barcarolle
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Barcarolle 2013
De ciels sans fin, les feux miroitent sur les ondesDeux voix seules au monde- enfin, et sans faconde !et disant tout le bien de pouvoir célébrerl'une l'autre, la fin si longtemps espérée :la belle nuit d'amourUn parfum de jasmin ajoute à leur ivressetransporte cette liesseloin des sombres bassessesqu'un nain fomente, à terre, en versant plus de vinqu'il en est nécessaire à l'esprit incertainqui réfute le jourÔ muse ! Ô courtisane ! Où porte votre chœur ?Il est plein d'une ardeurqui n'aura le bonheurà son dernier soupir, que d'être un chant du cygnepuisque le drame attend sa conclusion indigneabsurde et sans retourtiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#202 -
auguste barnum
Une barque feule à deux voix sur le canal
un chant d'amours désespérées, d'un autre siècle
Le ciel, déçu, frotte les toits de son couvercle
pour se gratter des pelures sentimentalesLe cirque bien connu replie son chapiteau
pour le porter ailleurs où manque le spectacle
des petits bonheurs attendus et leur débâcle
qu'applaudiront les rires niais des angelotsLe tout payé du triste solde hebdomadaire
les mains rentreront chatouiller les poches vides
longeant le fleuve mou et sa lente clepsydre
songeant peut-être à d'exotiques dromadairesPlus tard, les yeux compris entre ses deux seins lourds
le regard amorti de strass et de paillettes
Monsieur, dans l'abri sûr de Madame S'en-tête
- ce verrat chevauchant ! lui dira son déboursMoi, l'aube reparue sur le terrain désert
je tirerai des clous du sol, en fredonnant
ma dernière grisaille et me remémorant
le froid que j'ai connu d'avoir aimé, naguèreUne Parque sans voix, un domaine abyssal
qui chantait sa partie - à qui j'ai dit « je t'aime »
et qui n'entendait rien, sur le fleuve bohème
qu'à peine le vent nu, sur ses ridules salesAlors, le rouge né à mes joues ravacholes
je promène le nom que me donne mes filles
et nous irons, ce soir, vibrer aux peccadilles
du grand chapiteau cru aux fantasques écolesEt ce sera bonheur d'avoir, à mes côtés
l'une et l'autre riant, chantant l'hymne sauvage
d'avoir dompté le temps pour le seul avantage
d'être, en l'état, l'amour et l'instant partagéEt le fleuve rigole, et le matin sourit
Deux astres dans les bras, j'ai tiré le rideau
que leurs projets de joie ne soient pas sans écho
mais se créent, à leur tour, une pure magieBon, je n'ai pas su faire - et n'en suis pas moins homme
amoureux, pas peu fier, d'avoir entre les bras
deux galaxies dormant sur mes vieux reliquats
tandis que, par les rues, s'anime le barnumtiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Pour un duo de fleurs...
Pour un duo de fleurs sur une barcarolle
je soufflerai mon cœur ta peine et son ivresse
sur la peau de ce gant comme un autre à confesse
implore du divin le pardon qui récole
J'aurai cette langueur tant pleine d'affection
que toutes mes passions s'y mêlent et s'y meuvent
afin que par ces yeux mes yeux mis à l'épreuve
dès le premier regard en reflètent le fond
Muette et cependant, ayant beaucoup à dire
je ferai d'un soupir toute mon éloquence
à plaider le plaisir d'une nouvelle danse
conviant à mon bras ta paume, sans frémir
Et ce sera musique et fête aux alentours
entrant en résonance avec notre intérieur
et si brûlant désir que ce sera bonheur
d'être toute à conduire et mener ce velours
Sur une barcarolle
Pour un duo de fleurstiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration (en-tête) :
Berthe Morisot, 1879.