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orne mental

  • feutre mou (Orne mental)

    Feutre, ce livre clos

    tient sur ma tête bée

    En réchappe des mots

    la dernière fournée

    Un étang s'apaisant

                filmé au plain de l'eau

    Trouve le coin charmant

                à cette page

    Rognure de pain blanc

                relevant de l'ego

    Et l'heur, et l'âge

     

    M'être, dans cet instant

                plus chargé qu'un graphème

    Offre à mon jugement

                aux réactions sans schèmes

    Un fol écho :

    « Viens jeter, bête à cornes !
    ton livre aux plis de l'eau sale de l'Orne »
     


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    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#266

     

  • limonade cænnaise

    Lèvre boudeuse, l'œil mauvais
    passe le soir à la fenêtre
    fait semblant de m'y reconnaître
    et puis, de tout son long s'étale
    sur les murs bourgeois de craie pâle
    et leurs volets
    derrière quoi le quotidien se renfermait
     
    Je sors un doigt, un bras, la tête
    Allons, faisons notre marché !
    Habillons-nous d'un air de fête
    au parapluie circonstancié
     
    (je parle à qui ? je suis seul, oh !
    …en compagnie de mon cerveau, quand même)
    C'est bon, je vais battre pavé, voir si Caen m'aime
     
    La rue, déjà, est bien en place
    J'y salue quelques pensionnaires
    aux Bon Soins de la Caponière
    aux médecines appuyées
    - ces guerres lasses !
      ces À-Quoi-Bon clamant "La Vie est dégueulasse" !
     
    D'autres gosiers, à l’Antirouille
    vident leur sac - vides, leurs fouilles...
    (l’épisode m'est bien connu
     mais, pour ce soir, j'ai d'autres buts)
     
    Libre parvis de Saint-Sauveur
    ta face crayeuse rougit
    (de loger tant d'hypocrisies ?)
    quand sonne l'heure à Saint-Etienne
    au carillon - le pénultième !
    monte l'odeur
    qui manquait au parfum chargé de mon humeur
     
    Ça me gratte, ces bottes rouges !
    et la couleur (trop à la mode !)
    des cheveux fuyant leur exode
     
    Mais au château, plus rien ne bouge
    ni la pierre que j'aime tant
    ni le persistant sentiment
    que l'abandon baille ses bouges
     
    Et ça me reprend, les fourmis
    de cette insistante mémoire 
    qui me fait chercher dans le soir
    l'amour qui m’a tout rabougri
    et qui mange
    à la sobre tablée où nul ne le dérange
     
    J'avance vers la seule preuve
    attachée toujours à ces mots
    dont je flatte le marigot
    (je parle du plus petit fleuve)
    et je l'orne
    « À vaut l’eau ! »
    de mon violent désir de miel sans borne
     
    Un chant vaudou chauffe à l'oreille
    J'arrive bientôt sur le port
    Tiens, la Tour Leroy se réveille
    au cri des mouettes sans trésor....
     
    Et te voici, mon rêve lent
    lâchant ta course vers la baie
    ‘A thrill a day, keeps the chill away!’
    J'avoue n'être pas cet amant
    gentil, placide
    triste servant de caresse livide
     
    Ah mais fourmis, vous revoilà !
    Et la nuit a rongé le soir !
    Buvons à nos conglomérats
    puisque tout se noue dans le noir
     
    Tout se noue : les voisins fantômes
    les trahisons qui se renient
    les serrements du jeu de paumes
    et les fraternels appétits...
     
    Voici le fleuve et son autel
     
    J'y suis tant de fois descendu
    la même intention retenue
    prête à jeter son apostrophe
    dans cette calme catastrophe
    - il n'est pas dit que l'on m'y rendra plus...
     
    Ici finit la promenade
    à la bordure des histoires
    à célébrer la fin du soir
    en jaugeant une limonade
    - forte! merci…
    en allusions mêlées de gris souris
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK