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paVupApRi - Page 182

  • lettres mortes

    1049350325.jpgNe pas l’ouvrir et tout savoir

    de ce pli sur mon écritoire ;

    déjà suffise à mon bonheur

    d’en percevoir la douce odeur

     

    Ah, l’être ! …l’être que contient

    cette enveloppe qui me vient

    d’un ailleurs aussi véritable

    que des pensées les plus aimables

     

    tant attendues, tant espérées

    pour encore un temps cachetées

    tout au plaisir de différer

    le plaisir d’en lire le trait

    à s’ensuivre

     

    Ne pas l’ouvrir – pas maintenant !

    Savourer cet ajournement

    plus intense que la venue

    du cadeau qu’on a tant voulu

     

    Ah, lettre ! … lettre, jour de fête !

    J’ai cette griserie en tête

    où se mêlent tous les refrains

    des « je te veux », des « allez, viens »

     

    Et ça bourdonne des printemps

    les vivaces débordements

    qui portent l’âme à s’émouvoir

    d’un rais lumineux sous le soir

    et m’enivrent

     

    Ne pas l’ouvrir qu’avec les yeux

    et respirer encore un peu

    de sa lointaine provenance

    la fine et précieuse éloquence

     

    Ah ! l’être (lettre), c’est magie !

    C’est commencer où tout finit

    signé le dernier caractère

    dans les mains du destinataire

     

    C’est l’envol des félicités

    allant sous l’aile repliée

    porter à l’autre en quelques pages

    Delaporte_Salmigondis.jpgle plus intime des messages

    comme un livre

     

    Ne pas l’ouvrir – comme toujours,

    la joindre à tes lettres d’amour

    que jamais le rêve n’en sorte…

    Oh, magnifiques

    Oh, rhétoriques lettres mortes

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 60

    illustration (ci-dessus) : Janine Delaporte.

  • Les brillantes

    Cl-SAUZET_La-ronde.jpg

    Si méritoires, belles et bonnes
    âmes d'un soir au Tout-Venant
    comme vos brillances m'étonnent
    incidemment

    Furtives, mignonnes - vraiment !
    qui me vont à l'œil célébrant
    plus que votre port d'Antigone
    votre allant

    C'est du théâtre à ciel ouvert
    tout le ballet des chevelures
    rémanences d'antiques mers
    et d'aventures

    Vous n'êtes pas de ces dragonnes
    promptes à jeter l'anathème
    sur  l'économie d'un "je t'aime"
    quand cette invite vous friponne

    Mais vous ne serez pas moins fières
    ni moins farouches à défendre
    les beautés auxquelles prétendre
    au cœur même d'un éphémère
    assentiment

    Dès lors, c'est trésor de vous voir
    blancheurs éclatant sous le noir
    écrin de  vos savantes nippes
    rehaussant votre prune lippe
    afficher votre mésespoir

    Et si je vous préfère brunes
    c'est pour opposer à la lune
    et sa fadeur sempiternelle
    la surprise de vos prunelles

    Brillez ! Brillez, les festivales !
    Foin des torpeurs sentimentales !
    La vie est courte... adieu, les anges !
    Dame ! votre âme me démange
    Grattez-moi là...

    Et qu'aucun ciel ne se dérange
    ...plus bas
    ...plus bas

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration: La Ronde, Claude Sauzet.

  • Pour un duo de fleurs...

    Berthe-Morisot-été1879.jpg

    Pour un duo de fleurs sur une barcarolle
    je soufflerai mon cœur ta peine et son ivresse
    sur la peau de ce gant comme un autre à confesse
    implore du divin le pardon qui récole

    J'aurai cette langueur tant pleine d'affection
    que toutes mes passions s'y mêlent et s'y meuvent
    afin que par ces yeux mes yeux mis à l'épreuve
    dès le premier regard en reflètent le fond

    Muette et cependant, ayant beaucoup à dire
    je ferai d'un soupir toute mon éloquence
    à plaider le plaisir d'une nouvelle danse
    conviant à mon bras ta paume, sans frémir

    Et ce sera musique et fête aux alentours
    entrant en résonance avec notre intérieur
    et si brûlant désir que ce sera bonheur
    d'être toute à conduire et mener ce velours

    duo_NB.jpgSur une barcarolle
    Pour un duo de fleurs

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration (en-tête) :
    Berthe Morisot, 1879.

  • passes

    Où passe
      tout et tout ce que j'en oublie

    s'entassent
      les mots que je n'aurai pas dits
      et ceux que je n'aurais pas dû
      l'autre que je n'avais pas vue
      et dont je me croyais épris
      ainsi
      des chairs dont je m'étais saisi
      le nom que je n'ai jamais su

    hélas !
      faut-il que l'on soit dégueulasse,
      ma vie ?

    Cagasse !
      quand au bout de la nuit du bout de mes godasses
      luit, s'enfile ou passe
      au puits chéri des "pile ou face"
      mon prochain hallali

    Mélasse
      en cuillerée de fruits confits
      tous mes réveils inassouvis
      tartinent, pugnaces
      leurs chapelets de guerres lasses
      pétries
      d' « il eût fallu que tu capitulasses »

    Et puis j'en passe et j'en oublie
    et ça grossit d'autant la masse
    au fond du puits ;
    j'en ai la carcasse alourdie
    et l'aujourd'hui pris dans la nasse
    où marinent les apathies
    d'hiers que je n'ai pas finis

    Bien le bonjour, miss Upperclass...
      Irons-nous mêler nos ennuis ?
      Voulez-vous palace ou paillasse ?
    - cette nuit !

    ...paire de valets ...brelan d'as ?
    Alors, c'est dit

     

    brelan.jpg

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ragtime

    (an american tale)

    Connais-tu cette histoire
    de la colombe et du petit homme noir ?
    Ils s'étaient rencontrés sur le trottoir
    où les gens passaient sans jamais les voir
    et si leur vie en noir et blanc
    laissait le monde indifférent
    il leur suffisait que les enfants
    les regardent en souriant

    jusqu'au jour
    où un garçon
    les mena par le bras
    dans sa maison

    de ce jour
    tout - l'amour
    et le goût qu'ils eurent
    pour l'aventure,

    devint un bonheur
    de chaque instant
    et ça mettait des fleurs
    dans les yeux des passants

    et c'était nouveau
    c'était rigolo
    même pour les ronchons
    dans leurs chaussons

    Oh, bien sûr...
    certains trouveraient à redire
    d'autres à médire
    qu'importaient ces quelques grincheux
    le parti pris de vivre heureux
    raflait tous les suffrages
    tous les âges
    du jeune au plus vieux :

    La vieille dame et son piano
    n'était plus cette virago
    à qui l'on pensait en tremblotant
    à présent on allait danser
    sur tous les rythmes fous
    qui s'échappaient de sa fenêtre sans volets

    La fille du boucher
    et les chats du quartier
    sur le toit du resto
    tenaient un casino
    et plumaient du banquier voisin
    le fils et ses petits copains qui s'en foutaient

    Et c'est ainsi que rejaillit l'espoir
    d'une colombe, un petit homme noir
    et l'entremise d'un petit garçon
    dont on ne sut jamais les noms

    now you can truly say you've heard
    an american tale
    would you honestly spread it 'round
    and never let it fade in the shade?
    for its magic to work better on and on
    when the skies are grey
    when it all seems wrong
    you could turn it into a lovely song
    for the children to sing along:

    Right from the skies above
    was sent to me this amazing dove
    I was alone and the great big city
    where no one took care nor dared look at me
    is also where I found out
    what in this world this is all about
    Not only angels have wings and fly
    my lovely dove can such as high

     

    1ragtime.jpg

    podcast

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 59