nom ?
     
    Silence, obscure discipline
    capable de joies assassines
    et des plus savoureux mourrons
    quelle est cette perle à ton front ?
     
    Nulle réponse, est-ce là fin ?
     
    La main dans l'étrangère main...
    Le regard enjambant le pont...
    L'ouvrage et son lâche abandon..
    Le mot fermé devant le point...
     
    Silence envahi du cri sourd
    des trop persistantes amours
    ton atmosphère est saturée
    d'infertiles succès d'années
     
    Mais, silence, douce habitude
    ouverte à tant de latitudes
    et propice à la résilience
    offre-moi ton bras, que je danse !
     
    Un écho vibre, est-ce la faim ?
     
    La main dans la nouvelle main...
    Le regard épousant le fond...
    L'œuvre sublime du pardon...
    La parole naissant à point...
     
    Silence habité de sourire
    d'envie de pleurer ou de dire
    arme le cran de mon vacarme
    et souffle sur ma joue la larme
     
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
  • Cloche et tons

    Et ding ! Et dong ! Ah, ces clochers...
    Ils se répandent de l'oint en l'oin
    à la venue de la nuitée
    rapatriant tous les quotidiens
     
    Ça va dracher ! C'est pour ce soir
    Notre Bonne Craie fait grise mine
    Tous les ballets, dans les couloirs
    convergent à l'appel des cuisines
     
    Bonjour chez vous, et bien des choses
    à votre dame et son sacerdoce
    Refermés les boutons de rose
    après les grilles sur les négoces
     
    C'est le grand bal de la soirée
    aux chorégraphies très domestiques
    Comment effacer la journée ?
    Voyez ces postures amnésiques !
     
    C'est-y pour vous, ce festival
    de commodités a priori ?
    N'y céderai pas mon cheval
    pas plus mes songes ni leur folie !
     
    Aussi, je suis dehors encore
    à m'embarquer "...avec elle au cœur.."
    à chevaucher des météores
    à rehausser mon fleuve de fleurs
     
    À mitrailler de ricochets
    cette surface, enfin seul et lisse
    brouillant de l'Une les reflets
    le nez marron comme j'ai la cuisse
     
    Voici la pluie, comme promis
    Je me réfugie sous des baleines
    Je leur soumets la mélodie
    que m'inspire à main gauche la plaine
     
    Clochers éteints, jusqu'au matin
    je puis savourer la nuit orange
    martelant d'un pied citadin
    le chemin dont je salue les anges
    et m'en retourne
    la carne à l'endroit où mon rêve séjourne
     
     

    Laurence Le Masle,cloche

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK