chanson
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helios grin
Quoi que tu m'en aies dis, au moment opportunje le sais désormais, c'est vrai, le soleil tourneen avalant le ciel - c'est fou ce qu'il enfourne !et je ne l'ai compris qu'en te lâchant la mainJe dormais dans tes bras, hier au soir encoreabsolue vérité, au regard attachant...Aujourd'hui, l'ombre plate allonge son pas lentsur un cirque saumâtre aux crêts de pâles orsVoici la nuit d'été que je n'attendais plusdéjà grosse d'hiver et n'y laissant rien voirTon nom, que j'ai soufflé sur ce vaste miroirdégoutte sa buée, navrante et froide mueComme foutus les blés à l'orageux mois d'aoûtsans fin de recevoir, mes poèmes dans l'herbeétouffent leur chanson à connaître du verbeet feulent, désolés, que l'air ne soit plus douxDans ta barbe noircie, grimace donc, soleil !Au ciel, s'est ramassée toute une catastropheroulant un graveleux chapelet d'apostrophesaux reproches viciés par un trop long sommeilAinsi, tourne le vent; j'y demeure immobileau pont miraculeux de mon lopin de terreet mon rêve cabré se voulant si habileque sa voile d'étai dans le furieux éthertiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKIllustration : Jean-Pierre BOUYGE, ami de tous jours. -
cardinose
Une fraîcheur à l'est estd'une fraîche heure à lesterLew', est-ce ta venueau petit matinqui déjà m'atteintsur West Avenue ?Une fraîcheur à l'est estde ton odeur à lestercomme je l'ai sueà ton exsudatQue me la suda!Que me la suda!Me répétais-tuqui n'en pouvais plusd'être à tant d'effortTant que le sud euttôt perdu le nordet n'y revint plusJusqu'au lendemainsa fraîche heure à lests -
swing swing
Swing, swing
ai retourné ma carne dure
retournée côté confiture
pour en mâcher le sucre lent
en étaler le sentiment
que tu réclames pour demainSwing, swing
ai mis mon cerveau à l'envers
que mon rêve aille prendre l'air
et laisse le tien pénétrer
le champ libre de mes pensées
que tu investis dès demainSwing, swing
ai retourné mon revolver
sur ma poitrine à ciel ouvert
pour y donner un coût d'éclat
d'un coup de feu sonner le glas
de nos amours sans lendemaintiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Chanson à boire
(des lendemains cadastrophiques)
Souillère ! Souillère !...
Ah, lendemains d'hiers en vrille,
l'assassin cui-cui de vos trilles !
Le marteau de vos clochetons
a l'insistance du bourdon
et ça me gave, ça m'encombre
et me désole comme l'ombre anéantie
cède la place à l'impétueux aujourd'hui
où déjà bruissent
des simagrées le lent ballet qui me met au supplice
aussi mon noir désir
et ses frivoles farandoles à folir
Ah, gambettes industrieuses !
Etiez-vous pas plus généreuses
hier encore
quand nous rendions heureux à la petite mort ?
Ah, mais ces cloches !
Trouvez-vous pas leurs timbres moches
et longs et pleureux et fort niais
quand se sont tus, digueducu, les cabarets ?
Et puis les marches à gravir
(je crèche au Mont des Oliviers)
la clé dans la porte à ouvrir
(aux oubliettes, mes viviers !)
sur le désastre
qui n'échappe pas aux missives du cadastre
Oh, Socratès !
Mange tes gnocchis, c'est l'automne et missa est
Même pas je la déboutonne
Tombe la veste
avant d'aller piquer du nez pour une sieste
oui, matinale
Ai tout brûlé de mon dernier met vespéral
Eh ! ...qui dort dîne !
pour n'être pas passé par la case cantine
Quoi, le travail ?
Il sera temps d'y songer au terme du bail
Sonne Septembre, hier Août
m'en aura donné pour mon soûl
Hé ! Hé !
Hin ! Hin !
...et si l'commerc' va bien
on s'ra encor' souls d'main !
tiniak - Ruades
© 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -
ragtime
(an american tale)
Connais-tu cette histoire
de la colombe et du petit homme noir ?
Ils s'étaient rencontrés sur le trottoir
où les gens passaient sans jamais les voir
et si leur vie en noir et blanc
laissait le monde indifférent
il leur suffisait que les enfants
les regardent en souriant
jusqu'au jour
où un garçon
les mena par le bras
dans sa maison
de ce jour
tout - l'amour
et le goût qu'ils eurent
pour l'aventure,
devint un bonheur
de chaque instant
et ça mettait des fleurs
dans les yeux des passants
et c'était nouveau
c'était rigolo
même pour les ronchons
dans leurs chaussons
Oh, bien sûr...
certains trouveraient à redire
d'autres à médire
qu'importaient ces quelques grincheux
le parti pris de vivre heureux
raflait tous les suffrages
tous les âges
du jeune au plus vieux :
La vieille dame et son piano
n'était plus cette virago
à qui l'on pensait en tremblotant
à présent on allait danser
sur tous les rythmes fous
qui s'échappaient de sa fenêtre sans volets
La fille du boucher
et les chats du quartier
sur le toit du resto
tenaient un casino
et plumaient du banquier voisin
le fils et ses petits copains qui s'en foutaient
Et c'est ainsi que rejaillit l'espoir
d'une colombe, un petit homme noir
et l'entremise d'un petit garçon
dont on ne sut jamais les nomsnow you can truly say you've heard
an american tale
would you honestly spread it 'round
and never let it fade in the shade?
for its magic to work better on and on
when the skies are grey
when it all seems wrong
you could turn it into a lovely song
for the children to sing along:
Right from the skies above
was sent to me this amazing dove
I was alone and the great big city
where no one took care nor dared look at me
is also where I found out
what in this world this is all about
Not only angels have wings and fly
my lovely dove can such as hightiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
impromptu littéraire - tiki# 59