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paVupApRi - Page 55

  • solero

    Sa lèvre ourlée de mousse attend que je l'embrasse
    d'un lent panoramique amoureusement vert
    je goûte avec bonheur cette langue de mer
    qui écarte les doigts de notre terre grasse
     
    Opérante magie d'échos luminescents
    l'orfèvre tragédie du jour contre le soir
    remue sa féérie d'ordres contradictoires
    sur la table servie pour leur assemblement
     
    Là, je prends la mesure au cordeau de mon être
    avec le poumon plein des chansons du métier
    avec le poumon plein de l'envie de crier
    et le cœur au-dessus qui soupire : « peut-être... »
     
    En d'autres lieux-sans-doute avec toi contre moi
    (tellement que tu m'as traversé !)
    à siéger au chevet de tes obscures lois
    j'eusse été le jeu de leur toupet
     
    Rendu à la valeur des souffles généreux
    dans la paresse de leurs dentelles
    fouillant du nez leur sein organique et soyeux
    j'enclenche à nouveau la manivelle
     
    Où que partent les pluies que fourbit le marin
    elles n'ont plus le goût de mes pleurs
    l'Aujourd'hui me suffit; que passe leur chemin
    loin de l'herbeux regain que j'effleure
     
    (De feu, point !
     Et d'entendre son chant délirant encor moins !)

    Laurence Le Masle qu'elle m'a fait !

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Reste haut du cœur, eh ! dame

    Tous les soirs confondus dans le même porridge
    et la cuisson de l'âme à couver à feu doux
    Un magma de folies clapote là-dessous
    À l'affût, au-dessus, l'œil et son doigt de Kirsch
    La faim qui me taraude
    a piqué mon entier de fines électrodes
     
    Touille, touille-la, Cuiller
    Sauce à la crème d'hiers
    Même lit, même liaison
    Sourires z'et trahison
     
    Mes convives sont las de la curée du jour
    En hôte attentionné, je les mène au dortoir
    À chacun Son Duvet (sa chacune), et bonsoir !
    Je sirote à présent l'Orange de la cour
    dans la nuit qui me coiffe
    et m'en avait gardé quelques brocs pour la soif
     
    Lève, lève, Main Fidèle
    pleine coulpe vers Cybèle
    Même lie, même élection
    Délires z'et compassions
     
    Les matins résolus à saupoudrer le sol
    réprouvent ta venue tardive à mon chevet
    pompent à sa rigole un vilain Moi de mai
    et n'osent espérer t'y voir à bonne école
    puisque tu y versas
    la fatale ciguë qui me désagrégea
     
    Verse, verse-la Ta Soupe
    Traîne ailleurs ton sein, ta croupe
    Mêmes dits, mêmes chansons
    Soupirs z'et contrefaçon
     
    Des miettes rescapées
    la dernière gobée
    d'Elle, et son vœu d'Être Inoubliable
     
    Le goût aura passé
    par un autre fumet
    dans le bonheur de dresser la table
     
    Que l'âme reste au rang où la place le cœur
    et le cœur y demeure entier se restaurant
     

    poésie,restaurant,lol mais patent

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
  • caisse, hier

    Le cœur a sa fenêtre ouverte
    La forêt bien rangée devant brûle tout son flanc droit
    Ça va chauffer plus fort à présent, sous les toits
    que, sur le bout des doigts, ont repris les décomptes
    des passagères hontes
    et des gentils émois
    quand, depuis l’occident un vent court à sa perte
     
    Ou c’est peut-être moi qui me fais à l’idée
    que le jour a passé sans que je ne le vois
    nichée toi, niché moi
    dans quelque dé à coudre
    avec nos grains à moudre – et de concert, encore !
    jusqu’au délit des corps dans le content des chairs
     
    Mais – je ne rêve pas…
    cela fait bien longtemps que tu n’es plus personne
    que je n’ai que dix doigts
    pour joindre mes deux bras
    et que je m’époumone à maudire l’automne
    quand l’hiver est bien là, en bas, rue Salomone
     
    Ou alors quoi ? Courir ?
    Bondir, là ! sur tes pas qui se sont effacés
    depuis quelques années vers un autre Agadir
    sa paire de saphirs et son autre patois ?
    Puisque je les entends toujours dans l’escalier
     
    Je ferme la fenêtre
    La forêt peut brûler, je m’habille de fleuve !
    Qu’est-ce… j’allais chercher
    …en traversant la pièce où tu restes cachée
    dans ta dernière épreuve ?
    Pour que je m’en émeuve, tout l’être !
     
    Ça, qui me le dira ?
     

    poésie lubrifiante,lol y tasse, dé à coudre

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 232 
  • Larme à gauche

    La nouvelle est tombée à mes pieds comme un soir
    Elle avait tout pour plaire; elle a fané d’un coup
    si vite qu’un Honneur au bras de son Epoux
    et le regard noyé dans deux obscures moires
     
    N’osant plus faire un pas, j’étais pour m’accroupir
    la prendre, l’embrasser, la réchauffer peut-être
    après l’avoir portée au bord de ma fenêtre
    lui disant : « Je t’attends. Je reste là. Respire… »
     
    Mais ce qu’il me fallut pour lui tendre la main
    (le geste délicat, précieux en quelque sorte)
    le vent aura séché sa larme, Lettre Morte
    et me soufflait déjà de suivre mon chemin
     

    street sodade

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
     
     
  • Mai disant

    Tout a pris faim il y a dix ans et quelques jours
    Donc, j'ai dix ans
    dès à présent
    et je viens de vivre une sacrée journée-four !
     
    J'ai découvert à l'aurore un soleil violé
    par l'haleine d'un vieux marin chargée de mousse
    déjà la journée courait, la mort à ses trousses
    son élan pris depuis mon petit-déjeuner
     
    Les huis libéraient leurs effluves quotidiens
    charriant les bruits de la comédie laborieuse
    le sang perdu coulant de ses mains oublieuses
    quand, sur son paillasson, j'enjambais mon vieux chien
     
    J'ai recueilli un vol de mouettes, quai Vendeuvre
    passé la main au ventre gris de son Vieux Port
    payé d'une plume nouvelle pour mon sort
    un franc sourire au long empire à la manœuvre
     
    L'heure avait les cheveux plus courts
    Je t'ai reconnue sans maudire
    Quel heur célébrait l'alentour ?
    Un mystère de mai n'y voulait pas suffire !
     
    J'ai parcouru la ville à genoux, haut le front
    dans la poche une main prête à sortir mon soûl
    dans l'autre ce mouchoir qui ne me dit pas où
    et la semelle offerte à de soyeux marrons
     
    Le vent marin jouait des gammes peu bourgeoises
    sur d'antiques matins perclus de vérité
    L'après-midi faisait des bonds désordonnés
    craignant l'inimitié verte que l'On dégoise
     
    J'ai abouché le flanc d'une triste panthère
    avec le sentiment de lui mordre bien plus
    Comment s'en consoler puisqu'elle m'a dit "Tu.." ?
    Moi, triste Gagne-Pain de ses maigres affaires !
     
    L'heure avait les cheveux plus longs
    J'y mêlais mes doigts fatigués
    J'avais du mal à respirer
    Dans le mai blet, me faisais l'effet d'un goujon !
     
    J'ai embrassé le pli de la nuit approchant
    sa robe sur les toits du monde grabataire
    criant les noms perdus de mes Trop Être chers
    et ne pouvant rien faire autre que les aimant
     
    Le tableau s'est conclu sur un carnage veule
    avec les mains fouillant cette peau infertile
    où je peine à trouver la ferveur érectile
    d'une journée passée sans que mon âme feule
     

    walk don't walk

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki# 231