carpe diem
-
Vin de quatre heures…
...et un quart devin.Ovales sans cérémonialsous vos arrondis fémininsdes fatigues matrimonialesourlent un plantureux festinBrigandons une heure estivaleen ce nocturne effarementaux lentes parades astralesimmuables d'égarementSomnifère sentimentalépargne les aviditésque cet appétit cannibalesouhaite mener à satiétéÀ l'organique festivalaucun superflu décorumLa carne seule pour canalse commettre, la femme et l'hommeAh, le bel heur quand l'animalva découvrir la profonde heure(sans être de l'autre l'égal)que de s'en régaler le cœurDemain sera trop matinal...Brisons avant que la journéefige d'un glacis trop banalchaude palme, une nuit d'ététiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKpour un Impromptu Littéraire - tiki#217 -
Les brillantes
Si méritoires, belles et bonnes
âmes d'un soir au Tout-Venant
comme vos brillances m'étonnent
incidemmentFurtives, mignonnes - vraiment !
qui me vont à l'œil célébrant
plus que votre port d'Antigone
votre allantC'est du théâtre à ciel ouvert
tout le ballet des chevelures
rémanences d'antiques mers
et d'aventuresVous n'êtes pas de ces dragonnes
promptes à jeter l'anathème
sur l'économie d'un "je t'aime"
quand cette invite vous friponneMais vous ne serez pas moins fières
ni moins farouches à défendre
les beautés auxquelles prétendre
au cœur même d'un éphémère
assentimentDès lors, c'est trésor de vous voir
blancheurs éclatant sous le noir
écrin de vos savantes nippes
rehaussant votre prune lippe
afficher votre mésespoirEt si je vous préfère brunes
c'est pour opposer à la lune
et sa fadeur sempiternelle
la surprise de vos prunellesBrillez ! Brillez, les festivales !
Foin des torpeurs sentimentales !
La vie est courte... adieu, les anges !
Dame ! votre âme me démange
Grattez-moi là...Et qu'aucun ciel ne se dérange
...plus bas
...plus bastiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration: La Ronde, Claude Sauzet. -
Le Bel Aujourd'hui -2-
MANIFESTODemain n'existe pas, hier est mort
il n'est que l'aujourd'hui, encore, encore
et l'heur fertileLes astres se succèdent aux ciels mouvants
et mendient leur remède au vent, au vent
qui les dessineLe temps est un vertige, ignorons-le
car l'ordre qu'il érige est oublieux
et versatileLa loi est une impasse au front sévère
n'est-il d'autre contrat sur cette terre
que ses rapines ?si je veux t'épouser, je le ferai d'un geste
si je veux t'embrasser, il suffira d'un mot
que le bel aujourd'hui soit le vrai manifeste
et jusqu'au coeur du rêve et jusqu'aux fins du Beau
qu'il est urgent de vivreon pourra discuter, le bel agir est là
parole, belle geste et vision agrégées
dans l'instant qui se fait, plus vif à chaque pas
et plus tendre pour qui aime le contemplerAlors commence la danse nouvelle
et ce regain qui m'ensorcèle
te va si bientiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Gaëna Da Sylva, photographe. -
Le Bel Aujourd'hui -1-
La nuit qu'a fait le bel aujourd'hui
chasse les autres
elle s’étend sur ma vie
elle se vautre
longeant son cours
bordant savamment ses contours
elle fait des vaguesJ’y croise une raie pastenague
et lui rends son large sourire
elle est mouette
(il faut pas le dire)J’ai laissé mon vers sur sa table
j’y reviendrai
je m’en servirai
quand tout sera plus aimableUn requin cause, au loin
discute avec le Petit Chien
c’est discutable et j’en conviens
mais ils refont le monde, alorsEcoutons-les un peu, encore
Le requin dit:
les astres ne me sont guère favorables
Le Petit Chien, lui :
à les entendre, c’est indéniable
allons, il faut passer à tableSur Terre, une cloche sonne
là-bas aussi, il y a maldonneC’est assez de pleurs
C’est assez de heurts
pour l’heureVoici que le bel aujourd’hui
éblouissant
étourdissant
reprend ses droits sur ma vie
il a suffi d’un mot de lui
laissé sur ma table de nuitpour que le jour s’efface l’heure
fadasse et terne et noirceur
qui fait tache sur le manteau
du ciel où meurt un braseropour que le jour se fasse jour
du jour qui fait la nuit sur tous les autres jours
et porte ma vie dans la tienne
sirènece vers servi
je t’en verse un autre ?dans tes yeux qui sont dans mes yeux :
ma vie dans ta vie qui l'entoure
et c'est le jour qui brille au coeur de la nuit profondeje n'ose encore lui ôter
l'aube orange qu'il a portée
pour me faire ce plaisir désuet
d'arborer tes couleurs, ma reinedans un soupir, la nuit s'étire
comme une femme plaine
et dans ses yeux, ta brillance
danse, souverainealors je meurs un peu moins vite
et tandis que demain son lendemain hésite
je déroge et me loge au pli de ces collines
ta réponse adorable et ronde et véritable
aux douceurs qui s'affinent sous les ciels velourés
que le bel aujourd'hui se prend à dessiner
sur son grand chevaletet je mange et je bois les secrètes saveurs
qu'apporte la marée sur ma table de nuit
et je cède mon vers à ce bel aujourd'huitiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : huile au couteau de Joëlle CHEN.