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paVupApRi - Page 180

  • valse océane

    Dans la valse océane où flirtent les embruns
    avec les grains de sable au gré du vent marin
    j'arpente du regard mon rêve sans rivage
    quand de l'onde les gris tous ceux du ciel partagent
    sur cette ligne étale où débutent mes fins

    Et je danse avec eux - tous les troubles de l'air,
    une gigue corsaire échappée de mes yeux
    que j'en ai le vertige et que c'est délicieux
    de sacrifier un peu de mon cœur sur sa tige
    au chant de l'atmosphère et son jeu hasardeux

    Comme on arme un vaisseau d'une bordée de voiles
    sur les cheveux mouillés de Neptune endormi
    en suivant le faisceaux du désastre d'un jour
    je te quitte ma terre au sol endolori
    et lance tous mes vœux sur la piste aux étoiles

    Et le chaos y gagne une fête foraine
    avec son bal musette et ses bois qui nasillent
    les galets font de l'œil aux planètes anciennes
    comme certains garçons savent combien les filles
    aiment sous les façons l'audace des aubaines

    Le grand miroir sans tain de la mer s’encoquine
    embarquant des canots à flanc de goélettes
    qui tirent sur leur jupe avec des cris de mouette
    mais c’est du Rock’n’Roll qui monte des cabines
    tandis que sur le port fatigue le musette

    Et je ferme les yeux puisqu’enfin tu m’embrasses
    et qu’en fermant les yeux je sais d’où je t’enlace
    et nous dansons tous deux sur la piste aux étoiles
    et nos cœurs amoureux bientôt mettrons les voiles
    et nous serons bien loin au réveil de Neptune

    croisiere.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki# 61

  • gris sourire (3)

    T_DRAW01.JPGMes yeux,
    mes yeux... que dire ?

    Il vous revient de gris sourire

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ça crame en ciel

    Oh, comme je vous aime ! oui vous, les Tous En Choeur
    (c'est que j'en ai l'humeur, aussi profitez-en...)
    Je prends tout : rires, pleurs et puis tous les enfants
    vilains qui vous encombrent;
    vous qui êtes du nombre
    - et dans l'ombre affairés,
    de l'Efficace Ardeur à Peiner au Labeur

    Que j'en saigne pour vous
    ...Tout mon sang doux
    et fondant comme beurre

    Laissez venir à moi tous les gentils esclaves
    que j'en essuie la bave au pli de leur menton
    Que des gentils esclaves la sueur au front
    et tous leurs longs chants slaves
    devant les choses graves
    sachent baisser d'un ton
    leurs sanglots de violon parmi les betteraves

    Oh, ça ! j'en ai des attentions... et pour la gloire
    et toutes les mesures conservatoires...
    J'en ai des rituels, des onguents et des baumes
    j'en couve de la paume
    vos stigmates mortels
    qui noircissent les tomes
    et gonflent le cheptel du Livre des Sempiternels

    Que j'enseigne pour vous
    à d'autres fous
    ralliés à l'ombelle :

    Bienheureux les panais, les sureaux, les cerfeuils
    qui font du bien commun, chacun sa fleur une autre
    Ils seront les premiers, passant devant l'épeautre
    le sorgho, le millet
    qui singent tant le blé
    qu'à la fin ils se vautrent
    dans la Morte Saison où pourrissent leurs feuilles

    Les premiers, je vous dis !
    montés depuis le sol jusque dessous le ciel
    pour en masquer, comme pins parasols
    le désastre sacramentel

    Ombelles ! Ombelles !
    Ombilicales floralies,
    ce sera fête au paradis
    où vous accueillerons
    moi, mes frères et nos chansons

    Nous chanterons des "Je vous aime"
    et puis des "Ave paria"
    célèbrerons des renégats
    le magnifique thème
    des Vains Sacrifices Bohèmes

    Mais, c'est bon ! vous y viendrez aussi
    Vous, les convenus Bons Partis
    mais - une Foi n'est pas coutume,
    vous coucherez nus sur l'enclume
    où maître forgeron achève
    de marteler nos rêves, nos rêves !

    Nos rêves, entendez-vous ?!
    Que j'en saigne tout mon sang doux

     

    Племе_парија_brunoSchulz1920.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Bruno Schultz, vers 1920.

    en hommage à "Племе парија"
    "La Tribu des parias", de B. Schultz.

  • lilipolésie

    01NIM-A2.JPGPendant ma cure de sommeil,
    Un autre éveil des aujourd'huis
    En PoLésie !

    A toi, Lili...

     

  • matutinal tango

    L'humidité traîne-savate
    cimente un rang de peupliers
    qui ont bu toute la nuitée
    et n'en peuvent plus de l'eau plate

    Moi, de mon content de houblon
    j'ajoute à l'aube un jaune pisse
    avant que tout ne reverdisse
    dans la grisaille où je me fonds

    É-oh !
     matelots à semell's de crêpe
     tous les chignons sont repartis
     lisser leur jupe au pied du lit
     les yeux remplis de Johnny Depp

    O-é ! O-é !
     C'est pas déjà la fin de tout
     tant que ça tinte au fond des poches
     le patron sera pas si moche;
     il nous paiera son dernier coup
     (avant le nôtre)

    Allez, on chante :
     Cassiopée! Cassiopée !
     courant après le Capricorne
     Prends garde que ton double V
     inopinément ne m'éborgne !

    C'est bon, patron...
     t'as assez vu nos trognes
    Allons, garçons
     dehors serrer nos pognes

    Ah, ça y est ! les oiseaux s'y mettent
    et ça moin'zingue à tout berzingue
    Adieu, mon rade ! adieu, mon zinc !
    L'heure a sonné du mal de tête

    Je passe en mode automatique
    mes pieds connaissent le chemin
    ma tête est aux anges... s'y tient
    conciliabule ésotérique

    Rupture de rythme au Zodiaque
    Fractale parole... Chlac !

    Comment t'appelais-tu, corolle à bout de sein ?
    Tes cris de folle m'allaient bien

    Viens, que je t'attribue la chanson sur mes lèvres
    “She's not the girl who misses much
    ... ambitioning the back of a black car”
    et rêve ta bouche, ce phare !

    Ciel ! ton rouge baiser m'orange
    le fleuve écoule un miel échange avec les lampadaires
    qui rangent les débarcadères

    Sous les maisons bien à leurs places
    les jardinets effacent
    des brumes les dernières traces

    Et des vendredis de poisson
    passent, passent Bir-Hakeim
    passent, passent sous les ponts
    pompons, mitaines... saison !

    Suffise à l'harmonie
    des petits matins en repli
    des cors de nos corps l'hallali

    La la li, la la lère
    et voici le chemin de fer
    en sa réminiscence
    des martyrs de la Résistance

    (Ai-je tout gravi l'escalier
     sans faire de bruit ?
     Je suis déjà couché…
     C'est encore aujourd'hui)

    Ces nuits passées à te chercher où tu ne peux pas être
    (c'est à pas s'en remettre)
    et sans rien à pleurer d'à la fenêtre

    Monet_1891-Rangée de peupliers.jpgC'est tout du petit lait
    quand je songe à ces matinées
    à leur tango

    O-é ! O-é ! matelot…

     

     

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Claude Monet, 1891.